🎊 Lettre De Guy Moquet À Ses Parents

DownloadCitation | Sarkozy et la lettre de Guy Mîquet : un cas d’instrumentalisation ? | Le personnage de Guy Mîquet, et plus particuliùrement la lettre qu’il adressa à ses parents à la

Sport A quelques heures du coup d'envoi du match d'ouverture de la Coupe du monde de rugby, l'encadrement du XV de France a eu une curieuse idĂ©e lire la cĂ©lĂšbre lettre envoyĂ©e par Guy MĂŽquet Ă  ses parents. A quelques heures du coup d'envoi du match d'ouverture de la Coupe du monde de rugby, l'encadrement du XV de France a eu une curieuse idĂ©e en demandant Ă  ClĂ©ment Poitrenaud, l'un des huit joueurs absents de la feuille de match, de lire la cĂ©lĂšbre lettre envoyĂ©e par Guy MĂŽquet Ă  ses parents avant son exĂ©cution par les nazis, en 1941. L'avenir dira si cette Ă©tonnante allĂ©geance Ă  Nicolas Sarkozy - le prĂ©sident de la RĂ©publique avait utilisĂ© ce texte durant sa campagne Ă©lectorale avant de demander aux enseignants français d'en donner lecture Ă  leurs Ă©lĂšves - restera comme la premiĂšre bĂ©vue politique du futur secrĂ©taire d'Etat aux sports, Bernard Laporte. Mais quels que soient les motifs de cette utilisation d'une rĂ©fĂ©rence Ă  la seconde guerre mondiale avant un match de rugby, une chose est dĂ©jĂ  sĂ»re cette entreprise de motivation n'a pas, loin s'en faut, portĂ© ses fruits. La lecture de la lettre du jeune rĂ©sistant, qui commence par "Je vais mourir !", semble mĂȘme avoir contribuĂ© Ă  tĂ©taniser la plupart des joueurs du XV de France avant d'affronter les Argentins. Et c'est tout l'art de la prĂ©paration des matches par l'encadrement des Bleus qui se trouve mis en cause. Comme lors de la demi-finale du Mondial 2003, perdue contre l'Angleterre 7-24 Ă  Sydney, Bernard Laporte et ses adjoints ont failli dans la prĂ©paration de leur Ă©quipe Ă  un grand Ă©vĂ©nement. Faillite psychologique, mais aussi faillite tactique avec, de nouveau, une totale absence d'adaptation au jeu proposĂ© par l'adversaire les Bleus n'ont jamais semblĂ© armĂ©s pour rĂ©pondre Ă  la pluie de chandelles argentine, pourtant aussi prĂ©visible que la tenue du haka des All Blacks avant un match. "On n'a pas su gĂ©rer cet Ă©vĂ©nement, c'est Ă©vident", a reconnu Bernard Laporte, au lendemain de la dĂ©faite. "On a brisĂ© un petit peu le jouet, mais il n'est pas cassĂ©", a ajoutĂ© l'entraĂźneur du XV de France. C'est vrai, rien n'est perdu. Les Bleus ont toujours de bonnes chances d'atteindre les quarts de finale, voire mĂȘme de terminer en tĂȘte de leur poule. Il faudra pour cela qu'ils gagnent leurs trois matches et que l'Argentine ne batte pas l'Irlande, le 30 septembre, Ă  Paris. Il faudra surtout que le XV de France se reconstruise aprĂšs sa calamiteuse entrĂ©e dans la compĂ©tition et aprĂšs une gestion de l'aprĂšs-match aussi problĂ©matique que celle de l'avant-match. Comme il l'avait dĂ©jĂ  fait la veille, Bernard Laporte a publiquement mis en cause "la fĂ©brilitĂ© et la fragilitĂ©" de ses arriĂšres, samedi. "Les avants, eux, n'ont pas subi la pression de l'Ă©vĂ©nement", a-t-il ajoutĂ©. Cette contestable dissociation de la performance de son Ă©quipe lui a valu une ferme mise au point de Fabien Pelous. PrĂ©sent Ă  son cĂŽtĂ© dans l'amphithéùtre du Centre national du rugby, Ă  Marcoussis, le deuxiĂšme-ligne des Bleus a ouvertement contredit son entraĂźneur "On avait gagnĂ© nos matches de prĂ©paration Ă  22. Face Ă  l'Argentine, on a failli tous ensemble. MĂȘme si Bernard Laporte stigmatise une partie de l'Ă©quipe, c'est une faillite collective, et puis voilĂ ." Eric Collier Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

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Le16 mai 2007, jour de son investiture, nicolas sarkozy annonce que la derniĂšre lettre de guy mĂŽquet Ă  ses parents sera lue dans tous les lycĂ©es de fra Frais de port Ă  0,01€ dĂšs 24,99€ d'achat
Guy MĂŽquet est une figure centrale de l'histoire de la RĂ©sistance française. FusillĂ© le 22 octobre 1941 par les Allemands Ă  ChĂąteaubriant Loire, il avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă  Paris. Par Simon Louvet PubliĂ© le 22 Oct 21 Ă  1726 Guy MĂŽquet, fusillĂ© le 22 octobre 1941 dans la Loire, a Ă©tĂ© interpellĂ© Ă  Paris oĂč il militait contre l’occupant allemand. ©IP3 PRESS/MAXPPPSi la RĂ©sistance française Ă  l’occupant allemand devait avoir un visage, ce pourrait ĂȘtre celui de Guy MĂŽquet. ArrĂȘtĂ© Ă  Paris, l’adolescent de 17 ans a Ă©tĂ© fusillĂ© il y a 80 ans, le 22 octobre 1941, avec 26 autres rĂ©sistants Ă  ChĂąteaubriant Loire-Atlantique.DĂ©fenseur de son pĂšre, dĂ©putĂ© communiste dĂ©portĂ© en AlgĂ©rieLa mort de Guy MĂŽquet aura Ă©tĂ©, comme son engagement politique, prĂ©coce. NĂ© dans le 18Ăšme arrondissement, il est le fils de Prospet MĂŽquet, cheminot et dĂ©putĂ© communiste du 17Ăšme. Voyant son pĂšre ĂȘtre interpellĂ© en octobre 1939, puis dĂ©portĂ© en AlgĂ©rie, Guy se mobilise. DĂ©jĂ  militant au lycĂ©e Carnot oĂč il Ă©tudiait, il a redoublĂ© d’ avoir sollicitĂ© le gouvernement français responsable de l’arrestation de son pĂšre, Guy MĂŽquet passe Ă  l’opposition Ă  l’occupant allemand. À seulement 16 ans, il colle des affiches et distribue des tracts Ă  l’étĂ© 1940. Ces documents rĂ©clament la libĂ©ration du dĂ©putĂ© des Épinettes », dĂ©noncent l’occupation ou ciblent la dictature de Laval ». IncarcĂ©rĂ© Ă  la prison de la SantĂ© puis Ă  ClairvauxGuy MĂŽquet a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© aprĂšs une dĂ©nonciation le 13 octobre 1940, en gare de l’Est, par des policiers français. D’autres militants arrĂȘtĂ©s passent aux aveux et l’accusent d’ĂȘtre parmi les colleurs de tracts, ce que l’adolescent nie. JugĂ© en janvier 1941, il est acquittĂ© mais il sera emprisonnĂ©, aprĂšs avis des Renseignements gĂ©nĂ©raux, Ă  la SantĂ© puis Ă  mai 1941, Guy MĂŽquet est transfĂ©rĂ© dans un camp d’internement de ChĂąteaubriant, avec d’autres militants communistes. Leur destin va basculer le 20 octobre 1941, avec l’assassinat du commandant des troupes d’occupation de la Loire, par un commando communiste. En reprĂ©sailles, les Allemands ordonnent l’exĂ©cution de 48 otages. Le choix des fusillĂ©s a Ă©tĂ© facilitĂ© par le gouvernement de Vichy, qui a fourni une liste de militants sont exĂ©cutĂ©s dans trois lieux diffĂ©rents cinq sont tuĂ©s au Mont-ValĂ©rien, 17 Ă  Nantes, ville de l’assassinat, et 27 Ă  ChĂąteaubriant parmi lesquels Jean-Pierre Timbaud. Selon ce communiste qui donne son nom Ă  une rue du 11Ăšme arrondissement, les otages sont allĂ©s dignement » au poteau d’exĂ©cution en chantant la Marseillaise et en scandant Vive la France » au moment des tirs du peloton allemand. Sur cette journĂ©e du 22 octobre 1941, une seule certitude concerne Guy MĂŽquet sa lettre dĂ©chirante Ă  ses petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, je vais mourir ! ... Certes j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cƓur c'est que ma mort serve Ă  quelque chose. ... 17 ans et demi, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. VIDÉO. TĂ©moignages de survivants de ChĂąteaubriant et de proches VidĂ©os en ce moment sur ActuCondamnation internationale et postĂ©ritĂ© Ă©pistolaireDĂšs le 25 octobre, trois jours aprĂšs, Guy MĂŽquet a Ă©tĂ© fait martyr » par Charles de Gaulle, suivi par Winston Churchill et Franklin Roosevelt qui ont condamnĂ© ces la rĂ©elle postĂ©ritĂ© de la mort de Guy MĂŽquet arrivera par la plume de Louis Aragon, poĂšte militant au Parti communiste et sympathisant de la RĂ©sistance. GrĂące aux lettres des exĂ©cutĂ©s rĂ©cupĂ©rĂ©es par des militants du PCF contraints Ă  la clandestinitĂ©, Louis Aragon Ă©crit Le TĂ©moin des Martyrs, publiĂ© dans des feuillets rĂ©sistants dĂšs 1942. La lettre de Guy MĂŽquet Ă  ses parents est mise en avant par l’écrivain, qui en fait un 1944 et 1946, Charles de Gaulle honore Guy MĂŽquet de la mĂ©daille de la RĂ©sistance et de la LĂ©gion d’honneur. Le martyr donnera, entre autres, son nom Ă  une station de article vous a Ă©tĂ© utile ? Sachez que vous pouvez suivre Actu Paris dans l’espace Mon Actu . En un clic, aprĂšs inscription, vous y retrouverez toute l’actualitĂ© de vos villes et marques favorites.
Àl'occasion de la JournĂ©e internationale des enfants soldats, la derniĂšre lettre qu'il adressa Ă  ses parents et son frĂšre, Ă©crite quelques heures avant son exĂ©cution.
Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l’ĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c’est que ma mort serve Ă  quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable je ne peux le faire hĂ©las! J’espĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă  Serge, qui, je l’escompte, sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracĂ©e. Un dernier adieu Ă  tous mes amis, Ă  mon frĂšre que j’aime beaucoup. Qu’il Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans et demi, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michel. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’ĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, je vous embrasse de tout mon cƓur d’enfant. Courage! Votre Guy qui vous aime» Guy Moquet, 21 octobre 1941 Ce site utilise des cookies pour amĂ©liorer votre confort. Nous considĂ©rons que vous les accepter mais vous pouvez les refuser. RĂ©glagesAccepter
Création: 30/03/2004 à 10:41 Mise à jour : 08/09/2013 à 12:20 Retour au blog de lesuedois91 lettre de Guy MÎquet à ses parents, fusillé à 17ans et demi
L’instruction prĂ©sidentielle prescrivant la lecture, le 22 octobre, dans toutes les Ă©coles de France, de la lettre de Guy MĂŽquet Ă  ses parents, avant son exĂ©cution, relĂšve du dĂ©tournement de mĂ©moire et de la captation d’hĂ©ritage. Nicolas Sarkozy a Ă©tĂ© pendant prĂšs de vingt ans maire de la banlieue huppĂ©e de Neuilly sans avoir jamais songĂ© Ă  baptiser une rue du nom de ses illustres personnalitĂ©s de gauche qu’il invoque, tel un totem, Ă  tout moment depuis sa campagne Ă©lectorale. Pas plus Jean JaurĂšs que Guy MĂŽquet n’ y figurent mais Maurice BarrĂšs, chantre de la droite conservatrice, si. Un tel comportement s’apparente Ă  une imposture lorsque l’on songe que l’une des premiĂšres mesures du nouveau quinquennat post-gaulliste aura Ă©tĂ© le bouclier fiscal», une mesure qui bĂ©nĂ©ficie quasi-exclusivement aux privilĂ©giĂ©s, ainsi que le pistage gĂ©nĂ©tique des migrants, un dispositif qui renvoie aux pires pratiques du totalitarisme. La France a baignĂ© depuis un an dans un narcissisme entretenu par son nouveau prĂ©sident, mais Ă  l’instar d’un couple qui se fracasse, le miroir se brise sur les dures rĂ©alitĂ©s des contraintes de la vie et la dissipation des mirages entretenus Ă  coup de promesses non tenues. Et Magic Sarkozy» se rĂ©vĂšlera ĂȘtre rĂ©trospectivement une FĂ©e Carabosse. Saluer comme l’a fait le PrĂ©sident de la RĂ©publique la mĂ©moire de Guy MĂŽquet, ce jeune communiste français fusillĂ© durant la DeuxiĂšme Guerre Mondiale 1939-1945 par les Allemands, est un acte de justice. Mais cela aurait Ă©tĂ© pĂ©dagogiquement exemplaire si cet hommage s’était accompagnĂ© de la condamnation des bourreaux, c’est-Ă -dire cette police française zĂ©lĂ©e qui a livrĂ© Ă  la mort un compatriote, au seul prĂ©texte qu’il Ă©tait un patriote. C’était en cela que le supplice de Guy MĂŽquet eut Ă©tĂ© exemplaire des dĂ©rives infĂąmantes et odieuses de l’appareil Ă©tatique. Cette mĂȘme police a aussi Ă©tĂ© maĂźtre d’Ɠuvre de la rafle du Vel’ d’Hiv et n’a jamais Ă©tĂ© condamnĂ©e pour cela. Une prophylaxie sociale aurait commandĂ© d’exalter la lumiĂšre de la France, sans nĂ©gliger de stigmatiser sa part d’ombre. Mais vous voyez Nicolas Sarkozy condamner la police, le socle de son pouvoir sĂ©curitaire ? Il en est de mĂȘme d’un autre subterfuge Le secrĂ©tariat d’État aux affaires Ă©trangĂšres chargĂ© des Droits de l’homme» est un borborygme, dans la mesure oĂč Les Droits de l’Homme sont en principe universels, sauf Ă  considĂ©rer que la France ne commet, pour sa part, aucune violation des Droits de l’homme. L’intitulĂ© des fonctions de Mme Rama Yade-Zimet signifie sa mise Ă  l’écart des violations françaises qui interviendraient sur le sol national charters de la honte, sans-papiers, etc.. Il lui sera donc loisible de dĂ©noncer tous les pays du monde, sauf le sien. Voila en clair l’intitulĂ© de sa mission. Rama Yade sera particuliĂšrement sous observation. Devra-t-elle limiter sa dĂ©fense des Droits de l’homme aux seules instances internationales et donc ne disposer d’aucun droit de regard sur les violations des Droits de l’Homme en France ? Si tel devrait ĂȘtre la cas, elle risque de servir d’alibi pour la bonne conscience chronique de la mauvaise conscience du pouvoir français. Qu’elle garde Ă  l’esprit la malheureuse expĂ©rience de son prestigieux aĂźnĂ© le gĂ©nĂ©ral Colin Powell, ancien chef d’État-major interarmĂ©es des États Unis, premier secrĂ©taire d’État afro-amĂ©ricain de l’Histoire, qui s’est couvert de ridicule avec son Ă©prouvette remplie de poudre de perlimpinpin brandie devant le Conseil de sĂ©curitĂ© de l’ONU pour justifier l’invasion amĂ©ricaine de l’Irak. Il est Ă  espĂ©rer que Rama Yade ne sera pas une nouvelle Uncle Ben’s» Ă  la sauce française
 Cela Ă©tant dit, il est Ă  espĂ©rer aussi que ces nouvelles promues ne se rĂ©vĂšlent pas ĂȘtre un gadget exotique visant Ă  masquer une xĂ©nophobie d’État, comme en tĂ©moignent les rodomontades du nouveau prĂ©sident français et la crĂ©ation d’un MinistĂšre de l’IdentitĂ© nationale et de l’IntĂ©gration. Relevons au passage que Fadela Amara, qui rejetait haut et fort toute sujĂ©tion Ă  la tĂȘte de son mouvement Ni putes, ni soumises, s’est rĂ©vĂ©lĂ©e ĂȘtre trĂšs soumise aux sirĂšnes du pouvoir de droite, quand bien mĂȘme elle trouve dĂ©gueulasse» le test ADN sur les postulants Ă  la migration en France. Il est des faiblesses coupables voire mortelles. Pour la crĂ©dibilitĂ© de nos engagements, gardons prĂ©sent Ă  l’esprit l’impĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de donner toujours l’exemple d’une Ă©thique de conviction ». L’exact contraire, en somme, de l’opportunisme d’occasion. Égorger les moutons dans la bagnoire». Cette suspicion pĂšsera toujours, peu ou prou, sur les personnes d’origine arabe ou africaine du fait mĂȘme de cette origine et du fait mĂȘme de la volontĂ© de M. Sarkozy, responsable au premier chef de la gĂ©nĂ©ralisation de ce clichĂ© dĂ©magogique Ă  vocation Ă©lectoraliste. Mais ce clichĂ© va lui coller Ă  la peau, longtemps aprĂšs son dĂ©part du pouvoir, de la mĂȘme maniĂšre que le bruit et l’odeur» des immigrĂ©s ont durablement plombĂ© son prĂ©dĂ©cesseur Jacques Chirac, obĂ©rant son discours humaniste. Certes, par rapport Ă  la sĂ©quence antĂ©rieure, la promotion de Rachida Dati, de Rama Yade et de Fadela Amara constitue un lĂ©ger mieux par rapport Ă  Tokia SaĂŻfi, qui avait bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un strapontin et d’une aide parcimonieuse dans le premier gouvernement de Jean-Pierre Raffarin en 2002. De par son extrĂȘme discrĂ©tion, la modicitĂ© de sa fonction et le peu de considĂ©ration accordĂ©e Ă  son dĂ©partement, elle eut droit au titre de premier titulaire Ă©vanescent du ministĂšre du DĂ©veloppement durable ». Mais il est Ă  craindre que ce gouvernement multicolore n’apparaisse Ă  l’usage comme un conglomĂ©rat de personnalitĂ©s bariolĂ©es sans grande expĂ©rience, sans vĂ©ritable stature politique, comme un gadget mĂ©diatique, un assortiment pour plateaux de tĂ©lĂ©vision. Les murmures de Yad Vashem», qui dictent selon ses propres dires la conduite du nouveau prĂ©sident français, ne sauraient occulter les rĂąles des suppliciĂ©s de SĂ©tif AlgĂ©rie, mai 1945, de Thiaroye SĂ©nĂ©gal, dĂ©cembre 1944, de Madagascar 1947 et du Cameroun 19955-1971, pas plus que la longue complainte contemporaine du peuple palestinien. Les camps de concentration hitlĂ©riens ont abouti Ă  la liquidation d’ĂȘtres humains du fait de leur origine ethnico-religieuse, de la mĂȘme maniĂšre que l’esclavage et les zoos humains ont provoquĂ© l’anĂ©antissement mental et physique d’ĂȘtres humains, transformĂ©s en cadavres vivants du seul fait de leur origine ethnico-religieuse. Les deux actes sont hautement condamnables. Les deux doivent ĂȘtre condamnĂ©s et induire la mĂȘme rĂ©paration. Il ne saurait y avoir une concurrence mĂ©morielle. Cela relĂšve de la dignitĂ© de l’espĂšce humaine et, Ă  ce titre, cela est moralement non nĂ©gociable. Retour sur le discours fondateur de Sarko l’Africain La prestation de M. Sarkozy lors de la premiĂšre tournĂ©e africaine de sa prĂ©sidence, en juillet dernier a Ă©tĂ© consternante. Et plus consternant encore le silence de la kyrielle des intellectuels qui participent de son arĂ©opage. Et plus consternante enfin la satisfaction bĂ©ate de sa plume, Henri Guaino, qui se propose de populariser la parole prĂ©sidentielle par l’impression du pensum fondateur de Sarkozy l’Africain». Ce discours du PrĂ©sident Sarkozy renvoie Ă  des stĂ©rĂ©otypes coloniaux primaires et ses propos outranciers rĂ©vĂšlent sa vision d’une anthropologie raciste», selon l’admirable expression de Thomas Heams, maĂźtre de confĂ©rences en gĂ©nĂ©tique Ă  Paris 1 Ainsi donc l’Africain est figĂ© dans la nostalgie. Ainsi donc, Ă  l’instar des pĂ©dophiles, cela est inné» chez eux, suggĂšre le prĂ©sident. L’Africain, dit-il, ne connaĂźt que l’éternel recommencement du temps rythmĂ© par la rĂ©pĂ©tition sans fin des mĂȘmes gestes et des mĂȘmes paroles. Dans cet imaginaire oĂč tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idĂ©e de progrĂšs
 » C’est vrai qu’il y a de la rĂ©pĂ©tition chez l’Africain. La premiĂšre fois c’était Ă  Verdun en 1916, la deuxiĂšme fois Ă  Monte-Cassino en 1944. Mais il y a aussi de la rĂ©pĂ©tition chez les Français eux-mĂȘmes. Il s’agit d’une rĂ©pĂ©tition dans l’ingratitude, marquĂ©e par les massacres de SĂ©tif Alger, Thiaroye SĂ©nĂ©gal et Madagascar. Et cela ne relĂšve pas de la rĂ©pĂ©tition de ma part, mais de la rĂ©itĂ©ration pour que cela soit dĂ©finitivement ancrĂ© dans la conscience nationale française la France est le seul pays au monde Ă  avoir pratiquĂ© une rĂ©pression compulsive au sortir de la DeuxiĂšme Guerre mondiale Ă  l’encontre de ses colonies, au moment oĂč le Royaume-Uni accordait leur indĂ©pendance tant Ă  l’Inde qu’au Pakistan
 M. Sarkozy soutient que la France n’est responsable ni de la corruption, ni de la dictature en Afrique. S’agit-il d’une mĂ©connaissance de notre histoire nationale, ou plus simplement de mauvaise foi ? Le PrĂ©sident de la France semble ignorer l’existence de M. Jacques Foccart et des rĂ©seaux de la Françafrique. Il semble ignorer l’assassinat le 15 octobre 1960 Ă  GenĂšve de FĂ©lix MoumiĂ©, chef de la RĂ©sistance camerounaise, dont le prĂ©decesseur Ruben Um NyobĂ© fut assassinĂ© en septembre 1958 et le successeur Ernest OuandiĂ© fut fusillĂ© en 1971. Il semble ignorer le supplice de Patrice Lumumba, Premier ministre charismatique du Congo indĂ©pendant, en 1961. Il semble ignorer le supplice de Mehdi Ben Barka, figure de proue de l’opposition marocaine et du Tiers-monde. Toutes ces personnalitĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©es avec l’aide des rĂ©seaux gaullistes, l’ancĂȘtre du parti de M. Sarkozy. La Belgique, elle, a reconnu depuis belle lurette sa responsabilitĂ© morale dans les dĂ©rives de son systĂšme colonial. Mais la France, pour sa part, persiste Ă  louvoyer, quand bien mĂȘme elle a Ă©tĂ© grandement bĂ©nĂ©ficiaire de son aventure coloniale tant en termes Ă©conomiques qu’en termes d’influence diplomatique dans le monde
 Être grand, c’est assumer ses propres actes, c’est s’assumer sans fioritures. Il est Ă  craindre que la France ait encore des progrĂšs Ă  faire dans ce domaine. Il importe de ne pas banaliser l’infĂąme, mais d’établir une claire dĂ©marcation entre compromis et compromission. Faire travailler gauche et droite dans l’espace dĂ©mocratique est une chose, dĂ©douaner un personnage qui a Ă©rigĂ© la xĂ©nophobie en principe de vie et programme de gouvernement en est une autre. Nicolas Sarkozy a phagocytĂ© la thĂ©matique de l’idĂ©ologie du Front National, la vidant de sa substance et siphonnant du mĂȘme coup l’électorat lepĂ©niste. En recevant Jean-Marie Le Pen Ă  l’ElysĂ©e, c’est en tant que vainqueur qu’il reçoit un vaincu sur son propre terrain, mais dans le mĂȘme temps, il banalise sa thĂ©matique. Le laxisme idĂ©ologique entretient la confusion mentale et justifie a posteriori tout le dĂ©bauchage politique dont la vie française a offert le spectacle depuis la campagne prĂ©sidentielle 2007 et l’arrivĂ©e au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Il y a des mutations qui retentissent comme des dĂ©sertions. A dĂ©faut, la lutte des classes cĂšde le pas Ă  la lutte des places et cette dĂ©rive dĂ©valorise le combat politique
 RĂ©fĂ©rences 1- L’homme africain
 », Retour sur le discours de Nicolas Sarkozy Ă  Dakar le 26 juillet dernier, par Thomas Heams, LibĂ©ration, 2 AoĂ»t 2007
GuyMĂŽquet est le plus jeune. Il est abattu Ă  16h00. Avant de mourir, il Ă©crit une lettre Ă  ses parents.-----Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l'ĂȘtre autant que ceux qui Le 16 mai 2007, jour de son investiture, Nicolas Sarkozy annonce que la derniĂšre lettre de Guy MĂŽquet Ă  ses parents sera lue dans tous les lycĂ©es de France le 22 octobre. AussitĂŽt, mĂ©dias, hommes et femmes politiques, historiens mĂȘme, s’emparent de la figure de ce jeune militant communiste, fusillĂ© par les Allemands le 22 octobre 1941, et redessinent l’Histoire par ignorance ou pour l’instrumentaliser Ă  des fins politiques ? Guy MĂŽquet devient ainsi l’incarnation de la rĂ©sistance aux barbares hitlĂ©riens et son engagement reflĂšte celui du PCF de l’époque. Mais sur quels actes Guy MĂŽquet peut-il ĂȘtre qualifiĂ© de rĂ©sistant ? Quelle fut l’attitude du PCF face Ă  la guerre contre l’Allemagne nazie en 1939 et 1940 ? Le choix des otages fusillĂ©s avec lui ce 22 octobre 1941 fut-il le fait des Allemands ou du ministre de l’IntĂ©rieur du gouvernement de Vichy ? L’enquĂȘte menĂ©e Ă  partir de l’étude et de la comparaison de toutes les archives disponibles Ă  ce jour permet de dĂ©montrer de façon indiscutable l’étendue de cette mystification historique... LettreMoquet Le derniĂšre lettre du jeune rĂ©sistant communiste, fusillĂ© par les Allemands le 22 octobre 1941. "Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ© mon petit papa aimĂ©" "Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'ĂȘtre courageuse.
SociĂ©tĂ© Lundi 22 octobre, l'Ă©ducation nationale demande aux enseignants du secondaire de lire Ă  leurs Ă©lĂšves la lettre de Guy MĂŽquet Ă  ses parents, Ă©crite juste avant son exĂ©cution par les nazis en 1941. Si vous ĂȘtes enseignant, expliquez-nous quelle sera votre position. Lundi 22 octobre, l'Ă©ducation nationale demande aux enseignants du secondaire de lire Ă  leurs Ă©lĂšves la lettre de Guy MĂŽquet Ă  ses parents, Ă©crite juste avant son exĂ©cution par les nazis en 1941. Certains enseignants prĂ©voient de boycotter cette lecture, ou, au contraire, de la remplacer par un autre travail pĂ©dagogique sur la commĂ©moration de la RĂ©sistance. Si vous ĂȘtes enseignant en collĂšge ou en lycĂ©e, vous ĂȘtes directement concernĂ© faites-nous part de votre position et expliquez-nous votre choix. Envoyez-nous votre texte et vos photos par e-mail Ă  focus en prĂ©cisant vos nom et prĂ©nom. Une sĂ©lection de vos tĂ©moignages sera publiĂ©e sur Le CONDITIONS Pour nous envoyer vos tĂ©moignages, merci de vous conformer Ă  ces quelques conditions - Textes de 1 500 signes au maximum espaces compris- 5 photos au maximum par envoi. Les ensembles de photos devront ĂȘtre compactĂ©s aux formats .zip ou .rar- Format imposĂ© des photos JPEG, 72 dpi, 1 200 pixels de largeur maximum- Poids 300 Ko maximum par photo LĂ©gendes - PrĂ©cisez le prĂ©nom et le nom de l'auteur- La lĂ©gende de chaque photo ou vidĂ©o comprendra 500 signes au maximum. Elle devra indiquer notamment le lieu et la date de la situation photographiĂ©e- En envoyant votre tĂ©moignage par courrier Ă©lectronique, vous devrez Ă©crire en toutes lettres "Je certifie ĂȘtre l'auteur de cette photo et j'accepte l'ensemble des conditions de dĂ©pĂŽt stipulĂ©es sur Le Le Monde Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
\n lettre de guy moquet Ă  ses parents
Toutau long de sa dĂ©tention, Guy MĂŽquet a beaucoup Ă©crit Ă  sa famille, et surtout Ă  sa mĂšre. Sa lettre la plus cĂ©lĂšbre est celle qu’il a Ă©crite le jour de sa mort :
19h15 , le 21 octobre 2007 , modifiĂ© Ă  15h45 , le 19 juin 2017 Liront, liront pas ? Ce lundi, Ă  la demande de l'ElysĂ©e, les enseignants de lycĂ©e devraient lire devant leurs Ă©lĂšves la lettre que Guy MĂŽquet, jeune rĂ©sistant fusillĂ© par les nazis le 22 octobre 1941, avait Ă©crit Ă  ses parents avant d'ĂȘtre tuĂ©. La consigne prĂ©sidentielle fait dĂ©bat, et parmi les enseignants et l'opposition, beaucoup dĂ©plorent "une rĂ©cupĂ©ration politique".La consigne est claire. La lecture aux Ă©lĂšves des lycĂ©es de la lettre de Guy MĂŽquet est obligatoire. Pour autant, aucune sanction ne sera appliquĂ©e aux rĂ©ticents, assurent l'ElysĂ©e et le ministre de l'Education, Xavier Darcos. "Je n'irai pas fliquer les professeurs, les repĂ©rer et sĂ©vir", dĂ©clarait ce dernier vendredi. Quelques jours auparavant, lors de son point presse, le porte-parole de la prĂ©sidence, David Martinon, assurait qu'on "n'est pas dans une logique de sanctions".Le plus virulent face Ă  la controverse suscitĂ©e par la lettre du jeune rĂ©sistant, fusillĂ© par les nazis le 22 octobre 1941, a Ă©tĂ© Henri Guaino. Plume et conseiller spĂ©cial du prĂ©sident de la RĂ©publique, Guaino est Ă  l'origine de l'exhumation politique de cette lettre intime, adressĂ©e Ă  ses parents par un jeune homme de 17 ans quelques heures avant sa mort. Pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy - qui avait introduit Ă  sa dialectique d'autres symboles de gauche, tels Blum ou JaurĂšs, et toujours Ă  l'initiative de l'homme qui rĂ©dige ses discours - avait beaucoup fait rĂ©fĂ©rence au rĂ©sistant."une dĂ©marche qui vise Ă  susciter l'Ă©motion"Depuis que le prĂ©sident a souhaitĂ©, le jour de son investiture, que la lettre soit lue Ă  tous les lycĂ©ens lors d'une journĂ©e hommage, le 22 octobre, les contestations n'ont pas cessĂ©. A gauche, le Parti socialiste met en garde contre une "instrumentalisation de l'Histoire" et appelle Ă  "restituer le contexte historique". MĂȘme mots au Syndicat national des enseignants du second degrĂ© Snes, qui appelle Ă  ne pas lire la lettre et refuse "l'instrumentalisation du devoir de mĂ©moire" et de "cautionner l'entreprise commĂ©morative du 22 octobre, dĂ©cidĂ©e par le seul chef de l'Etat", qui s'est souvent dĂ©clarĂ© comme le porte-drapeau d'une conception fiĂšre de l'histoire française, et du refus de la repentance quels que soient la pĂ©riode et les syndicat se dĂ©fend de "boycotter la mĂ©moire de la RĂ©sistance", mais souligne "Notre travail d'enseignant n'a rien Ă  voir avec une dĂ©marche qui vise Ă  susciter l'Ă©motion sans distance critique, sans replacer un tĂ©moignage, aussi poignant soit-il, dans son contexte. Or la lettre de Guy MĂŽquet ? ne dit rien de son engagement". Le comitĂ© de vigilance face aux usages publics de l'histoire ne dit pas autre chose, qui craint de voir en cette lecture le "vĂ©hicule Ă  des valeurs donnĂ©es comme universelles, Ă  des valeurs absolutisĂ©es". Quant au SGEN-CFDT, moins catĂ©gorique, il souhaite que les professeurs assument "des choix si possibles collectifs et revendiquent l'autonomie pĂ©dagogique"."Quelle est l'Ă©thique de ces professeurs-lĂ  ?"La rĂ©ponse d'Henri Guaino Ă  ces commentaires est cinglante "Je ne sais pas quelle est l'Ă©thique de ces professeurs-lĂ , pour qu'ils prennent en otage un moment d'Ă©motion collective." Et ce disant, le conseiller Ă©lysĂ©en soulĂšve de lui-mĂȘme la question de la pertinence de la lecture s'agit-il d'un outil pĂ©dagogique ou d'un vĂ©hicule Ă©motionnel qui, dans la deuxiĂšme hypothĂšse, n'aurait pas nĂ©cessairement sa place dans une salle de classe. Dans sa rĂ©ponse, Guaino fustigeait aussi "une inquiĂ©tude purement politicienne, corporatiste, idĂ©ologique", alors que le ministre de l'Education dĂ©plorait l'exploitation de la polĂ©mique "Ă  des fins politiciennes, idĂ©ologiques ou cocardiĂšres".Tentant de dĂ©samorcer l'explosif dĂ©bat, le porte-parole de la prĂ©sidence a soulignĂ© lundi dernier que la lecture devrait ĂȘtre accompagnĂ©e de supports pĂ©dagogiques, et accompagnĂ©e d'autres textes de rĂ©sistants. Mais c'est Marie-George Buffet, la dirigeante communiste, qui a eu le dernier mot dimanche. A la veille d'un rassemblement au mĂ©tro Guy MĂŽquet, et malgrĂ© son refus d'une lecture commune de la lettre avec le chef de l'Etat lundi, elle a assurĂ© "se moquer" de la rĂ©cupĂ©ration politique. Pour elle, la lettre incarne d'abord la RĂ©sistance "Que la RĂ©publique rende hommage Ă  la RĂ©sistance, quoi de plus normal, quoi de plus Ă©vident". Et, a-t-elle soulignĂ©, "aujourd'hui, il y a besoin de rĂ©sistance"... mais face Ă  ceux qui exercent aujourd'hui le pouvoir politique. Selon elle, il faut suivre la consigne Ă©lysĂ©enne? pour mieux
Laveille de sa mort, Guy Moquet a pris le temps de rédiger une lettre à ses parents et à son frÚre. C'est cette missive poignante que les enseignants étaient censés lire aujourd'hui aux élÚves de lycée. Guy Moquet

Cette lettre est devenue en France un vĂ©ritable Best Seller... Elle a Ă©tĂ© lue aux joueurs de L'Ă©quipe de france de Rugby avant leur premier match contre les Argentins, et sera Ă©galement lue dĂšs lundi 22 octobre 2007 dans toutes les Ă©coles de notre Pays ! Il fut exĂ©cutĂ©, avec 27 autres personnes le 22 octobre 1941. Qui Ă©tait Guy MĂŽquet ... Il Ă©tait militant communiste, et fut le plus jeune des vingt-sept otages du camp de Choiseul Ă  ChĂąteaubriant. Il fut fusillĂ© en reprĂ©sailles aprĂšs la mort de Karl Hotz. Le jour mĂȘme de son exĂ©cution, il Ă©crit Ă  sa famille cette poignante lettre d'adieu. Il est nĂ© le 26 avril 1924 et fut exĂ©cutĂ© le 22 octobre 1941...Il avait 17 ans ! Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l'ĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cƓur, c'est que ma mort serve Ă  quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable je ne peux le faire hĂ©las ! J'espĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă  Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'Ă  ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracĂ©e. Un dernier adieu Ă  tous mes amis, Ă  mon frĂšre que j'aime beaucoup. Qu'il Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans 1/2, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'ĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cƓur d'enfant. Courage ! Votre Guy qui vous aime. Guy DerniĂšres pensĂ©es Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !" Ajouter un rĂ©trolien URL de rĂ©trolien

lettre de guy moquet Ă  ses parents
Portraits Lettres de fusillés, de Guy MÎquet à Henri Fertet. A propos de la derniÚre lettre de Guy MÎquet à ses parents. [article paru dans Historiens & Géographes, Bulletin de l'Association des professeurs d'Histoire-Géographie, n° 400, octobre-novembre 2007] En répression de l'exécution du Felkommandant de Nantes, Karl Hotz, le 20
Nicolas Sarkozy a annoncĂ© mercredi que sa "premiĂšre dĂ©cision" de prĂ©sident serait de faire lire dans tous les lycĂ©es du pays, en dĂ©but d'annĂ©e scolaire, la lettre Ă©crite par le jeune rĂ©sistant communiste Ă  ses parents avant son exĂ©cution en 1941 — AFP/Archives Le 22 octobre, la lettre de Guy MĂŽquet doit ĂȘtre lue aux lycĂ©ens de France. Notre questions-rĂ©ponses pour comprendre Qui est Guy MĂŽquet? Jeune militant communiste, il a Ă©tĂ© fusillĂ© par les nazis en 1941 en reprĂ©sailles Ă  la mort de Karl Hotz, un militaire allemand tuĂ© par la rĂ©sistance. Figure de la mĂ©moire communiste, la lettre qu'il a Ă©crite Ă  sa famille juste avant de mourir Ă  l'Ăąge de 17 ans est cĂ©lĂšbre. Le jour de son investiture Ă  l'ElysĂ©e, Nicolas Sarkozy l'a fait lire par une lycĂ©enne au bois de Boulogne et annoncĂ© qu'elle serait Ă©galement lue chaque annĂ©e Ă  tous les lycĂ©ens de France. Quelle forme prendra cette lecture?Selon une note de service parue dans le Bulletin Officiel le 30 aoĂ»t, la journĂ©e du 22 octobre - date-anniversaire de la mort de Guy MĂŽquet - doit commencer dans les lycĂ©es publics et privĂ©s sous contrat par la lecture de la lettre en classe ou en grand groupe selon le choix des Ă©tablissements». La lecture pourra ĂȘtre confiĂ©e Ă  tous ceux qui, rĂ©sistants ou dĂ©portĂ©s, peuvent aujourd'hui encore tĂ©moigner directement des sacrifices consentis». Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, encourage les parlementaires Ă  participer Ă  ces lectures qui se poursuivront par une rĂ©flexion collective dans le cadre de la classe». D'autres documents, notamment dix autres textes proposĂ©s par le ministĂšre de l'Education, peuvent ĂȘtre utilisĂ©s. C'est essentiellement les chefs d'Ă©tablissement qui dĂ©cideront de l'organisation mais les recteurs d'acadĂ©mie coordonnent en fonction de l'histoire locale de la rĂ©sistance», explique-t-on rue de certains enseignants refusent-ils de lire la lettre?La qualitĂ© intrinsĂšque du contenu de la lettre semble faire l'unanimitĂ©. Mais la mĂ©thode est diversement apprĂ©ciĂ©e. Le syndicat enseignant Snes-FSU majoritaire a ainsi appelĂ© dĂ©but octobre Ă  refuser» de participer Ă  une cĂ©rĂ©monie commandĂ©e» par Nicolas Sarkozy. Selon lui, il n'est pas acceptable de fonder l'enseignement sur le recours Ă  l'Ă©motion, ni obĂ©ir Ă  une prescription du prĂ©sident venant perturber une progression pĂ©dagogique construite selon une logique prĂ©cise s'inscrivant dans le respect des programmes». Le principal syndicat des professeurs de lycĂ©es professionnels, le Snetaa-EIL, appelle Ă©galement Ă  refuser de lire la lettre au service d'une politique» contestation fait suite Ă  la spectaculaire lecture de la lettre le 7 septembre dernier par l'entraĂźneur Bernard Laporte avant le match de rugby France-Argentine. Un acte mĂ©diatique pas trĂšs au goĂ»t d'une partie de la communautĂ© pensent les parents d'Ă©lĂšves?Si la PEEP droite n'a pas rĂ©agi officiellement, la FCPE gauche considĂšre que le caractĂšre obligatoire de la lecture risque de la cantonner au statut de gadget». Seule une implication rĂ©elle des enseignants et un travail de fond sur l'Ă©poque et le conflit pourra du sens Ă  cette lecture», l'opposition?Le parti communiste accuse la droite de rĂ©viser l'histoire» car selon lui, l'engagement communiste de Guy MĂŽquet n'est jamais rappelĂ© dans les commĂ©morations. Nicolas Sarkozy ne nous rend pas sa mĂ©moire en taisant son engagement politique», estime Olivier Dartigolles, le porte-parole du PCF. Le parti organisera le 22 octobre, avec le CGT, un rassemblement au mĂ©tro parisien Guy MĂŽquet, au cours duquel Marie-George Buffet prendra la PS, pour sa part, met en garde contre l'instrumentalisation de l'histoire Ă  des fins politiciennes». S'il dit faire confiance aux enseignants» pour faire les bons choix pĂ©dagogiques», il dĂ©conseille fortement Ă  ses Ă©lus de se substituer aux enseignants pour la lecture de cette lettre».Et si n'ĂȘtes pas lycĂ©en?L'audiovisuel public a pensĂ© Ă  vous la lettre», un court mĂ©trage de deux minutes trente consacrĂ© aux derniers instants du rĂ©sistant, est diffusĂ© entre le 17 et le 22 octobre sur France 2, France 3, TV5 Monde et LCP-AssemblĂ©e nationale.

Enguise de reprĂ©sailles, deux jours plus tard, neuf poteaux sont dressĂ©s Ă  la carriĂšre de la SabliĂšre Ă  ChĂąteaubriant. Les 27 otages refusent qu’on leur bande les yeux et crient avant de mourir « Vive la France ». Jusqu’au bout, Guy MĂŽcquet, tuĂ© Ă  16 heures, rĂ©siste. Il laisse une lettre poignante Ă  ses parents qui deviendra

L'arriĂšre du XV de France, ClĂ©ment Poitrenaud, regrette la diffusion par TF1 d'images de la prĂ©paration du match perdu contre l'Argentine, et notamment de la scĂšne oĂč on le voit lire la lettre Guy MĂŽquet. Je m'abonne 3 mois pour 1€ Sans engagement PubliĂ© le 12 septembre 2007 Ă  13h01 Mis Ă  jour le 12 septembre 2007 Ă  16h19 ClĂ©ment Poitrenaud Sipa La diffusion, lors du 20h de TF1, d'images de l'Ă©quipe de France de rugby en pleine prĂ©paration juste avant son match contre l'Argentine, a fait "passer pour des cons" les joueurs français, a estimĂ©, mercredi 12 septembre, l'arriĂšre des Bleus ClĂ©ment Poitrenaud. Le joueur français a notamment Ă©tĂ© choquĂ© par la diffusion d'un sujet le montrant en train de lire Ă  haute voix Ă  ses coĂ©quipiers la lettre que le rĂ©sistant Guy MĂŽquet envoya Ă  sa famille, avant d'ĂȘtre fusillĂ© par l'occupant allemand le 22 octobre 1941 Ă  ChĂąteaubriant Loire-Atlantique Ă  l'Ăąge de 17 ans. "Dans leur contexte" "Si on nous voit tous en rond, c'est trĂšs solennel, c'est sĂ»r que ça peut choquer certaines personnes, mais si on voit le message du staff avant, qui remet les choses dans leur contexte, on comprend mieux les choses", a-t-il ajoutĂ©. "Nous, on savait trĂšs bien ce qu'on voulait dire, mais le problĂšme c'est que les images sont montĂ©es de maniĂšre Ă  nous faire passer pour des cons!" "Le rugby a une part de mystĂšre et il faut garder un peu de cette intimitĂ© lors de la remise des maillots ou de l'avant-match", a estimĂ© le Toulousain. "Ce n'est pas forcĂ©ment une bonne chose de le montrer au grand public, surtout pendant la compĂ©tition. Qu'on fasse un documentaire aprĂšs, en revanche, je peux le comprendre. Je ne sais pas s'il y aura encore des images comme ça." Le sujet en question, diffusĂ© vendredi dans le journal de 20h00 prĂ©cĂ©dant France-Argentine, montre aussi Bernard Laporte en train d'expliquer aux joueurs qu'il a choisi cette lettre car elle renvoie aux valeurs de courage et de solidaritĂ© "qui sont importantes dans notre sport", comme le dit Poitrenaud. "PlutĂŽt impuissants" L'arriĂšre estime que les joueurs sont "plutĂŽt impuissants" dans cette histoire. "On n'a jamais demandĂ© Ă  avoir une camĂ©ra dans les vestiaires," a-t-il soulignĂ©. "Il y a un contrat passĂ© avec la tĂ©lĂ©vision et nous sommes tributaires de tout ça." "Je pense qu'il n'a pas tort", a estimĂ© le 3e ligne Thierry Dusautoir. "Un vestiaire c'est intime. Nous sommes 30 joueurs dans ce groupe et nous avons mĂ©ritĂ© d'entrer dans le vestiaire de l'Ă©quipe de France. Montrer ces images ne devrait pas ĂȘtre automatique. Il faudrait que ce soit un cadeau de notre part." "C'est sĂ»r qu'il y a des petits trucs dans les vestiaires qui sont un peu dĂ©rangeants", juge le centre David Marty. "AprĂšs, on a rien Ă  cacher." La sĂ©quence incriminĂ©e par Poitrenaud n'a pas Ă©tĂ© filmĂ©e a proprement parler dans le vestiaire, mais en plein air, au moment de la concentration d'avant match. Un journaliste de TF1 a prĂ©cisĂ© que la prĂ©sence permanente d'un camĂ©raman de la chaĂźne au sein de l'Ă©quipe de France Ă©tait destinĂ©e avant tout Ă  la production d'un documentaire en DVD aprĂšs la Coupe du monde. La chaĂźne peut toutefois utiliser ces images de maniĂšre parcimonieuse dans ses Ă©missions durant la compĂ©tition, a-t-il suite aprĂšs la publicitĂ© "Archifaux", rĂ©agit TF1 Le directeur des sports de TF1 Charles Villeneuve a par la suite qualifiĂ© d'"archifaux" les propos de ClĂ©ment Poitrenaud. "Il dit que c'est sorti de son contexte, c'est archifaux, compte tenu que le sujet les montrant en train d'Ă©couter la lettre de Guy MĂŽquet comprend aussi les explications de Bernard Laporte sur le choix de la lecture", a dĂ©clarĂ© Charles Villeneuve. "Notre camĂ©ra n'est pas une camĂ©ra cachĂ©e, c'est une camĂ©ra ouverte qui filme l'ensemble des performances de l'Ă©quipe de France et de leurs comportement, a-t-il ajoutĂ©. Ca dure depuis deux mois dans le meilleur esprit. Je suis assez surpris par ces dĂ©clarations, mais ça ne distend en rien nos relations avec l'Ă©quipe de France et la FĂ©dĂ©ration et je souhaite une trĂšs bonne performance Ă  Poitrenaud dimanche soir contre la Namibie, ndlr." "Si nous avions Ă©tĂ© contraints Ă  ne diffuser que des images choisies avec 50 filtres, nous n'aurions pas acceptĂ©", a soulignĂ© Charles Villeneuve qui n'a pas l'intention d'arrĂȘter de diffuser des sĂ©quences d'avant-match ou dans les vestiaires. "Mais je tiens compte de l'Ă©volution des choses, a-t-il prĂ©cisĂ©. RaphaĂ«l Ibanez m'a dit 'par moments, on est dans l'expectative, il ne faut pas qu'il y ait d'interprĂ©tations par rapport Ă  ça', donc nous Ă©vitons de montrer le dĂ©sarroi."
ByFabien 10 mai 2021 La minute lecture, Podcasts Leave a Comment on La minute lecture de Carole : « Lettre De Guy MĂŽquet À Ses Parents « Tous les jours Ă  19h50 ( du lundi au vendredi), Carole vous propose quelques minutes de
Le 22 octobre, Ă  la demande de Nicolas Sarkozy, on lira dans tous les lycĂ©es de France la lettre poignante que Guy MĂŽquet adressait Ă  sa famille avant d’ĂȘtre fusillĂ© par les nazis. Il ne s’agit pas de faire quelque chose de sottement cocardier et patriotique... », a expliquĂ© le ministre de l’éducation nationale. DĂšs le 22 mai, nous avions regrettĂ©, avec Jean-Paul Houssay, que Nicolas Sarkozy n’ait pas associĂ© la mĂ©moire de Michel Missak Manouchian Ă  celle de Guy MĂŽquet. Tous deux Ă©taient militants communistes ; tous deux ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s par les nazis ; la lettre de Manouchian se prĂȘtait davantage Ă  l’illustration des propos de Nicolas Sarkozy, sauf que... Ă©videmment, il n’était pas français. On peut Ă©galement dĂ©plorer, avec Pierre Schill et Jean-Pierre AzĂ©ma, l’instrumentalisation politique de l’histoire Ă  laquelle s’est livrĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique [1]. [PremiĂšre mise en ligne le 22 mai 07, mise Ă  jour le 3 oct. 07] Missak Manouchian Missak Manouchian, nĂ© armĂ©nien en septembre 1906, est arrivĂ© en France en 1925. Communiste, engagĂ© dans la rĂ©sistance, il a menĂ© Ă  la tĂȘte de son groupe une guĂ©rilla incessante contre les Allemands. ArrĂȘtĂ© le 16 novembre 1943, il fut jugĂ© comme un Ă©tranger qui met la France en pĂ©ril. Le prĂ©sident de la cour martiale qui le jugeait voulait faire savoir Ă  l’opinion française Ă  quel point leur patrie est en danger ». CondamnĂ©s, Manouchian et vingt et un de ses camarades furent exĂ©cutĂ©s au Mont-ValĂ©rien le 19 fĂ©vrier 1944. Manouchian n’était pas français. Le groupe de rĂ©sistants dont il Ă©tait le chef, outre trois Français, Ă©tait constituĂ© de huit Polonais, cinq Italiens, trois Hongrois, deux ArmĂ©niens, un Espagnol, une Roumaine et parmi eux neuf Ă©taient juifs [2]. La derniĂšre lettre de Missak Manouchian Ma ChĂšre MĂ©linĂ©e, ma petite orpheline bien-aimĂ©e, Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons ĂȘtre fusillĂ©s cet aprĂšs-midi Ă  15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, je n’y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en mĂȘme temps. Je m’étais engagĂ© dans l’ArmĂ©e de LibĂ©ration en soldat volontaire et je meurs Ă  deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur Ă  ceux qui vont nous survivre et goĂ»ter la douceur de la LibertĂ© et de la Paix de demain. Je suis sĂ»r que le peuple français et tous les combattants de la LibertĂ© sauront honorer notre mĂ©moire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il mĂ©ritera comme chĂątiment et comme rĂ©compense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternitĂ© aprĂšs la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur Ă  tous... J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendue heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier aprĂšs la guerre, sans faute, et d’avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma derniĂšre volontĂ©, marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lĂšgue Ă  toi Ă  ta sƓur et Ă  mes neveux. AprĂšs la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat rĂ©gulier de l’armĂ©e française de la libĂ©ration. Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras Ă©diter mes poĂšmes et mes Ă©crits qui valent d’ĂȘtre lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible Ă  mes parents en ArmĂ©nie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout Ă  l’heure avec le courage et la sĂ©rĂ©nitĂ© d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fait de mal Ă  personne et si je l’ai fait, je l’ai fait sans haine. Aujourd’hui, il y a du soleil. C’est en regardant le soleil et la belle nature que j’ai tant aimĂ©e que je dirai adieu Ă  la vie et Ă  vous tous, ma bien chĂšre femme et mes bien chers amis. Je pardonne Ă  tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf Ă  celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sƓur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de prĂšs, je vous serre tous sur mon cƓur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari. Manouchian Michel Guy MĂŽquet Lorsque son pĂšre, dĂ©putĂ© communiste, est dĂ©portĂ© dans un bagne en AlgĂ©rie en 1939, Guy MĂŽquet, alors ĂągĂ© de 16 ans, dĂ©cide d’entrer dans les Jeunesses communistes. ArrĂȘtĂ© un an plus tard lors d’une distribution de tracts clandestine Ă  Paris, il est transfĂ©rĂ©, malgrĂ© son acquittement, au camp de ChĂąteaubriant Loire-Atlantique. Guy MĂŽquet fut fusillĂ© le 22 octobre 1941, avec vingt-six autres otages, en guise de reprĂ©sailles Ă  la suite de l’exĂ©cution d’un commandant allemand par trois jeunes communistes Ă  Nantes le 20 octobre 1941. Il n’avait pas dix-huit ans. La lettre d’adieu de Guy MĂŽquet Ma petite maman chĂ©rie,mon tout petit frĂšre adorĂ©,mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l’ĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cƓur, c’est que ma mort serve Ă  quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable, je ne peux le faire hĂ©las ! J’espĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă  Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracĂ©e. Un dernier adieu Ă  tous mes amis, Ă  mon frĂšre que j’aime beaucoup. Qu’il Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans et demi, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’ĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cƓur d’enfant. Courage ! Votre Guy qui vous aime. Guy DerniĂšres pensĂ©es vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ! Je me demande si on n’essaye pas de faire dire Ă  cette lettre ... par Jean Paul Houssay [3] La lettre de Guy MĂŽquet Ă  ses parents est bien sĂ»r Ă©mouvante et tĂ©moigne d’un courage Ă©tonnant pour un jeune homme de 17 ans. Avec tout le respect que l’on doit Ă  ce jeune rĂ©sistant, je me demande si on n’essaye pas de faire dire Ă  la lettre qu’il a laissĂ©e un peu plus que ce qu’elle ne rĂ©vĂšle effectivement. Dans le discours de Nicolas Sarkozy, on peut lire entre autres 
un jeune homme de 17 ans qui donne sa vie Ă  la France, c’est un exemple
pour l’avenir » - il est essentiel d’expliquer Ă  nos enfants ce qu’est un jeune Français 
 ce qu’est la grandeur d’un homme qui se donne Ă  une cause plus grande que lui. » Encore une fois, avec toute l’admiration que j’éprouve pour le courage de Guy MĂŽquet, j’ai du mal Ă  trouver dans sa lettre cet amour de la France, ce sacrifice pour une cause plus grande que lui. Peut-ĂȘtre que ce jeune hĂ©ros Ă©tait effectivement animĂ© de ces sentiments mais sa lettre, extrĂȘmement courageuse encore une fois, est plutĂŽt un tĂ©moignage d’amour et de soutien adressĂ© Ă  sa famille, avec une prĂ©occupation pratique assez Ă©tonnante que toutes ses affaires seront renvoyĂ©es et qu’ elles pourront servir Ă  Serge ». Effectivement, il souhaite aussi que sa mort serve Ă  quelque chose » et Ă  son pĂšre il dit Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracĂ©e ». On peut voir Ă©voquĂ© lĂ  l’amour de la France, une cause plus grande que lui ». Mais peut-ĂȘtre aussi l’aversion pour le nazisme, la dĂ©testation d’un rĂ©gime totalitaire, l’amour de la libertĂ©, ce qui n’est pas tout Ă  fait la mĂȘme chose. _______________________________ Pourquoi je ne lirai pas la lettre de Guy MĂŽquet Ă  mes Ă©lĂšves Ă  la rentrĂ©e par Pierre Schill, professeur d’histoire-gĂ©ographie Ă  MontpellierLibĂ©ration le 22 mai 2007 Il est imprudent d’instrumentaliser politiquement l’histoire et de n’en livrer qu’une vision Ă©motionnelle. Nicolas Sarkozy vient d’indiquer que sa premiĂšre dĂ©cision » de prĂ©sident sera de faire lire chaque dĂ©but d’annĂ©e dans tous les lycĂ©es la derniĂšre lettre du jeune rĂ©sistant communiste Guy MĂŽquet, fusillĂ© Ă  17 ans en 1941. Professeur d’histoire-gĂ©ographie a priori concernĂ© par cette initiative, je voudrais expliquer pourquoi, sans vouloir remettre en cause l’autoritĂ© du nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique, je ne lirai pas cette lettre dans un tel cadre. La premiĂšre raison tient Ă  l’instrumentalisation politique de l’histoire par Nicolas Sarkozy. L’historien GĂ©rard Noiriel, un des animateurs du ComitĂ© de vigilance face aux usages publics de l’histoire CVUH, avait, parmi les premiers, montrĂ© les ressorts de l’usage de l’histoire dans le discours public du candidat de l’UMP son rĂ©cit mĂ©moriel a pour fonction de transcender les appartenances partisanes, avec notamment pour objectif de fabriquer un consensus occultant les rapports de pouvoir et les luttes sociales » voir les usages de l’histoire dans le discours public de Nicolas Sarkozy. C’est bien le sens de ses nombreuses rĂ©fĂ©rences aux figures tutĂ©laires de la gauche, qui ne sauraient valoir blanc-seing pour une captation d’hĂ©ritage durable le nom de Guy MĂŽquet figurait dans le rĂ©cent panthĂ©on du candidat Sarkozy, et son engagement rĂ©sistant, indissociable de son engagement communiste, n’a rien Ă  gagner Ă  devenir le prĂ©texte Ă  une lecture Ă©difiante aux lycĂ©ens de France. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler les suites de l’escapade maltaise du nouveau prĂ©sident Vincent BollorĂ© a justifiĂ© le financement de cette croisiĂšre en faisant un parallĂšle indigne avec une visite de LĂ©on Blum dans sa famille en 1947. Et voilĂ  comment le nom de l’ancien prĂ©sident du Conseil du Front populaire, lui aussi maintes fois Ă©voquĂ© durant la campagne Ă©lectorale, pouvait ĂȘtre utilisĂ© au nom de la dĂ©fense de petits intĂ©rĂȘts politiques. Il me semble donc imprudent d’exposer au mĂȘme risque d’instrumentalisation la mĂ©moire de Guy MĂŽquet. La seconde raison, tout aussi importante me semble-t-il, est liĂ©e Ă  des considĂ©rations pĂ©dagogiques. Vouloir faire lire en dĂ©but d’annĂ©e cette lettre risque de limiter cet exercice Ă  une sĂ©quence Ă©motionnelle Ă  laquelle la lettre se prĂȘte particuliĂšrement bien. Je ne sais pas s’il s’agit lĂ  de la motivation profonde de cette initiative ; est-il permis de rappeler au nouveau prĂ©sident que l’enseignement de l’histoire ne s’accommode pas de ce seul registre mais a toujours besoin de sens, c’est-Ă -dire en l’occurrence d’une remise en perspective dans un contexte Ă©largi. Or il existe dĂ©jĂ  pour ce faire un cadre qui concerne quasiment tous les lycĂ©ens des filiĂšres gĂ©nĂ©rales, technologiques ou professionnelles, celui des programmes officiels d’histoire et de l’étude de la Seconde Guerre mondiale. Laissons donc aux enseignants d’histoire-gĂ©ographie leur autonomie pĂ©dagogique dans leur façon d’aborder l’enseignement de la RĂ©sistance nombreux sont ceux qui s’appuient dĂ©jĂ  sur ces derniĂšres lettres de fusillĂ©s dont un recueil rĂ©cent offre un large choix et permet une utilisation approfondie seule Ă  mĂȘme de dĂ©passer le registre Ă©motionnel, avec des lettres complĂ©mentaires Ă  celle de Guy MĂŽquet dans lesquelles certains de ces hĂ©ros » reviennent sur les raisons de leur entrĂ©e en rĂ©sistance » Guy Krivopissko, La vie Ă  en mourir. Lettres de fusillĂ©s 1941-1944, Paris, Tallandier, 2003. Seul le cadre de cet enseignement structurĂ© permettra d’aborder l’histoire dans sa complexitĂ© et de ne pas en rester Ă  sa caricature voire Ă  son dĂ©ni, la reconstruction d’un passĂ© sans histoire » dĂ©fendue par Nicolas Sarkozy. Pierre Schill Refuser une caporalisation mĂ©morielle Sans doute l’histoire n’appartient-elle pas qu’aux historiens. Il est du rĂŽle de la reprĂ©sentation nationale comme du prĂ©sident de la RĂ©publique de proposer, susciter commĂ©morations et hommages, mais non d’édicter ce que l’on doit enseigner. Rappelons que, en juillet 1995, Jacques Chirac a fait repentance pour l’attitude de l’État, de la France, dans les dĂ©portations des Juifs de France ; c’était la parole du chef de l’État, elle comptait, ce n’était pourtant pas la vulgate et le texte eut d’autant plus de retentissement qu’il n’était assorti d’aucune obligation. Son successeur ferait bien de mĂ©diter cet exemple. Beaucoup refusent l’idĂ©e de cette caporalisation mĂ©morielle une lettre lue dans tous les Ă©tablissements scolaires, tous les ans, le mĂȘme jour, sinon Ă  la mĂȘme heure ?, quasiment au garde-Ă -vous ? Laissons donc les enseignants organiser leur cours comme ils l’entendent et, s’ils font le choix de cette lettre, ils sauront la lire au bon moment, mise en perspective par les travaux qui l’éclairent. » Jean-Pierre AzĂ©maextrait de Guy MĂŽquet, Sarkozy et le roman national », L’Histoire, sept. 07
Avant de mourir, Guy MĂŽquet Ă©crivit une lettre d’adieux Ă  ses parents et un billet doux Ă  Odette NilĂšs, son seul et unique amour. Cette BD retrace son destin. Narratrice de son propre rĂ©cit aprĂšs quelques entretiens Ă©changĂ©s avec GwenaĂ«lle Abolivier, l’amoureuse de Guy MĂŽquet nous fait revivre les heures les plus sombres de l’occupation. IdĂ©aliste et insouciante,
1 LE CONTEXTE HISTORIQUE La Seconde guerre mondiale a commencĂ© dĂ©but septembre 1939. Le 10 mai 1940 commence l’offensive allemande dans les Ardennes ; deux mois plus tard, l’armĂ©e française s’est complĂštement effondrĂ©e. Le 10 juillet 1940, les parlementaires de droite et un nombre important de "gauche" "Ă©lisent" Ă  la tĂȘte du pays le marĂ©chal PĂ©tain sur une orientation fasciste traditionaliste de collaboration avec le nazisme. Les Ă©lus communistes ne participent plus aux rĂ©unions de l’AssemblĂ©e nationale depuis l’interdiction de leur parti. L’armĂ©e d’Adolf Hitler occupe une grande partie de la France dont le Nord, l’Est, la RĂ©gion parisienne et la façade atlantique Nantes, Bordeaux. Le 22 juin 1941, l’armĂ©e hitlĂ©rienne attaque l’URSS qui porte alors en totalitĂ© le rapport de force militaire face au fascisme. Le Parti Communiste interdit entre dans la clandestinitĂ© ; il est le seul Ă  prendre des initiatives militaires de RĂ©sistance dĂ©raillement d’un train de soldats allemands Ă  Nantes... Dans ces conditions, le choix fait par la droite française au pouvoir avec PĂ©tain de tout faire pour dĂ©truire le Parti Communiste relĂšve seulement d’une aide directe Ă  Hitler, Franco, Mussolini et compagnie. Dans le cas de Guy Moquet, membre des Jeunesses Communistes, cela se traduit par le fait qu’il a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© pour distribution de tracts par deux policiers français. Il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par des policiers français. Il a Ă©tĂ© internĂ© suite Ă  un dĂ©cret de l’Etat français pris Ă  l’encontre des communistes. Il a Ă©tĂ© gardĂ© par des gendarmes français Ă  Chateaubriant et il sera choisi pour ĂȘtre fusillĂ© par des Français. La droite française liĂ©e Ă  tous les milieux profiteurs du pays colonisation... sort de la pĂ©riode du Front Populaire oĂč elle a vu, horrifiĂ©e, des ouvriers bĂ©nĂ©ficier de congĂ©s payĂ©s. Se retrouvant au pouvoir grĂące Ă  la victoire d’Hitler, elle est dĂ©cidĂ©e Ă  faire payer aussi les syndicalistes de la CGTU qui ont obtenu pour les salariĂ©s de nouveaux droits. Cette droite française revancharde emprisonne puis choisit pour ĂȘtre fusillĂ©s des syndicalistes comme Timbaud, Poulmarch, Grandel... Prosper Moquet, pĂšre de Guy, est cheminot, responsable syndical de la CGTU ; son fils va Ă  coup sĂ»r payer aussi pour lui. 2 Guy Moquet Prosper Moquet, dĂ©putĂ© communiste du XVIIĂšme arrondissement, est arrĂȘtĂ© le 10 octobre 1940 et condamnĂ© Ă  cinq ans de travaux forcĂ©s. Son fils aĂźnĂ© Guy, ĂągĂ© de 16 ans, poursuit ses Ă©tudes au lycĂ©e Carnot tout en menant une activitĂ© militante avec les Jeunesses Communistes ; il est arrĂȘtĂ© le 13 octobre 1940 au MĂ©tro Gare de l’Est par des policiers français ; conduit au commissariat il est violemment passĂ© Ă  tabac pour qu’il rĂ©vĂšle les noms des amis de son pĂšre. Il est important de noter cette date du 13 octobre 1940 ; Ă  ce moment-lĂ  l’armĂ©e allemande d’occupation se dĂ©sintĂ©resse complĂštement de l’arrestation de communistes ; elle ne commencera Ă  s’y intĂ©resser qu’à partir de juin 1941 et de l’attaque sur l’URSS. C’est donc seulement la dĂ©termination anticommuniste de la droite française qui porte la responsabilitĂ© de son arrestation. EmprisonnĂ© Ă  Fresnes puis Clairvaux, Guy est ensuite transfĂ©rĂ© au camp de Chateaubriant en Loire Atlantique oĂč Ă©taient dĂ©tenus d’autres RĂ©sistants. Nous savons que Guy Moquet, malgrĂ© une discipline sĂ©vĂšre, contribua Ă  apporter un peu de joie parmi les internĂ©s, en particulier dans la "baraque des jeunes". Il s’éprend d’une jeune communiste Ă©galement prisonniĂšre, Odette Leclan. Le 20 octobre 1941, Karl Hotzle, commandant des troupes d’occupation de la Loire-infĂ©rieure Nantes, est exĂ©cutĂ©. Le ministre de l’IntĂ©rieur du gouvernement PĂ©tain, nommĂ© Pierre Pucheu, particuliĂšrement anticommuniste, dĂ©cide en reprĂ©sailles, la mort de 50 militants de la rĂ©gion nantaise dont 27 Ă  Chateaubriant surtout militants du Parti Communiste et quelques-uns de la QuatriĂšme Internationale,trotskystes. Sur ces 27, 17 ont Ă©tĂ© choisis par les soins de Pucheu et consorts. Deux jours plus tard, neuf poteaux sont dressĂ©s Ă  la SabliĂšre, vaste carriĂšre Ă  la sortie de ChĂąteaubriant. Dans les camions qui les conduisent au peloton d’exĂ©cution, Guy Ă©crit Ă  Odette son amie du camp, sur un petit bout de papier, regrettant de n’avoir pas eu le baiser qu’elle lui avait promis " Je vais mourir avec mes 26 camarades. Nous sommes courageux. Ce que je regrette est de n’avoir pas eu ce que tu m’as promis. Mille grosses caresses de ton camarade qui t’aime. Guy." Les gendarmes français font du zĂšle anticommuniste au service des nazis. Aussi, la seule rĂ©action face Ă  leurs bourreaux est celle de Jean-Pierre Timbaud qui crache sur le lieutenant de gendarmerie Touya. En trois groupes, les 27 otages s’appuient aux poteaux, refusent qu’on leur bande les yeux et sont fusillĂ©s. Guy MĂŽquet, le plus jeune, est abattu Ă  16h00. Avant son exĂ©cution, il a Ă©crit une lettre Ă  sa famille oĂč il s’adresse en particulier Ă  "son tout petit frĂšre adorĂ©" pour lui donner ses vĂȘtements. Ce jeune frĂšre de Guy MĂŽquet, Serge, ĂągĂ© de 12 ans en 1941, sera traumatisĂ© par la mort de son aĂźnĂ© et ne lui survivra que de quelques jours. 3 Lettre de Guy Moquet Ă  la veille de sa mise Ă  mort par les nazis le 22 octobre 1941 "Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c’est d’ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l’ĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, j’aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cƓur, c’est que ma mort serve Ă  quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser Jean. J’ai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable je ne peux le faire hĂ©las ! J’espĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă  Serge, qui je l’escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracĂ©e. Un dernier adieu Ă  tous mes amis, Ă  mon frĂšre que j’aime beaucoup. Qu’il Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans 1/2, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’ĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cƓur d’enfant. Courage ! Votre Guy qui vous aime Guy DerniĂšres pensĂ©es Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !" 4 Message de Brigitte Blang Dans ma salle de classe en Sciences... comme quoi tout est dans tout sont accrochĂ©s le portrait d’Anne Frank, la photo des enfants d’Yzieu, la lettre Ă  la jeunesse d’Émile Zola oĂč allez-vous jeunes gens ?, la DĂ©claration des Droits de l’Homme, des posters contre le racisme et autres babioles du mĂȘme acabit. Je n’ai jamais connu une seule annĂ©e scolaire sans que l’un ou l’autre de mes gamins demande " C’est qui, la fille, Madame ? " ou "Les enfants, lĂ , ils sont en colo ? Pourquoi vous avez leur photo ? " Et lĂ , en douce, sans ostentation, sans pathos non plus, sans qu’on y soit OBLIGÉ, l’histoire vient d’elle-mĂȘme se glisser dans le cours de SVT, mine de rien. Fastoche ? Eh oui... Et Sarkozy n’y est pour rien. Tant mieux d’ailleurs !... Brigitte 5 REACTION DE COMMUNISTES A LA DECISION DE NICOLAS SARKOZY 1 La section du PCF Paris 15Ăšme, comme des milliers de communistes de France, exprime son indignation devant l’opĂ©ration de rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire de Guy MĂŽquet Ă  laquelle s’est livrĂ©e hier M. Sarkozy, jour de son investiture. Elle rappelle que Guy MĂŽquet a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en octobre 1940 par la police française comme militant communiste. Il Ă©tait le fils de Prosper MĂŽquet, dĂ©putĂ© communiste dĂ©chu de son mandat par les dĂ©putĂ©s qui allaient voter les pleins pouvoirs Ă  PĂ©tain et dont un bon nombre est parvenu Ă  rester aux affaires aprĂšs 1945. Il a Ă©tĂ© fusillĂ© par les soldats allemands Ă  l’ñge de 17 ans, avec 26 de ses camarades Ă  ChĂąteaubriant le 22 octobre 1941. Ils avaient Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s comme otages Ă  exĂ©cuter par le ministre de l’intĂ©rieur de Vichy Pucheu parce qu’ils Ă©taient communistes. Ils sont morts en criant Vive la France ! ». Militants communistes, nous dĂ©nions formellement le droit Ă  M. Sarkozy de s’approprier cette mĂ©moire. Ses orientations politiques, sa conception de l’histoire sont totalement Ă  l’opposĂ© des idĂ©aux patriotiques de justice sociale, d’égalitĂ©, de paix et d’amitiĂ© entre les peuples pour lesquels nos camarades sont tombĂ©s. Nous enjoignons nos camarades, les citoyens Ă  exprimer publiquement leur rĂ©probation. Vive le Parti communiste qui fera une France libre, forte et heureuse ! » avaient Ă©crit ses compagnons Pourchasse, BarthĂ©lĂ©my et Timbaud avant d’ĂȘtre fusillĂ©s avec Guy MĂŽquet dont la derniĂšre pensĂ©e fut Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ». 6 PoĂšme Ils sont appuyĂ©s contre le ciel Ils sont trente appuyĂ©s contre le ciel Avec toute la vie derriĂšre eux Ils sont plein d’étonnement pour leur Ă©paule Qui est un monument d’amour Ils n’ont pas de recommandations Ă  se faire Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus L’un d’eux pense Ă  un petit village OĂč il allait Ă  l’école Un autre est assis Ă  sa table Et ses amis tiennent ses mains Ils ne sont dĂ©jĂ  plus du pays dont ils rĂȘvent Ils sont bien au-delĂ  de ces hommes Qui les regardent mourir Il y’a entre eux la diffĂ©rence du martyre Parce que le vent est passĂ© lĂ  oĂč ils chantent Et leur seul regret est que ceux Qui vont les tuer n’entendent pas Le bruit Ă©norme des paroles Ils sont exacts au rendez-vous Ils sont mĂȘme en avance sur les autres Pourtant ils disent qu’ils ne sont plus des apĂŽtres Et que tout est simple Et que la mort surtout est une chose simple Puisque toute libertĂ© se survit Les fusillĂ©s de ChĂąteaubriant de RĂ©nĂ©-Guy Cadou Pleine Poitrine 1946 Lundi22 octobre a Ă©tĂ© lue dans l’amphithéùtre du lycĂ©e d’Agde par le proviseur, comme dans tous les lycĂ©es de France, la lettre Ă©crite par Guy MĂŽquet Ă  ses parents Ă  la veille de
Le comĂ©dien Etienne Guillou lit pour le magazine Umanz, la lettre du rĂ©sistant de 17 ans, Guy Moquet Ă©crite Ă  ses parents avant d’ĂȘtre fusillĂ© pour actes de rĂ©sistance le 22 octobre 1941 Ce site utilise des cookies pour amĂ©liorer votre confort. Nous considĂ©rons que vous les accepter mais vous pouvez les refuser. RĂ©glagesAccepter
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INTERVENTIONS Aujourd'hui 22 octobre 2007, la derniĂšre lettre Ă  ses parents du jeune Guy Mocquet devrait ĂȘtre lue Ă  tous les lycĂ©ens de France qui, le coeur serrĂ©, redĂ©couvriront Ă  cette occasion le sens du courage patriotique et de la piĂ©tĂ© filiale. Telle est la volontĂ© de notre prĂ©sident qui semble, malheureusement pour lui, se heurter Ă  une certaine ï»ż"Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l'ĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve Ă  quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino NDLR, ses "frĂšres" de combat. Quant au vĂ©ritable, je ne peux le faire hĂ©las ! J'espĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es, elles pourront servir Ă  Serge, qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour. A toi, petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'Ă  ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracĂ©e. Un dernier adieu Ă  tous mes amis, Ă  mon frĂšre que j'aime beaucoup. Qu'il Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans et demi, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'ĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, je vous embrasse de tout mon coeur d'enfant. Courage ! Votre Guy qui vous aime" .