đ Lettre De Guy Moquet Ă Ses Parents
DownloadCitation | Sarkozy et la lettre de Guy MĂŽquet : un cas dâinstrumentalisation ? | Le personnage de Guy MĂŽquet, et plus particuliĂšrement la lettre quâil adressa Ă ses parents Ă laSport A quelques heures du coup d'envoi du match d'ouverture de la Coupe du monde de rugby, l'encadrement du XV de France a eu une curieuse idĂ©e lire la cĂ©lĂšbre lettre envoyĂ©e par Guy MĂŽquet Ă ses parents. A quelques heures du coup d'envoi du match d'ouverture de la Coupe du monde de rugby, l'encadrement du XV de France a eu une curieuse idĂ©e en demandant Ă ClĂ©ment Poitrenaud, l'un des huit joueurs absents de la feuille de match, de lire la cĂ©lĂšbre lettre envoyĂ©e par Guy MĂŽquet Ă ses parents avant son exĂ©cution par les nazis, en 1941. L'avenir dira si cette Ă©tonnante allĂ©geance Ă Nicolas Sarkozy - le prĂ©sident de la RĂ©publique avait utilisĂ© ce texte durant sa campagne Ă©lectorale avant de demander aux enseignants français d'en donner lecture Ă leurs Ă©lĂšves - restera comme la premiĂšre bĂ©vue politique du futur secrĂ©taire d'Etat aux sports, Bernard Laporte. Mais quels que soient les motifs de cette utilisation d'une rĂ©fĂ©rence Ă la seconde guerre mondiale avant un match de rugby, une chose est dĂ©jĂ sĂ»re cette entreprise de motivation n'a pas, loin s'en faut, portĂ© ses fruits. La lecture de la lettre du jeune rĂ©sistant, qui commence par "Je vais mourir !", semble mĂȘme avoir contribuĂ© Ă tĂ©taniser la plupart des joueurs du XV de France avant d'affronter les Argentins. Et c'est tout l'art de la prĂ©paration des matches par l'encadrement des Bleus qui se trouve mis en cause. Comme lors de la demi-finale du Mondial 2003, perdue contre l'Angleterre 7-24 Ă Sydney, Bernard Laporte et ses adjoints ont failli dans la prĂ©paration de leur Ă©quipe Ă un grand Ă©vĂ©nement. Faillite psychologique, mais aussi faillite tactique avec, de nouveau, une totale absence d'adaptation au jeu proposĂ© par l'adversaire les Bleus n'ont jamais semblĂ© armĂ©s pour rĂ©pondre Ă la pluie de chandelles argentine, pourtant aussi prĂ©visible que la tenue du haka des All Blacks avant un match. "On n'a pas su gĂ©rer cet Ă©vĂ©nement, c'est Ă©vident", a reconnu Bernard Laporte, au lendemain de la dĂ©faite. "On a brisĂ© un petit peu le jouet, mais il n'est pas cassĂ©", a ajoutĂ© l'entraĂźneur du XV de France. C'est vrai, rien n'est perdu. Les Bleus ont toujours de bonnes chances d'atteindre les quarts de finale, voire mĂȘme de terminer en tĂȘte de leur poule. Il faudra pour cela qu'ils gagnent leurs trois matches et que l'Argentine ne batte pas l'Irlande, le 30 septembre, Ă Paris. Il faudra surtout que le XV de France se reconstruise aprĂšs sa calamiteuse entrĂ©e dans la compĂ©tition et aprĂšs une gestion de l'aprĂšs-match aussi problĂ©matique que celle de l'avant-match. Comme il l'avait dĂ©jĂ fait la veille, Bernard Laporte a publiquement mis en cause "la fĂ©brilitĂ© et la fragilitĂ©" de ses arriĂšres, samedi. "Les avants, eux, n'ont pas subi la pression de l'Ă©vĂ©nement", a-t-il ajoutĂ©. Cette contestable dissociation de la performance de son Ă©quipe lui a valu une ferme mise au point de Fabien Pelous. PrĂ©sent Ă son cĂŽtĂ© dans l'amphithéùtre du Centre national du rugby, Ă Marcoussis, le deuxiĂšme-ligne des Bleus a ouvertement contredit son entraĂźneur "On avait gagnĂ© nos matches de prĂ©paration Ă 22. Face Ă l'Argentine, on a failli tous ensemble. MĂȘme si Bernard Laporte stigmatise une partie de l'Ă©quipe, c'est une faillite collective, et puis voilĂ ." Eric Collier Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Guy MĂŽquet est une figure centrale de l'histoire de la RĂ©sistance française. FusillĂ© le 22 octobre 1941 par les Allemands Ă ChĂąteaubriant Loire, il avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă Paris. Par Simon Louvet PubliĂ© le 22 Oct 21 Ă 1726 Guy MĂŽquet, fusillĂ© le 22 octobre 1941 dans la Loire, a Ă©tĂ© interpellĂ© Ă Paris oĂč il militait contre lâoccupant allemand. ©IP3 PRESS/MAXPPPSi la RĂ©sistance française Ă lâoccupant allemand devait avoir un visage, ce pourrait ĂȘtre celui de Guy MĂŽquet. ArrĂȘtĂ© Ă Paris, lâadolescent de 17 ans a Ă©tĂ© fusillĂ© il y a 80 ans, le 22 octobre 1941, avec 26 autres rĂ©sistants Ă ChĂąteaubriant Loire-Atlantique.DĂ©fenseur de son pĂšre, dĂ©putĂ© communiste dĂ©portĂ© en AlgĂ©rieLa mort de Guy MĂŽquet aura Ă©tĂ©, comme son engagement politique, prĂ©coce. NĂ© dans le 18Ăšme arrondissement, il est le fils de Prospet MĂŽquet, cheminot et dĂ©putĂ© communiste du 17Ăšme. Voyant son pĂšre ĂȘtre interpellĂ© en octobre 1939, puis dĂ©portĂ© en AlgĂ©rie, Guy se mobilise. DĂ©jĂ militant au lycĂ©e Carnot oĂč il Ă©tudiait, il a redoublĂ© dâ avoir sollicitĂ© le gouvernement français responsable de lâarrestation de son pĂšre, Guy MĂŽquet passe Ă lâopposition Ă lâoccupant allemand. Ă seulement 16 ans, il colle des affiches et distribue des tracts Ă lâĂ©tĂ© 1940. Ces documents rĂ©clament la libĂ©ration du dĂ©putĂ© des Ăpinettes », dĂ©noncent lâoccupation ou ciblent la dictature de Laval ». IncarcĂ©rĂ© Ă la prison de la SantĂ© puis Ă ClairvauxGuy MĂŽquet a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© aprĂšs une dĂ©nonciation le 13 octobre 1940, en gare de lâEst, par des policiers français. Dâautres militants arrĂȘtĂ©s passent aux aveux et lâaccusent dâĂȘtre parmi les colleurs de tracts, ce que lâadolescent nie. JugĂ© en janvier 1941, il est acquittĂ© mais il sera emprisonnĂ©, aprĂšs avis des Renseignements gĂ©nĂ©raux, Ă la SantĂ© puis Ă mai 1941, Guy MĂŽquet est transfĂ©rĂ© dans un camp dâinternement de ChĂąteaubriant, avec dâautres militants communistes. Leur destin va basculer le 20 octobre 1941, avec lâassassinat du commandant des troupes dâoccupation de la Loire, par un commando communiste. En reprĂ©sailles, les Allemands ordonnent lâexĂ©cution de 48 otages. Le choix des fusillĂ©s a Ă©tĂ© facilitĂ© par le gouvernement de Vichy, qui a fourni une liste de militants sont exĂ©cutĂ©s dans trois lieux diffĂ©rents cinq sont tuĂ©s au Mont-ValĂ©rien, 17 Ă Nantes, ville de lâassassinat, et 27 Ă ChĂąteaubriant parmi lesquels Jean-Pierre Timbaud. Selon ce communiste qui donne son nom Ă une rue du 11Ăšme arrondissement, les otages sont allĂ©s dignement » au poteau dâexĂ©cution en chantant la Marseillaise et en scandant Vive la France » au moment des tirs du peloton allemand. Sur cette journĂ©e du 22 octobre 1941, une seule certitude concerne Guy MĂŽquet sa lettre dĂ©chirante Ă ses petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, je vais mourir ! ... Certes j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cĆur c'est que ma mort serve Ă quelque chose. ... 17 ans et demi, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. VIDĂO. TĂ©moignages de survivants de ChĂąteaubriant et de proches VidĂ©os en ce moment sur ActuCondamnation internationale et postĂ©ritĂ© Ă©pistolaireDĂšs le 25 octobre, trois jours aprĂšs, Guy MĂŽquet a Ă©tĂ© fait martyr » par Charles de Gaulle, suivi par Winston Churchill et Franklin Roosevelt qui ont condamnĂ© ces la rĂ©elle postĂ©ritĂ© de la mort de Guy MĂŽquet arrivera par la plume de Louis Aragon, poĂšte militant au Parti communiste et sympathisant de la RĂ©sistance. GrĂące aux lettres des exĂ©cutĂ©s rĂ©cupĂ©rĂ©es par des militants du PCF contraints Ă la clandestinitĂ©, Louis Aragon Ă©crit Le TĂ©moin des Martyrs, publiĂ© dans des feuillets rĂ©sistants dĂšs 1942. La lettre de Guy MĂŽquet Ă ses parents est mise en avant par lâĂ©crivain, qui en fait un 1944 et 1946, Charles de Gaulle honore Guy MĂŽquet de la mĂ©daille de la RĂ©sistance et de la LĂ©gion dâhonneur. Le martyr donnera, entre autres, son nom Ă une station de article vous a Ă©tĂ© utile ? Sachez que vous pouvez suivre Actu Paris dans lâespace Mon Actu . En un clic, aprĂšs inscription, vous y retrouverez toute lâactualitĂ© de vos villes et marques favorites.Ăl'occasion de la JournĂ©e internationale des enfants soldats, la derniĂšre lettre qu'il adressa Ă ses parents et son frĂšre, Ă©crite quelques heures avant son exĂ©cution.
Lâinstruction prĂ©sidentielle prescrivant la lecture, le 22 octobre, dans toutes les Ă©coles de France, de la lettre de Guy MĂŽquet Ă ses parents, avant son exĂ©cution, relĂšve du dĂ©tournement de mĂ©moire et de la captation dâhĂ©ritage. Nicolas Sarkozy a Ă©tĂ© pendant prĂšs de vingt ans maire de la banlieue huppĂ©e de Neuilly sans avoir jamais songĂ© Ă baptiser une rue du nom de ses illustres personnalitĂ©s de gauche quâil invoque, tel un totem, Ă tout moment depuis sa campagne Ă©lectorale. Pas plus Jean JaurĂšs que Guy MĂŽquet nâ y figurent mais Maurice BarrĂšs, chantre de la droite conservatrice, si. Un tel comportement sâapparente Ă une imposture lorsque lâon songe que lâune des premiĂšres mesures du nouveau quinquennat post-gaulliste aura Ă©tĂ© le bouclier fiscal», une mesure qui bĂ©nĂ©ficie quasi-exclusivement aux privilĂ©giĂ©s, ainsi que le pistage gĂ©nĂ©tique des migrants, un dispositif qui renvoie aux pires pratiques du totalitarisme. La France a baignĂ© depuis un an dans un narcissisme entretenu par son nouveau prĂ©sident, mais Ă lâinstar dâun couple qui se fracasse, le miroir se brise sur les dures rĂ©alitĂ©s des contraintes de la vie et la dissipation des mirages entretenus Ă coup de promesses non tenues. Et Magic Sarkozy» se rĂ©vĂšlera ĂȘtre rĂ©trospectivement une FĂ©e Carabosse. Saluer comme lâa fait le PrĂ©sident de la RĂ©publique la mĂ©moire de Guy MĂŽquet, ce jeune communiste français fusillĂ© durant la DeuxiĂšme Guerre Mondiale 1939-1945 par les Allemands, est un acte de justice. Mais cela aurait Ă©tĂ© pĂ©dagogiquement exemplaire si cet hommage sâĂ©tait accompagnĂ© de la condamnation des bourreaux, câest-Ă -dire cette police française zĂ©lĂ©e qui a livrĂ© Ă la mort un compatriote, au seul prĂ©texte quâil Ă©tait un patriote. CâĂ©tait en cela que le supplice de Guy MĂŽquet eut Ă©tĂ© exemplaire des dĂ©rives infĂąmantes et odieuses de lâappareil Ă©tatique. Cette mĂȘme police a aussi Ă©tĂ© maĂźtre dâĆuvre de la rafle du Velâ dâHiv et nâa jamais Ă©tĂ© condamnĂ©e pour cela. Une prophylaxie sociale aurait commandĂ© dâexalter la lumiĂšre de la France, sans nĂ©gliger de stigmatiser sa part dâombre. Mais vous voyez Nicolas Sarkozy condamner la police, le socle de son pouvoir sĂ©curitaire ? Il en est de mĂȘme dâun autre subterfuge Le secrĂ©tariat dâĂtat aux affaires Ă©trangĂšres chargĂ© des Droits de lâhomme» est un borborygme, dans la mesure oĂč Les Droits de lâHomme sont en principe universels, sauf Ă considĂ©rer que la France ne commet, pour sa part, aucune violation des Droits de lâhomme. LâintitulĂ© des fonctions de Mme Rama Yade-Zimet signifie sa mise Ă lâĂ©cart des violations françaises qui interviendraient sur le sol national charters de la honte, sans-papiers, etc.. Il lui sera donc loisible de dĂ©noncer tous les pays du monde, sauf le sien. Voila en clair lâintitulĂ© de sa mission. Rama Yade sera particuliĂšrement sous observation. Devra-t-elle limiter sa dĂ©fense des Droits de lâhomme aux seules instances internationales et donc ne disposer dâaucun droit de regard sur les violations des Droits de lâHomme en France ? Si tel devrait ĂȘtre la cas, elle risque de servir dâalibi pour la bonne conscience chronique de la mauvaise conscience du pouvoir français. Quâelle garde Ă lâesprit la malheureuse expĂ©rience de son prestigieux aĂźnĂ© le gĂ©nĂ©ral Colin Powell, ancien chef dâĂtat-major interarmĂ©es des Ătats Unis, premier secrĂ©taire dâĂtat afro-amĂ©ricain de lâHistoire, qui sâest couvert de ridicule avec son Ă©prouvette remplie de poudre de perlimpinpin brandie devant le Conseil de sĂ©curitĂ© de lâONU pour justifier lâinvasion amĂ©ricaine de lâIrak. Il est Ă espĂ©rer que Rama Yade ne sera pas une nouvelle Uncle Benâs» Ă la sauce française⊠Cela Ă©tant dit, il est Ă espĂ©rer aussi que ces nouvelles promues ne se rĂ©vĂšlent pas ĂȘtre un gadget exotique visant Ă masquer une xĂ©nophobie dâĂtat, comme en tĂ©moignent les rodomontades du nouveau prĂ©sident français et la crĂ©ation dâun MinistĂšre de lâIdentitĂ© nationale et de lâIntĂ©gration. Relevons au passage que Fadela Amara, qui rejetait haut et fort toute sujĂ©tion Ă la tĂȘte de son mouvement Ni putes, ni soumises, sâest rĂ©vĂ©lĂ©e ĂȘtre trĂšs soumise aux sirĂšnes du pouvoir de droite, quand bien mĂȘme elle trouve dĂ©gueulasse» le test ADN sur les postulants Ă la migration en France. Il est des faiblesses coupables voire mortelles. Pour la crĂ©dibilitĂ© de nos engagements, gardons prĂ©sent Ă lâesprit lâimpĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de donner toujours lâexemple dâune Ă©thique de conviction ». Lâexact contraire, en somme, de lâopportunisme dâoccasion. Ăgorger les moutons dans la bagnoire». Cette suspicion pĂšsera toujours, peu ou prou, sur les personnes dâorigine arabe ou africaine du fait mĂȘme de cette origine et du fait mĂȘme de la volontĂ© de M. Sarkozy, responsable au premier chef de la gĂ©nĂ©ralisation de ce clichĂ© dĂ©magogique Ă vocation Ă©lectoraliste. Mais ce clichĂ© va lui coller Ă la peau, longtemps aprĂšs son dĂ©part du pouvoir, de la mĂȘme maniĂšre que le bruit et lâodeur» des immigrĂ©s ont durablement plombĂ© son prĂ©dĂ©cesseur Jacques Chirac, obĂ©rant son discours humaniste. Certes, par rapport Ă la sĂ©quence antĂ©rieure, la promotion de Rachida Dati, de Rama Yade et de Fadela Amara constitue un lĂ©ger mieux par rapport Ă Tokia SaĂŻfi, qui avait bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun strapontin et dâune aide parcimonieuse dans le premier gouvernement de Jean-Pierre Raffarin en 2002. De par son extrĂȘme discrĂ©tion, la modicitĂ© de sa fonction et le peu de considĂ©ration accordĂ©e Ă son dĂ©partement, elle eut droit au titre de premier titulaire Ă©vanescent du ministĂšre du DĂ©veloppement durable ». Mais il est Ă craindre que ce gouvernement multicolore nâapparaisse Ă lâusage comme un conglomĂ©rat de personnalitĂ©s bariolĂ©es sans grande expĂ©rience, sans vĂ©ritable stature politique, comme un gadget mĂ©diatique, un assortiment pour plateaux de tĂ©lĂ©vision. Les murmures de Yad Vashem», qui dictent selon ses propres dires la conduite du nouveau prĂ©sident français, ne sauraient occulter les rĂąles des suppliciĂ©s de SĂ©tif AlgĂ©rie, mai 1945, de Thiaroye SĂ©nĂ©gal, dĂ©cembre 1944, de Madagascar 1947 et du Cameroun 19955-1971, pas plus que la longue complainte contemporaine du peuple palestinien. Les camps de concentration hitlĂ©riens ont abouti Ă la liquidation dâĂȘtres humains du fait de leur origine ethnico-religieuse, de la mĂȘme maniĂšre que lâesclavage et les zoos humains ont provoquĂ© lâanĂ©antissement mental et physique dâĂȘtres humains, transformĂ©s en cadavres vivants du seul fait de leur origine ethnico-religieuse. Les deux actes sont hautement condamnables. Les deux doivent ĂȘtre condamnĂ©s et induire la mĂȘme rĂ©paration. Il ne saurait y avoir une concurrence mĂ©morielle. Cela relĂšve de la dignitĂ© de lâespĂšce humaine et, Ă ce titre, cela est moralement non nĂ©gociable. Retour sur le discours fondateur de Sarko lâAfricain La prestation de M. Sarkozy lors de la premiĂšre tournĂ©e africaine de sa prĂ©sidence, en juillet dernier a Ă©tĂ© consternante. Et plus consternant encore le silence de la kyrielle des intellectuels qui participent de son arĂ©opage. Et plus consternante enfin la satisfaction bĂ©ate de sa plume, Henri Guaino, qui se propose de populariser la parole prĂ©sidentielle par lâimpression du pensum fondateur de Sarkozy lâAfricain». Ce discours du PrĂ©sident Sarkozy renvoie Ă des stĂ©rĂ©otypes coloniaux primaires et ses propos outranciers rĂ©vĂšlent sa vision dâune anthropologie raciste», selon lâadmirable expression de Thomas Heams, maĂźtre de confĂ©rences en gĂ©nĂ©tique Ă Paris 1 Ainsi donc lâAfricain est figĂ© dans la nostalgie. Ainsi donc, Ă lâinstar des pĂ©dophiles, cela est inné» chez eux, suggĂšre le prĂ©sident. LâAfricain, dit-il, ne connaĂźt que lâĂ©ternel recommencement du temps rythmĂ© par la rĂ©pĂ©tition sans fin des mĂȘmes gestes et des mĂȘmes paroles. Dans cet imaginaire oĂč tout recommence toujours, il nây a de place ni pour lâaventure humaine, ni pour lâidĂ©e de progrĂšs⊠» Câest vrai quâil y a de la rĂ©pĂ©tition chez lâAfricain. La premiĂšre fois câĂ©tait Ă Verdun en 1916, la deuxiĂšme fois Ă Monte-Cassino en 1944. Mais il y a aussi de la rĂ©pĂ©tition chez les Français eux-mĂȘmes. Il sâagit dâune rĂ©pĂ©tition dans lâingratitude, marquĂ©e par les massacres de SĂ©tif Alger, Thiaroye SĂ©nĂ©gal et Madagascar. Et cela ne relĂšve pas de la rĂ©pĂ©tition de ma part, mais de la rĂ©itĂ©ration pour que cela soit dĂ©finitivement ancrĂ© dans la conscience nationale française la France est le seul pays au monde Ă avoir pratiquĂ© une rĂ©pression compulsive au sortir de la DeuxiĂšme Guerre mondiale Ă lâencontre de ses colonies, au moment oĂč le Royaume-Uni accordait leur indĂ©pendance tant Ă lâInde quâau Pakistan⊠M. Sarkozy soutient que la France nâest responsable ni de la corruption, ni de la dictature en Afrique. Sâagit-il dâune mĂ©connaissance de notre histoire nationale, ou plus simplement de mauvaise foi ? Le PrĂ©sident de la France semble ignorer lâexistence de M. Jacques Foccart et des rĂ©seaux de la Françafrique. Il semble ignorer lâassassinat le 15 octobre 1960 Ă GenĂšve de FĂ©lix MoumiĂ©, chef de la RĂ©sistance camerounaise, dont le prĂ©decesseur Ruben Um NyobĂ© fut assassinĂ© en septembre 1958 et le successeur Ernest OuandiĂ© fut fusillĂ© en 1971. Il semble ignorer le supplice de Patrice Lumumba, Premier ministre charismatique du Congo indĂ©pendant, en 1961. Il semble ignorer le supplice de Mehdi Ben Barka, figure de proue de lâopposition marocaine et du Tiers-monde. Toutes ces personnalitĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©liminĂ©es avec lâaide des rĂ©seaux gaullistes, lâancĂȘtre du parti de M. Sarkozy. La Belgique, elle, a reconnu depuis belle lurette sa responsabilitĂ© morale dans les dĂ©rives de son systĂšme colonial. Mais la France, pour sa part, persiste Ă louvoyer, quand bien mĂȘme elle a Ă©tĂ© grandement bĂ©nĂ©ficiaire de son aventure coloniale tant en termes Ă©conomiques quâen termes dâinfluence diplomatique dans le monde⊠Ătre grand, câest assumer ses propres actes, câest sâassumer sans fioritures. Il est Ă craindre que la France ait encore des progrĂšs Ă faire dans ce domaine. Il importe de ne pas banaliser lâinfĂąme, mais dâĂ©tablir une claire dĂ©marcation entre compromis et compromission. Faire travailler gauche et droite dans lâespace dĂ©mocratique est une chose, dĂ©douaner un personnage qui a Ă©rigĂ© la xĂ©nophobie en principe de vie et programme de gouvernement en est une autre. Nicolas Sarkozy a phagocytĂ© la thĂ©matique de lâidĂ©ologie du Front National, la vidant de sa substance et siphonnant du mĂȘme coup lâĂ©lectorat lepĂ©niste. En recevant Jean-Marie Le Pen Ă lâElysĂ©e, câest en tant que vainqueur quâil reçoit un vaincu sur son propre terrain, mais dans le mĂȘme temps, il banalise sa thĂ©matique. Le laxisme idĂ©ologique entretient la confusion mentale et justifie a posteriori tout le dĂ©bauchage politique dont la vie française a offert le spectacle depuis la campagne prĂ©sidentielle 2007 et lâarrivĂ©e au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Il y a des mutations qui retentissent comme des dĂ©sertions. A dĂ©faut, la lutte des classes cĂšde le pas Ă la lutte des places et cette dĂ©rive dĂ©valorise le combat politique⊠RĂ©fĂ©rences 1- Lâhomme africain⊠», Retour sur le discours de Nicolas Sarkozy Ă Dakar le 26 juillet dernier, par Thomas Heams, LibĂ©ration, 2 AoĂ»t 2007GuyMĂŽquet est le plus jeune. Il est abattu Ă 16h00. Avant de mourir, il Ă©crit une lettre Ă ses parents.-----Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l'ĂȘtre autant que ceux qui Le 16 mai 2007, jour de son investiture, Nicolas Sarkozy annonce que la derniĂšre lettre de Guy MĂŽquet Ă ses parents sera lue dans tous les lycĂ©es de France le 22 octobre. AussitĂŽt, mĂ©dias, hommes et femmes politiques, historiens mĂȘme, sâemparent de la figure de ce jeune militant communiste, fusillĂ© par les Allemands le 22 octobre 1941, et redessinent lâHistoire par ignorance ou pour lâinstrumentaliser Ă des fins politiques ? Guy MĂŽquet devient ainsi lâincarnation de la rĂ©sistance aux barbares hitlĂ©riens et son engagement reflĂšte celui du PCF de lâĂ©poque. Mais sur quels actes Guy MĂŽquet peut-il ĂȘtre qualifiĂ© de rĂ©sistant ? Quelle fut lâattitude du PCF face Ă la guerre contre lâAllemagne nazie en 1939 et 1940 ? Le choix des otages fusillĂ©s avec lui ce 22 octobre 1941 fut-il le fait des Allemands ou du ministre de lâIntĂ©rieur du gouvernement de Vichy ? LâenquĂȘte menĂ©e Ă partir de lâĂ©tude et de la comparaison de toutes les archives disponibles Ă ce jour permet de dĂ©montrer de façon indiscutable lâĂ©tendue de cette mystification historique... LettreMoquet Le derniĂšre lettre du jeune rĂ©sistant communiste, fusillĂ© par les Allemands le 22 octobre 1941. "Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ© mon petit papa aimĂ©" "Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'ĂȘtre courageuse.
SociĂ©tĂ© Lundi 22 octobre, l'Ă©ducation nationale demande aux enseignants du secondaire de lire Ă leurs Ă©lĂšves la lettre de Guy MĂŽquet Ă ses parents, Ă©crite juste avant son exĂ©cution par les nazis en 1941. Si vous ĂȘtes enseignant, expliquez-nous quelle sera votre position. Lundi 22 octobre, l'Ă©ducation nationale demande aux enseignants du secondaire de lire Ă leurs Ă©lĂšves la lettre de Guy MĂŽquet Ă ses parents, Ă©crite juste avant son exĂ©cution par les nazis en 1941. Certains enseignants prĂ©voient de boycotter cette lecture, ou, au contraire, de la remplacer par un autre travail pĂ©dagogique sur la commĂ©moration de la RĂ©sistance. Si vous ĂȘtes enseignant en collĂšge ou en lycĂ©e, vous ĂȘtes directement concernĂ© faites-nous part de votre position et expliquez-nous votre choix. Envoyez-nous votre texte et vos photos par e-mail Ă focus en prĂ©cisant vos nom et prĂ©nom. Une sĂ©lection de vos tĂ©moignages sera publiĂ©e sur Le CONDITIONS Pour nous envoyer vos tĂ©moignages, merci de vous conformer Ă ces quelques conditions - Textes de 1 500 signes au maximum espaces compris- 5 photos au maximum par envoi. Les ensembles de photos devront ĂȘtre compactĂ©s aux formats .zip ou .rar- Format imposĂ© des photos JPEG, 72 dpi, 1 200 pixels de largeur maximum- Poids 300 Ko maximum par photo LĂ©gendes - PrĂ©cisez le prĂ©nom et le nom de l'auteur- La lĂ©gende de chaque photo ou vidĂ©o comprendra 500 signes au maximum. Elle devra indiquer notamment le lieu et la date de la situation photographiĂ©e- En envoyant votre tĂ©moignage par courrier Ă©lectronique, vous devrez Ă©crire en toutes lettres "Je certifie ĂȘtre l'auteur de cette photo et j'accepte l'ensemble des conditions de dĂ©pĂŽt stipulĂ©es sur Le Le Monde Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.Toutau long de sa dĂ©tention, Guy MĂŽquet a beaucoup Ă©crit Ă sa famille, et surtout Ă sa mĂšre. Sa lettre la plus cĂ©lĂšbre est celle quâil a Ă©crite le jour de sa mort :
19h15 , le 21 octobre 2007 , modifiĂ© Ă 15h45 , le 19 juin 2017 Liront, liront pas ? Ce lundi, Ă la demande de l'ElysĂ©e, les enseignants de lycĂ©e devraient lire devant leurs Ă©lĂšves la lettre que Guy MĂŽquet, jeune rĂ©sistant fusillĂ© par les nazis le 22 octobre 1941, avait Ă©crit Ă ses parents avant d'ĂȘtre tuĂ©. La consigne prĂ©sidentielle fait dĂ©bat, et parmi les enseignants et l'opposition, beaucoup dĂ©plorent "une rĂ©cupĂ©ration politique".La consigne est claire. La lecture aux Ă©lĂšves des lycĂ©es de la lettre de Guy MĂŽquet est obligatoire. Pour autant, aucune sanction ne sera appliquĂ©e aux rĂ©ticents, assurent l'ElysĂ©e et le ministre de l'Education, Xavier Darcos. "Je n'irai pas fliquer les professeurs, les repĂ©rer et sĂ©vir", dĂ©clarait ce dernier vendredi. Quelques jours auparavant, lors de son point presse, le porte-parole de la prĂ©sidence, David Martinon, assurait qu'on "n'est pas dans une logique de sanctions".Le plus virulent face Ă la controverse suscitĂ©e par la lettre du jeune rĂ©sistant, fusillĂ© par les nazis le 22 octobre 1941, a Ă©tĂ© Henri Guaino. Plume et conseiller spĂ©cial du prĂ©sident de la RĂ©publique, Guaino est Ă l'origine de l'exhumation politique de cette lettre intime, adressĂ©e Ă ses parents par un jeune homme de 17 ans quelques heures avant sa mort. Pendant sa campagne, Nicolas Sarkozy - qui avait introduit Ă sa dialectique d'autres symboles de gauche, tels Blum ou JaurĂšs, et toujours Ă l'initiative de l'homme qui rĂ©dige ses discours - avait beaucoup fait rĂ©fĂ©rence au rĂ©sistant."une dĂ©marche qui vise Ă susciter l'Ă©motion"Depuis que le prĂ©sident a souhaitĂ©, le jour de son investiture, que la lettre soit lue Ă tous les lycĂ©ens lors d'une journĂ©e hommage, le 22 octobre, les contestations n'ont pas cessĂ©. A gauche, le Parti socialiste met en garde contre une "instrumentalisation de l'Histoire" et appelle Ă "restituer le contexte historique". MĂȘme mots au Syndicat national des enseignants du second degrĂ© Snes, qui appelle Ă ne pas lire la lettre et refuse "l'instrumentalisation du devoir de mĂ©moire" et de "cautionner l'entreprise commĂ©morative du 22 octobre, dĂ©cidĂ©e par le seul chef de l'Etat", qui s'est souvent dĂ©clarĂ© comme le porte-drapeau d'une conception fiĂšre de l'histoire française, et du refus de la repentance quels que soient la pĂ©riode et les syndicat se dĂ©fend de "boycotter la mĂ©moire de la RĂ©sistance", mais souligne "Notre travail d'enseignant n'a rien Ă voir avec une dĂ©marche qui vise Ă susciter l'Ă©motion sans distance critique, sans replacer un tĂ©moignage, aussi poignant soit-il, dans son contexte. Or la lettre de Guy MĂŽquet ? ne dit rien de son engagement". Le comitĂ© de vigilance face aux usages publics de l'histoire ne dit pas autre chose, qui craint de voir en cette lecture le "vĂ©hicule Ă des valeurs donnĂ©es comme universelles, Ă des valeurs absolutisĂ©es". Quant au SGEN-CFDT, moins catĂ©gorique, il souhaite que les professeurs assument "des choix si possibles collectifs et revendiquent l'autonomie pĂ©dagogique"."Quelle est l'Ă©thique de ces professeurs-lĂ ?"La rĂ©ponse d'Henri Guaino Ă ces commentaires est cinglante "Je ne sais pas quelle est l'Ă©thique de ces professeurs-lĂ , pour qu'ils prennent en otage un moment d'Ă©motion collective." Et ce disant, le conseiller Ă©lysĂ©en soulĂšve de lui-mĂȘme la question de la pertinence de la lecture s'agit-il d'un outil pĂ©dagogique ou d'un vĂ©hicule Ă©motionnel qui, dans la deuxiĂšme hypothĂšse, n'aurait pas nĂ©cessairement sa place dans une salle de classe. Dans sa rĂ©ponse, Guaino fustigeait aussi "une inquiĂ©tude purement politicienne, corporatiste, idĂ©ologique", alors que le ministre de l'Education dĂ©plorait l'exploitation de la polĂ©mique "Ă des fins politiciennes, idĂ©ologiques ou cocardiĂšres".Tentant de dĂ©samorcer l'explosif dĂ©bat, le porte-parole de la prĂ©sidence a soulignĂ© lundi dernier que la lecture devrait ĂȘtre accompagnĂ©e de supports pĂ©dagogiques, et accompagnĂ©e d'autres textes de rĂ©sistants. Mais c'est Marie-George Buffet, la dirigeante communiste, qui a eu le dernier mot dimanche. A la veille d'un rassemblement au mĂ©tro Guy MĂŽquet, et malgrĂ© son refus d'une lecture commune de la lettre avec le chef de l'Etat lundi, elle a assurĂ© "se moquer" de la rĂ©cupĂ©ration politique. Pour elle, la lettre incarne d'abord la RĂ©sistance "Que la RĂ©publique rende hommage Ă la RĂ©sistance, quoi de plus normal, quoi de plus Ă©vident". Et, a-t-elle soulignĂ©, "aujourd'hui, il y a besoin de rĂ©sistance"... mais face Ă ceux qui exercent aujourd'hui le pouvoir politique. Selon elle, il faut suivre la consigne Ă©lysĂ©enne? pour mieuxLaveille de sa mort, Guy Moquet a pris le temps de rĂ©diger une lettre Ă ses parents et Ă son frĂšre. C'est cette missive poignante que les enseignants Ă©taient censĂ©s lire aujourd'hui aux Ă©lĂšves de lycĂ©e. Guy Moquet
Cette lettre est devenue en France un vĂ©ritable Best Seller... Elle a Ă©tĂ© lue aux joueurs de L'Ă©quipe de france de Rugby avant leur premier match contre les Argentins, et sera Ă©galement lue dĂšs lundi 22 octobre 2007 dans toutes les Ă©coles de notre Pays ! Il fut exĂ©cutĂ©, avec 27 autres personnes le 22 octobre 1941. Qui Ă©tait Guy MĂŽquet ... Il Ă©tait militant communiste, et fut le plus jeune des vingt-sept otages du camp de Choiseul Ă ChĂąteaubriant. Il fut fusillĂ© en reprĂ©sailles aprĂšs la mort de Karl Hotz. Le jour mĂȘme de son exĂ©cution, il Ă©crit Ă sa famille cette poignante lettre d'adieu. Il est nĂ© le 26 avril 1924 et fut exĂ©cutĂ© le 22 octobre 1941...Il avait 17 ans ! Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, c'est d'ĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux l'ĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cĆur, c'est que ma mort serve Ă quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable je ne peux le faire hĂ©las ! J'espĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă Serge, qui je l'escompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je t'ai fait ainsi qu'Ă ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracĂ©e. Un dernier adieu Ă tous mes amis, Ă mon frĂšre que j'aime beaucoup. Qu'il Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans 1/2, ma vie a Ă©tĂ© courte, je n'ai aucun regret, si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'ĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cĆur d'enfant. Courage ! Votre Guy qui vous aime. Guy DerniĂšres pensĂ©es Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !" Ajouter un rĂ©trolien URL de rĂ©trolien
Portraits Lettres de fusillĂ©s, de Guy MĂŽquet Ă Henri Fertet. A propos de la derniĂšre lettre de Guy MĂŽquet Ă ses parents. [article paru dans Historiens & GĂ©ographes, Bulletin de l'Association des professeurs d'Histoire-GĂ©ographie, n° 400, octobre-novembre 2007] En rĂ©pression de l'exĂ©cution du Felkommandant de Nantes, Karl Hotz, le 20Enguise de reprĂ©sailles, deux jours plus tard, neuf poteaux sont dressĂ©s Ă la carriĂšre de la SabliĂšre Ă ChĂąteaubriant. Les 27 otages refusent quâon leur bande les yeux et crient avant de mourir « Vive la France ». Jusquâau bout, Guy MĂŽcquet, tuĂ© Ă 16 heures, rĂ©siste. Il laisse une lettre poignante Ă ses parents qui deviendra
L'arriĂšre du XV de France, ClĂ©ment Poitrenaud, regrette la diffusion par TF1 d'images de la prĂ©paration du match perdu contre l'Argentine, et notamment de la scĂšne oĂč on le voit lire la lettre Guy MĂŽquet. Je m'abonne 3 mois pour 1⏠Sans engagement PubliĂ© le 12 septembre 2007 Ă 13h01 Mis Ă jour le 12 septembre 2007 Ă 16h19 ClĂ©ment Poitrenaud Sipa La diffusion, lors du 20h de TF1, d'images de l'Ă©quipe de France de rugby en pleine prĂ©paration juste avant son match contre l'Argentine, a fait "passer pour des cons" les joueurs français, a estimĂ©, mercredi 12 septembre, l'arriĂšre des Bleus ClĂ©ment Poitrenaud. Le joueur français a notamment Ă©tĂ© choquĂ© par la diffusion d'un sujet le montrant en train de lire Ă haute voix Ă ses coĂ©quipiers la lettre que le rĂ©sistant Guy MĂŽquet envoya Ă sa famille, avant d'ĂȘtre fusillĂ© par l'occupant allemand le 22 octobre 1941 Ă ChĂąteaubriant Loire-Atlantique Ă l'Ăąge de 17 ans. "Dans leur contexte" "Si on nous voit tous en rond, c'est trĂšs solennel, c'est sĂ»r que ça peut choquer certaines personnes, mais si on voit le message du staff avant, qui remet les choses dans leur contexte, on comprend mieux les choses", a-t-il ajoutĂ©. "Nous, on savait trĂšs bien ce qu'on voulait dire, mais le problĂšme c'est que les images sont montĂ©es de maniĂšre Ă nous faire passer pour des cons!" "Le rugby a une part de mystĂšre et il faut garder un peu de cette intimitĂ© lors de la remise des maillots ou de l'avant-match", a estimĂ© le Toulousain. "Ce n'est pas forcĂ©ment une bonne chose de le montrer au grand public, surtout pendant la compĂ©tition. Qu'on fasse un documentaire aprĂšs, en revanche, je peux le comprendre. Je ne sais pas s'il y aura encore des images comme ça." Le sujet en question, diffusĂ© vendredi dans le journal de 20h00 prĂ©cĂ©dant France-Argentine, montre aussi Bernard Laporte en train d'expliquer aux joueurs qu'il a choisi cette lettre car elle renvoie aux valeurs de courage et de solidaritĂ© "qui sont importantes dans notre sport", comme le dit Poitrenaud. "PlutĂŽt impuissants" L'arriĂšre estime que les joueurs sont "plutĂŽt impuissants" dans cette histoire. "On n'a jamais demandĂ© Ă avoir une camĂ©ra dans les vestiaires," a-t-il soulignĂ©. "Il y a un contrat passĂ© avec la tĂ©lĂ©vision et nous sommes tributaires de tout ça." "Je pense qu'il n'a pas tort", a estimĂ© le 3e ligne Thierry Dusautoir. "Un vestiaire c'est intime. Nous sommes 30 joueurs dans ce groupe et nous avons mĂ©ritĂ© d'entrer dans le vestiaire de l'Ă©quipe de France. Montrer ces images ne devrait pas ĂȘtre automatique. Il faudrait que ce soit un cadeau de notre part." "C'est sĂ»r qu'il y a des petits trucs dans les vestiaires qui sont un peu dĂ©rangeants", juge le centre David Marty. "AprĂšs, on a rien Ă cacher." La sĂ©quence incriminĂ©e par Poitrenaud n'a pas Ă©tĂ© filmĂ©e a proprement parler dans le vestiaire, mais en plein air, au moment de la concentration d'avant match. Un journaliste de TF1 a prĂ©cisĂ© que la prĂ©sence permanente d'un camĂ©raman de la chaĂźne au sein de l'Ă©quipe de France Ă©tait destinĂ©e avant tout Ă la production d'un documentaire en DVD aprĂšs la Coupe du monde. La chaĂźne peut toutefois utiliser ces images de maniĂšre parcimonieuse dans ses Ă©missions durant la compĂ©tition, a-t-il suite aprĂšs la publicitĂ© "Archifaux", rĂ©agit TF1 Le directeur des sports de TF1 Charles Villeneuve a par la suite qualifiĂ© d'"archifaux" les propos de ClĂ©ment Poitrenaud. "Il dit que c'est sorti de son contexte, c'est archifaux, compte tenu que le sujet les montrant en train d'Ă©couter la lettre de Guy MĂŽquet comprend aussi les explications de Bernard Laporte sur le choix de la lecture", a dĂ©clarĂ© Charles Villeneuve. "Notre camĂ©ra n'est pas une camĂ©ra cachĂ©e, c'est une camĂ©ra ouverte qui filme l'ensemble des performances de l'Ă©quipe de France et de leurs comportement, a-t-il ajoutĂ©. Ca dure depuis deux mois dans le meilleur esprit. Je suis assez surpris par ces dĂ©clarations, mais ça ne distend en rien nos relations avec l'Ă©quipe de France et la FĂ©dĂ©ration et je souhaite une trĂšs bonne performance Ă Poitrenaud dimanche soir contre la Namibie, ndlr." "Si nous avions Ă©tĂ© contraints Ă ne diffuser que des images choisies avec 50 filtres, nous n'aurions pas acceptĂ©", a soulignĂ© Charles Villeneuve qui n'a pas l'intention d'arrĂȘter de diffuser des sĂ©quences d'avant-match ou dans les vestiaires. "Mais je tiens compte de l'Ă©volution des choses, a-t-il prĂ©cisĂ©. RaphaĂ«l Ibanez m'a dit 'par moments, on est dans l'expectative, il ne faut pas qu'il y ait d'interprĂ©tations par rapport à ça', donc nous Ă©vitons de montrer le dĂ©sarroi."ByFabien 10 mai 2021 La minute lecture, Podcasts Leave a Comment on La minute lecture de Carole : « Lettre De Guy MĂŽquet Ă Ses Parents « Tous les jours Ă 19h50 ( du lundi au vendredi), Carole vous propose quelques minutes deLe 22 octobre, Ă la demande de Nicolas Sarkozy, on lira dans tous les lycĂ©es de France la lettre poignante que Guy MĂŽquet adressait Ă sa famille avant dâĂȘtre fusillĂ© par les nazis. Il ne sâagit pas de faire quelque chose de sottement cocardier et patriotique... », a expliquĂ© le ministre de lâĂ©ducation nationale. DĂšs le 22 mai, nous avions regrettĂ©, avec Jean-Paul Houssay, que Nicolas Sarkozy nâait pas associĂ© la mĂ©moire de Michel Missak Manouchian Ă celle de Guy MĂŽquet. Tous deux Ă©taient militants communistes ; tous deux ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s par les nazis ; la lettre de Manouchian se prĂȘtait davantage Ă lâillustration des propos de Nicolas Sarkozy, sauf que... Ă©videmment, il nâĂ©tait pas français. On peut Ă©galement dĂ©plorer, avec Pierre Schill et Jean-Pierre AzĂ©ma, lâinstrumentalisation politique de lâhistoire Ă laquelle sâest livrĂ© le prĂ©sident de la RĂ©publique [1]. [PremiĂšre mise en ligne le 22 mai 07, mise Ă jour le 3 oct. 07] Missak Manouchian Missak Manouchian, nĂ© armĂ©nien en septembre 1906, est arrivĂ© en France en 1925. Communiste, engagĂ© dans la rĂ©sistance, il a menĂ© Ă la tĂȘte de son groupe une guĂ©rilla incessante contre les Allemands. ArrĂȘtĂ© le 16 novembre 1943, il fut jugĂ© comme un Ă©tranger qui met la France en pĂ©ril. Le prĂ©sident de la cour martiale qui le jugeait voulait faire savoir Ă lâopinion française Ă quel point leur patrie est en danger ». CondamnĂ©s, Manouchian et vingt et un de ses camarades furent exĂ©cutĂ©s au Mont-ValĂ©rien le 19 fĂ©vrier 1944. Manouchian nâĂ©tait pas français. Le groupe de rĂ©sistants dont il Ă©tait le chef, outre trois Français, Ă©tait constituĂ© de huit Polonais, cinq Italiens, trois Hongrois, deux ArmĂ©niens, un Espagnol, une Roumaine et parmi eux neuf Ă©taient juifs [2]. La derniĂšre lettre de Missak Manouchian Ma ChĂšre MĂ©linĂ©e, ma petite orpheline bien-aimĂ©e, Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons ĂȘtre fusillĂ©s cet aprĂšs-midi Ă 15 heures. Cela mâarrive comme un accident dans ma vie, je nây crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je tâĂ©crire ? Tout est confus en moi et bien clair en mĂȘme temps. Je mâĂ©tais engagĂ© dans lâArmĂ©e de LibĂ©ration en soldat volontaire et je meurs Ă deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur Ă ceux qui vont nous survivre et goĂ»ter la douceur de la LibertĂ© et de la Paix de demain. Je suis sĂ»r que le peuple français et tous les combattants de la LibertĂ© sauront honorer notre mĂ©moire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je nâai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce quâil mĂ©ritera comme chĂątiment et comme rĂ©compense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternitĂ© aprĂšs la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur Ă tous... Jâai un regret profond de ne tâavoir pas rendue heureuse, jâaurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier aprĂšs la guerre, sans faute, et dâavoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma derniĂšre volontĂ©, marie-toi avec quelquâun qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lĂšgue Ă toi Ă ta sĆur et Ă mes neveux. AprĂšs la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat rĂ©gulier de lâarmĂ©e française de la libĂ©ration. Avec lâaide des amis qui voudront bien mâhonorer, tu feras Ă©diter mes poĂšmes et mes Ă©crits qui valent dâĂȘtre lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible Ă mes parents en ArmĂ©nie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout Ă lâheure avec le courage et la sĂ©rĂ©nitĂ© dâun homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je nâai fait de mal Ă personne et si je lâai fait, je lâai fait sans haine. Aujourdâhui, il y a du soleil. Câest en regardant le soleil et la belle nature que jâai tant aimĂ©e que je dirai adieu Ă la vie et Ă vous tous, ma bien chĂšre femme et mes bien chers amis. Je pardonne Ă tous ceux qui mâont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf Ă celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je tâembrasse bien fort ainsi que ta sĆur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de prĂšs, je vous serre tous sur mon cĆur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari. Manouchian Michel Guy MĂŽquet Lorsque son pĂšre, dĂ©putĂ© communiste, est dĂ©portĂ© dans un bagne en AlgĂ©rie en 1939, Guy MĂŽquet, alors ĂągĂ© de 16 ans, dĂ©cide dâentrer dans les Jeunesses communistes. ArrĂȘtĂ© un an plus tard lors dâune distribution de tracts clandestine Ă Paris, il est transfĂ©rĂ©, malgrĂ© son acquittement, au camp de ChĂąteaubriant Loire-Atlantique. Guy MĂŽquet fut fusillĂ© le 22 octobre 1941, avec vingt-six autres otages, en guise de reprĂ©sailles Ă la suite de lâexĂ©cution dâun commandant allemand par trois jeunes communistes Ă Nantes le 20 octobre 1941. Il nâavait pas dix-huit ans. La lettre dâadieu de Guy MĂŽquet Ma petite maman chĂ©rie,mon tout petit frĂšre adorĂ©,mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, câest dâĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux lâĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, jâaurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cĆur, câest que ma mort serve Ă quelque chose. Je nâai pas eu le temps dâembrasser Jean. Jâai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable, je ne peux le faire hĂ©las ! JâespĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă Serge, qui je lâescompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je tâai fait ainsi quâĂ ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que jâai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu mâas tracĂ©e. Un dernier adieu Ă tous mes amis, Ă mon frĂšre que jâaime beaucoup. Quâil Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans et demi, ma vie a Ă©tĂ© courte, je nâai aucun regret, si ce nâest de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, câest dâĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cĆur dâenfant. Courage ! Votre Guy qui vous aime. Guy DerniĂšres pensĂ©es vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ! Je me demande si on nâessaye pas de faire dire Ă cette lettre ... par Jean Paul Houssay [3] La lettre de Guy MĂŽquet Ă ses parents est bien sĂ»r Ă©mouvante et tĂ©moigne dâun courage Ă©tonnant pour un jeune homme de 17 ans. Avec tout le respect que lâon doit Ă ce jeune rĂ©sistant, je me demande si on nâessaye pas de faire dire Ă la lettre quâil a laissĂ©e un peu plus que ce quâelle ne rĂ©vĂšle effectivement. Dans le discours de Nicolas Sarkozy, on peut lire entre autres âŠun jeune homme de 17 ans qui donne sa vie Ă la France, câest un exempleâŠpour lâavenir » - il est essentiel dâexpliquer Ă nos enfants ce quâest un jeune Français ⊠ce quâest la grandeur dâun homme qui se donne Ă une cause plus grande que lui. » Encore une fois, avec toute lâadmiration que jâĂ©prouve pour le courage de Guy MĂŽquet, jâai du mal Ă trouver dans sa lettre cet amour de la France, ce sacrifice pour une cause plus grande que lui. Peut-ĂȘtre que ce jeune hĂ©ros Ă©tait effectivement animĂ© de ces sentiments mais sa lettre, extrĂȘmement courageuse encore une fois, est plutĂŽt un tĂ©moignage dâamour et de soutien adressĂ© Ă sa famille, avec une prĂ©occupation pratique assez Ă©tonnante que toutes ses affaires seront renvoyĂ©es et quâ elles pourront servir Ă Serge ». Effectivement, il souhaite aussi que sa mort serve Ă quelque chose » et Ă son pĂšre il dit Sache que jâai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu mâas tracĂ©e ». On peut voir Ă©voquĂ© lĂ lâamour de la France, une cause plus grande que lui ». Mais peut-ĂȘtre aussi lâaversion pour le nazisme, la dĂ©testation dâun rĂ©gime totalitaire, lâamour de la libertĂ©, ce qui nâest pas tout Ă fait la mĂȘme chose. _______________________________ Pourquoi je ne lirai pas la lettre de Guy MĂŽquet Ă mes Ă©lĂšves Ă la rentrĂ©e par Pierre Schill, professeur dâhistoire-gĂ©ographie Ă MontpellierLibĂ©ration le 22 mai 2007 Il est imprudent dâinstrumentaliser politiquement lâhistoire et de nâen livrer quâune vision Ă©motionnelle. Nicolas Sarkozy vient dâindiquer que sa premiĂšre dĂ©cision » de prĂ©sident sera de faire lire chaque dĂ©but dâannĂ©e dans tous les lycĂ©es la derniĂšre lettre du jeune rĂ©sistant communiste Guy MĂŽquet, fusillĂ© Ă 17 ans en 1941. Professeur dâhistoire-gĂ©ographie a priori concernĂ© par cette initiative, je voudrais expliquer pourquoi, sans vouloir remettre en cause lâautoritĂ© du nouveau prĂ©sident de la RĂ©publique, je ne lirai pas cette lettre dans un tel cadre. La premiĂšre raison tient Ă lâinstrumentalisation politique de lâhistoire par Nicolas Sarkozy. Lâhistorien GĂ©rard Noiriel, un des animateurs du ComitĂ© de vigilance face aux usages publics de lâhistoire CVUH, avait, parmi les premiers, montrĂ© les ressorts de lâusage de lâhistoire dans le discours public du candidat de lâUMP son rĂ©cit mĂ©moriel a pour fonction de transcender les appartenances partisanes, avec notamment pour objectif de fabriquer un consensus occultant les rapports de pouvoir et les luttes sociales » voir les usages de lâhistoire dans le discours public de Nicolas Sarkozy. Câest bien le sens de ses nombreuses rĂ©fĂ©rences aux figures tutĂ©laires de la gauche, qui ne sauraient valoir blanc-seing pour une captation dâhĂ©ritage durable le nom de Guy MĂŽquet figurait dans le rĂ©cent panthĂ©on du candidat Sarkozy, et son engagement rĂ©sistant, indissociable de son engagement communiste, nâa rien Ă gagner Ă devenir le prĂ©texte Ă une lecture Ă©difiante aux lycĂ©ens de France. Pour sâen convaincre, il suffit de se rappeler les suites de lâescapade maltaise du nouveau prĂ©sident Vincent BollorĂ© a justifiĂ© le financement de cette croisiĂšre en faisant un parallĂšle indigne avec une visite de LĂ©on Blum dans sa famille en 1947. Et voilĂ comment le nom de lâancien prĂ©sident du Conseil du Front populaire, lui aussi maintes fois Ă©voquĂ© durant la campagne Ă©lectorale, pouvait ĂȘtre utilisĂ© au nom de la dĂ©fense de petits intĂ©rĂȘts politiques. Il me semble donc imprudent dâexposer au mĂȘme risque dâinstrumentalisation la mĂ©moire de Guy MĂŽquet. La seconde raison, tout aussi importante me semble-t-il, est liĂ©e Ă des considĂ©rations pĂ©dagogiques. Vouloir faire lire en dĂ©but dâannĂ©e cette lettre risque de limiter cet exercice Ă une sĂ©quence Ă©motionnelle Ă laquelle la lettre se prĂȘte particuliĂšrement bien. Je ne sais pas sâil sâagit lĂ de la motivation profonde de cette initiative ; est-il permis de rappeler au nouveau prĂ©sident que lâenseignement de lâhistoire ne sâaccommode pas de ce seul registre mais a toujours besoin de sens, câest-Ă -dire en lâoccurrence dâune remise en perspective dans un contexte Ă©largi. Or il existe dĂ©jĂ pour ce faire un cadre qui concerne quasiment tous les lycĂ©ens des filiĂšres gĂ©nĂ©rales, technologiques ou professionnelles, celui des programmes officiels dâhistoire et de lâĂ©tude de la Seconde Guerre mondiale. Laissons donc aux enseignants dâhistoire-gĂ©ographie leur autonomie pĂ©dagogique dans leur façon dâaborder lâenseignement de la RĂ©sistance nombreux sont ceux qui sâappuient dĂ©jĂ sur ces derniĂšres lettres de fusillĂ©s dont un recueil rĂ©cent offre un large choix et permet une utilisation approfondie seule Ă mĂȘme de dĂ©passer le registre Ă©motionnel, avec des lettres complĂ©mentaires Ă celle de Guy MĂŽquet dans lesquelles certains de ces hĂ©ros » reviennent sur les raisons de leur entrĂ©e en rĂ©sistance » Guy Krivopissko, La vie Ă en mourir. Lettres de fusillĂ©s 1941-1944, Paris, Tallandier, 2003. Seul le cadre de cet enseignement structurĂ© permettra dâaborder lâhistoire dans sa complexitĂ© et de ne pas en rester Ă sa caricature voire Ă son dĂ©ni, la reconstruction dâun passĂ© sans histoire » dĂ©fendue par Nicolas Sarkozy. Pierre Schill Refuser une caporalisation mĂ©morielle Sans doute lâhistoire nâappartient-elle pas quâaux historiens. Il est du rĂŽle de la reprĂ©sentation nationale comme du prĂ©sident de la RĂ©publique de proposer, susciter commĂ©morations et hommages, mais non dâĂ©dicter ce que lâon doit enseigner. Rappelons que, en juillet 1995, Jacques Chirac a fait repentance pour lâattitude de lâĂtat, de la France, dans les dĂ©portations des Juifs de France ; câĂ©tait la parole du chef de lâĂtat, elle comptait, ce nâĂ©tait pourtant pas la vulgate et le texte eut dâautant plus de retentissement quâil nâĂ©tait assorti dâaucune obligation. Son successeur ferait bien de mĂ©diter cet exemple. Beaucoup refusent lâidĂ©e de cette caporalisation mĂ©morielle une lettre lue dans tous les Ă©tablissements scolaires, tous les ans, le mĂȘme jour, sinon Ă la mĂȘme heure ?, quasiment au garde-Ă -vous ? Laissons donc les enseignants organiser leur cours comme ils lâentendent et, sâils font le choix de cette lettre, ils sauront la lire au bon moment, mise en perspective par les travaux qui lâĂ©clairent. » Jean-Pierre AzĂ©maextrait de Guy MĂŽquet, Sarkozy et le roman national », LâHistoire, sept. 07
Avant de mourir, Guy MĂŽquet Ă©crivit une lettre dâadieux Ă ses parents et un billet doux Ă Odette NilĂšs, son seul et unique amour. Cette BD retrace son destin. Narratrice de son propre rĂ©cit aprĂšs quelques entretiens Ă©changĂ©s avec GwenaĂ«lle Abolivier, lâamoureuse de Guy MĂŽquet nous fait revivre les heures les plus sombres de lâoccupation. IdĂ©aliste et insouciante,1 LE CONTEXTE HISTORIQUE La Seconde guerre mondiale a commencĂ© dĂ©but septembre 1939. Le 10 mai 1940 commence lâoffensive allemande dans les Ardennes ; deux mois plus tard, lâarmĂ©e française sâest complĂštement effondrĂ©e. Le 10 juillet 1940, les parlementaires de droite et un nombre important de "gauche" "Ă©lisent" Ă la tĂȘte du pays le marĂ©chal PĂ©tain sur une orientation fasciste traditionaliste de collaboration avec le nazisme. Les Ă©lus communistes ne participent plus aux rĂ©unions de lâAssemblĂ©e nationale depuis lâinterdiction de leur parti. LâarmĂ©e dâAdolf Hitler occupe une grande partie de la France dont le Nord, lâEst, la RĂ©gion parisienne et la façade atlantique Nantes, Bordeaux. Le 22 juin 1941, lâarmĂ©e hitlĂ©rienne attaque lâURSS qui porte alors en totalitĂ© le rapport de force militaire face au fascisme. Le Parti Communiste interdit entre dans la clandestinitĂ© ; il est le seul Ă prendre des initiatives militaires de RĂ©sistance dĂ©raillement dâun train de soldats allemands Ă Nantes... Dans ces conditions, le choix fait par la droite française au pouvoir avec PĂ©tain de tout faire pour dĂ©truire le Parti Communiste relĂšve seulement dâune aide directe Ă Hitler, Franco, Mussolini et compagnie. Dans le cas de Guy Moquet, membre des Jeunesses Communistes, cela se traduit par le fait quâil a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© pour distribution de tracts par deux policiers français. Il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par des policiers français. Il a Ă©tĂ© internĂ© suite Ă un dĂ©cret de lâEtat français pris Ă lâencontre des communistes. Il a Ă©tĂ© gardĂ© par des gendarmes français Ă Chateaubriant et il sera choisi pour ĂȘtre fusillĂ© par des Français. La droite française liĂ©e Ă tous les milieux profiteurs du pays colonisation... sort de la pĂ©riode du Front Populaire oĂč elle a vu, horrifiĂ©e, des ouvriers bĂ©nĂ©ficier de congĂ©s payĂ©s. Se retrouvant au pouvoir grĂące Ă la victoire dâHitler, elle est dĂ©cidĂ©e Ă faire payer aussi les syndicalistes de la CGTU qui ont obtenu pour les salariĂ©s de nouveaux droits. Cette droite française revancharde emprisonne puis choisit pour ĂȘtre fusillĂ©s des syndicalistes comme Timbaud, Poulmarch, Grandel... Prosper Moquet, pĂšre de Guy, est cheminot, responsable syndical de la CGTU ; son fils va Ă coup sĂ»r payer aussi pour lui. 2 Guy Moquet Prosper Moquet, dĂ©putĂ© communiste du XVIIĂšme arrondissement, est arrĂȘtĂ© le 10 octobre 1940 et condamnĂ© Ă cinq ans de travaux forcĂ©s. Son fils aĂźnĂ© Guy, ĂągĂ© de 16 ans, poursuit ses Ă©tudes au lycĂ©e Carnot tout en menant une activitĂ© militante avec les Jeunesses Communistes ; il est arrĂȘtĂ© le 13 octobre 1940 au MĂ©tro Gare de lâEst par des policiers français ; conduit au commissariat il est violemment passĂ© Ă tabac pour quâil rĂ©vĂšle les noms des amis de son pĂšre. Il est important de noter cette date du 13 octobre 1940 ; Ă ce moment-lĂ lâarmĂ©e allemande dâoccupation se dĂ©sintĂ©resse complĂštement de lâarrestation de communistes ; elle ne commencera Ă sây intĂ©resser quâĂ partir de juin 1941 et de lâattaque sur lâURSS. Câest donc seulement la dĂ©termination anticommuniste de la droite française qui porte la responsabilitĂ© de son arrestation. EmprisonnĂ© Ă Fresnes puis Clairvaux, Guy est ensuite transfĂ©rĂ© au camp de Chateaubriant en Loire Atlantique oĂč Ă©taient dĂ©tenus dâautres RĂ©sistants. Nous savons que Guy Moquet, malgrĂ© une discipline sĂ©vĂšre, contribua Ă apporter un peu de joie parmi les internĂ©s, en particulier dans la "baraque des jeunes". Il sâĂ©prend dâune jeune communiste Ă©galement prisonniĂšre, Odette Leclan. Le 20 octobre 1941, Karl Hotzle, commandant des troupes dâoccupation de la Loire-infĂ©rieure Nantes, est exĂ©cutĂ©. Le ministre de lâIntĂ©rieur du gouvernement PĂ©tain, nommĂ© Pierre Pucheu, particuliĂšrement anticommuniste, dĂ©cide en reprĂ©sailles, la mort de 50 militants de la rĂ©gion nantaise dont 27 Ă Chateaubriant surtout militants du Parti Communiste et quelques-uns de la QuatriĂšme Internationale,trotskystes. Sur ces 27, 17 ont Ă©tĂ© choisis par les soins de Pucheu et consorts. Deux jours plus tard, neuf poteaux sont dressĂ©s Ă la SabliĂšre, vaste carriĂšre Ă la sortie de ChĂąteaubriant. Dans les camions qui les conduisent au peloton dâexĂ©cution, Guy Ă©crit Ă Odette son amie du camp, sur un petit bout de papier, regrettant de nâavoir pas eu le baiser quâelle lui avait promis " Je vais mourir avec mes 26 camarades. Nous sommes courageux. Ce que je regrette est de nâavoir pas eu ce que tu mâas promis. Mille grosses caresses de ton camarade qui tâaime. Guy." Les gendarmes français font du zĂšle anticommuniste au service des nazis. Aussi, la seule rĂ©action face Ă leurs bourreaux est celle de Jean-Pierre Timbaud qui crache sur le lieutenant de gendarmerie Touya. En trois groupes, les 27 otages sâappuient aux poteaux, refusent quâon leur bande les yeux et sont fusillĂ©s. Guy MĂŽquet, le plus jeune, est abattu Ă 16h00. Avant son exĂ©cution, il a Ă©crit une lettre Ă sa famille oĂč il sâadresse en particulier Ă "son tout petit frĂšre adorĂ©" pour lui donner ses vĂȘtements. Ce jeune frĂšre de Guy MĂŽquet, Serge, ĂągĂ© de 12 ans en 1941, sera traumatisĂ© par la mort de son aĂźnĂ© et ne lui survivra que de quelques jours. 3 Lettre de Guy Moquet Ă la veille de sa mise Ă mort par les nazis le 22 octobre 1941 "Ma petite maman chĂ©rie, mon tout petit frĂšre adorĂ©, mon petit papa aimĂ©, Je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite maman, câest dâĂȘtre courageuse. Je le suis et je veux lâĂȘtre autant que ceux qui sont passĂ©s avant moi. Certes, jâaurais voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cĆur, câest que ma mort serve Ă quelque chose. Je nâai pas eu le temps dâembrasser Jean. Jâai embrassĂ© mes deux frĂšres Roger et Rino. Quant au vĂ©ritable je ne peux le faire hĂ©las ! JâespĂšre que toutes mes affaires te seront renvoyĂ©es elles pourront servir Ă Serge, qui je lâescompte sera fier de les porter un jour. A toi petit papa, si je tâai fait ainsi quâĂ ma petite maman, bien des peines, je te salue une derniĂšre fois. Sache que jâai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu mâas tracĂ©e. Un dernier adieu Ă tous mes amis, Ă mon frĂšre que jâaime beaucoup. Quâil Ă©tudie bien pour ĂȘtre plus tard un homme. 17 ans 1/2, ma vie a Ă©tĂ© courte, je nâai aucun regret, si ce nâest de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michels. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, câest dâĂȘtre courageuse et de surmonter ta peine. Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon cĆur dâenfant. Courage ! Votre Guy qui vous aime Guy DerniĂšres pensĂ©es Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !" 4 Message de Brigitte Blang Dans ma salle de classe en Sciences... comme quoi tout est dans tout sont accrochĂ©s le portrait dâAnne Frank, la photo des enfants dâYzieu, la lettre Ă la jeunesse dâĂmile Zola oĂč allez-vous jeunes gens ?, la DĂ©claration des Droits de lâHomme, des posters contre le racisme et autres babioles du mĂȘme acabit. Je nâai jamais connu une seule annĂ©e scolaire sans que lâun ou lâautre de mes gamins demande " Câest qui, la fille, Madame ? " ou "Les enfants, lĂ , ils sont en colo ? Pourquoi vous avez leur photo ? " Et lĂ , en douce, sans ostentation, sans pathos non plus, sans quâon y soit OBLIGĂ, lâhistoire vient dâelle-mĂȘme se glisser dans le cours de SVT, mine de rien. Fastoche ? Eh oui... Et Sarkozy nây est pour rien. Tant mieux dâailleurs !... Brigitte 5 REACTION DE COMMUNISTES A LA DECISION DE NICOLAS SARKOZY 1 La section du PCF Paris 15Ăšme, comme des milliers de communistes de France, exprime son indignation devant lâopĂ©ration de rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire de Guy MĂŽquet Ă laquelle sâest livrĂ©e hier M. Sarkozy, jour de son investiture. Elle rappelle que Guy MĂŽquet a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en octobre 1940 par la police française comme militant communiste. Il Ă©tait le fils de Prosper MĂŽquet, dĂ©putĂ© communiste dĂ©chu de son mandat par les dĂ©putĂ©s qui allaient voter les pleins pouvoirs Ă PĂ©tain et dont un bon nombre est parvenu Ă rester aux affaires aprĂšs 1945. Il a Ă©tĂ© fusillĂ© par les soldats allemands Ă lâĂąge de 17 ans, avec 26 de ses camarades Ă ChĂąteaubriant le 22 octobre 1941. Ils avaient Ă©tĂ© dĂ©signĂ©s comme otages Ă exĂ©cuter par le ministre de lâintĂ©rieur de Vichy Pucheu parce quâils Ă©taient communistes. Ils sont morts en criant Vive la France ! ». Militants communistes, nous dĂ©nions formellement le droit Ă M. Sarkozy de sâapproprier cette mĂ©moire. Ses orientations politiques, sa conception de lâhistoire sont totalement Ă lâopposĂ© des idĂ©aux patriotiques de justice sociale, dâĂ©galitĂ©, de paix et dâamitiĂ© entre les peuples pour lesquels nos camarades sont tombĂ©s. Nous enjoignons nos camarades, les citoyens Ă exprimer publiquement leur rĂ©probation. Vive le Parti communiste qui fera une France libre, forte et heureuse ! » avaient Ă©crit ses compagnons Pourchasse, BarthĂ©lĂ©my et Timbaud avant dâĂȘtre fusillĂ©s avec Guy MĂŽquet dont la derniĂšre pensĂ©e fut Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ». 6 PoĂšme Ils sont appuyĂ©s contre le ciel Ils sont trente appuyĂ©s contre le ciel Avec toute la vie derriĂšre eux Ils sont plein dâĂ©tonnement pour leur Ă©paule Qui est un monument dâamour Ils nâont pas de recommandations Ă se faire Parce quâils ne se quitteront jamais plus Lâun dâeux pense Ă un petit village OĂč il allait Ă lâĂ©cole Un autre est assis Ă sa table Et ses amis tiennent ses mains Ils ne sont dĂ©jĂ plus du pays dont ils rĂȘvent Ils sont bien au-delĂ de ces hommes Qui les regardent mourir Il yâa entre eux la diffĂ©rence du martyre Parce que le vent est passĂ© lĂ oĂč ils chantent Et leur seul regret est que ceux Qui vont les tuer nâentendent pas Le bruit Ă©norme des paroles Ils sont exacts au rendez-vous Ils sont mĂȘme en avance sur les autres Pourtant ils disent quâils ne sont plus des apĂŽtres Et que tout est simple Et que la mort surtout est une chose simple Puisque toute libertĂ© se survit Les fusillĂ©s de ChĂąteaubriant de RĂ©nĂ©-Guy Cadou Pleine Poitrine 1946 Lundi22 octobre a Ă©tĂ© lue dans lâamphithéùtre du lycĂ©e dâAgde par le proviseur, comme dans tous les lycĂ©es de France, la lettre Ă©crite par Guy MĂŽquet Ă ses parents Ă la veille de
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