đ„ Le Tailleur Du Roi Et Son Apprenti
LemarchĂ© passĂ© avec Pierre LiĂ©vrois et Philippe de Rely, marguilliers, stipulait que le retable devait avoir neuf pieds de long sur quatre et demi de haut, sauf le «marquet » ou compartiment du milieu, qui devait s'Ă©leÂŹ ver Ă six pieds et demi et reprĂ©senter JĂ©sus en croix. On devait s'inspirer du retable du grand autel de Saint-Martin-au-Bourg â une des plus riches paroisses d
Ăditions Stock Paru en aoĂ»t 2020 Le sixiĂšme roman dâOlivia Elkaim, parvient Ă nous raconter une histoire familiale hors normes sur trois gĂ©nĂ©rations, le rĂȘve dâune terre jamais oubliĂ©e, lâAlgĂ©rie, depuis les annĂ©es 1950 jusquâĂ maintenant. Elle nâest pas allĂ©e au cimetiĂšre des Semboules Ă Antibes sur la tombe de ses grands-parents, Viviane et Marcel, depuis leur mort en 2010. QuâĂ cela ne tienne, elle va leur dresser une stĂšle littĂ©raire » comme elle lâĂ©crit Ă la fin de ce rĂ©cit. En 1958, Marcel, tailleur Ă Relizane, une ville entre Alger et Oran, est enlevĂ© par un commando du FNL et ne rĂ©apparaĂźt que trois jours plus tard. Il a dĂ» tailler des costumes pour un chef des maquisards et sâengager Ă prendre comme apprenti le neveu de ce chef, Reda, en Ă©change dâune relative protection. Sa femme Viviane, et tout son entourage, lâinterroge afin de savoir ce qui sâest passĂ© mais il garde le silence par crainte des consĂ©quences pour lui et sa famille. A partir de ce moment, la peur sâinstalle dans le couple jusquâĂ lâinĂ©vitable fuite vers la France, la mĂ©tropole », en 1962. Il fera partie du million de pieds noirs » dĂ©barquĂ©s en France entre 1962 et 1965, ce qui est connu. Jâai appris ici que se trouvaient parmi eux 100 000 juifs sur les 130 000 que comptait le pays natal des grands-parents de lâautrice. RĂ©flexion sur le passĂ©, la transmission, Ă travers une histoire bien trop grande pour des personnages modestes qui ne souhaitaient pas, ne pouvaient pas ĂȘtre dans un camp ou dans un autre. Olivia rĂ©vĂšle les traumatismes de lâerrance sur plusieurs gĂ©nĂ©rations, les incitations Ă sâassimiler, la tentation de nier ses origines. Les enfants de Viviane et Marcel sâappellent Jean et Pierre. Olivia, elle-mĂȘme, demandera Ă orthographier le nom El Kaim en rattachant la particule. Marcel et Viviane Ă©tait de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration de juifs, en AlgĂ©rie, Ă sâassimiler par des prĂ©noms passe-partout dâEuropĂ©ens. Ils avaient donc choisi pour leurs enfants des patronymes bien français, comme les leurs. » Jâai aimĂ© lire cette saga familiale dans la tourmente de la guerre dâAlgĂ©rie car elle est riche dâamour et fournit matiĂšre Ă rĂ©flexion sur la façon dont on peut un jour ou lâautre, pour une raison dâorigine, de religion, dâopinion, ĂȘtre rejetĂ© de toute part. Difficile de sâassimiler, quand on est pied noir » et juif. Je me suis posĂ© la question de la religion qui idĂ©alement devrait relier les hommes, tous les hommes alors quâelle divise et renferme trop souvent sur un groupe. Il est question ici des rites particuliers aux enterrements, avec le rabbin qui dĂ©chire la chemise au niveau du cĆur et de la terre jetĂ©e dans la tombe. Je me suis dit que la religion soude une communautĂ© grĂące Ă ces rites mais au prix du rejet, quasi inĂ©vitable, des autres religions qui nâont pas les mĂȘmes pratiques. Olivia Elkaim entremĂȘle les souvenirs familiaux, des Ă©lĂ©ments du contexte historique et des Ă©lĂ©ments romancĂ©s quand les traces du passĂ© sont absentes. LâĂ©criture est vive et fluide, les pages se tournent rapidement. Jâai rangĂ© les archives familiales dans la valise Ă roulettes, triĂ© les livres, inventĂ© lĂ oĂč aucun document, aucun mot de mon pĂšre ou de mes proches, ne confirmait mes hypothĂšses ni ne comblait les blancs. » Jâai vĂ©cu avec elle le dĂ©sarroi des familles avant lâembarquement en juillet 1962, lâattente et les conditions sanitaires Ă©pouvantables. Le moins que lâon puisse dire, câest quâils nâont pas vraiment Ă©tĂ© accueillis Ă bras ouverts alors quâils ont dĂ» tout reconstruire dans ce pays inconnu. Le personnage de Marcel est particuliĂšrement attachant dans ce quâon appellerait aujourdâhui sa rĂ©silience aux malheurs qui frappent sa famille petits boulots, vie misĂ©rable pendant des annĂ©es dans une sorte de cave Ă cĂŽtĂ© dâAngers, les dĂ©mĂ©nagements, les dĂ©marches administratives entre 1974 et 1992 afin dâobtenir une indemnisation. Câest un roman intime original et trĂšs rĂ©ussi. Il est utile pour comprendre le destin individuel et familial de ceux â ils sont nombreux dans notre monde actuel â obligĂ©s de tout quitter et de rĂ©inventer une nouvelle vie dans un ailleurs oĂč ils ne sont souvent pas les bienvenus. Et pourtant ils nâont pas le choix ! On a lĂ une vĂ©ritĂ© partielle mais prĂ©cieuse, un rĂ©cit parmi bien dâautres mais unique, pour raconter enfin cette guerre dâAlgĂ©rie trop longtemps occultĂ©e. Cette terrible guerre coloniale pour les uns, dâindĂ©pendance pour les autres, nâest esquissĂ©e quâĂ grands traits Ă travers le souvenir familial et quelques rĂ©fĂ©rences peu dĂ©veloppĂ©es. Peut-il y avoir un rĂ©cit de cette sale guerre » â elles sont toutes sales â ou des rĂ©cits pluriels, portant des vĂ©ritĂ©s, aidant Ă rĂ©flĂ©chir ? Pour ma part Le tailleur de Relizane vient sâajouter Ă quelques livres â curieusement jâai plus de titres de films en tĂȘte â qui mâont marquĂ©, abordant ces Ă©vĂšnements » selon le terme employĂ© Ă cette Ă©poque. Je pense dâabord Ă La question de RenĂ© Alleg, Ă Lettres dâun soldat de vingt ans de Jacques Higelin, Les serpents de Pierre Bourgeade, Des hommes de Laurent Mauvignier⊠Et vous quâavez-vous lu dâimportant sur le sujet ? Notes avis Bibliofeel avril 2021, Olivia Elkaim, Le tailleur de Relizane PubliĂ© par Bibliofeel Je suis un lecteur passionnĂ©. Les livres peuvent guider notre vie et il convient de bien les choisir et de bien les analyser afin d'en extraire le meilleur pour nous mĂȘme et ceux qui nous entourent. Nos lectures façonnent notre ĂȘtre vĂ©ritable, ne les nĂ©gligeons pas. Voir tous les articles par Bibliofeel PubliĂ© 07/04/202108/04/2021
Le tailleur du roi et son apprenti » EloĂŻse et Victoria. NIDUI, seul.- Mon maĂźtre mâa bien trompĂ© quand il a dit que je nâaimais pas le miel pour en avoir plus pour lui. Je vais me venger !!! Le chambellan du roi arrive. NIDUI . - Seigneur, au nom de Dieu, je vous prie de mâĂ©couter car il faut que vous soyez mis au courant dâune
31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 1613 Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Un jour, le roi demanda au tailleur de lui confectionner une tenue pour un banquet. Le tailleur donna cette tĂąche au plus douĂ© de ses employĂ©s, Nidui. Le lendemain, le tailleur rĂ©clama Ă son employĂ© le vĂȘtement qu'il avait confectionnĂ©. Le tailleur alla tout fier donner cette tenue au roi et lui dit Je pense que c'est la plus belle tenue que j'aie confectionnĂ©e pour vous. » Le jeune Nidui n'Ă©tait pas trĂšs loin, il voulait savoir si ce qu'il avait fait plairait au roi. Quand il eut compris que le tailleur faisait croire au roi que c'Ă©tait lui qui avait fait la tenue, vous pensez bien qu'il n'Ă©tait pas d'accord, alors il songea Ă prĂ©venir le roi que c'Ă©tait lui qui avait fait la tenue et non le tailleur. Mais il se dit que, en mĂȘme temps, le tailleur serait renvoyĂ© ce qui voulait dire qu'il n'aurait plus de patron, alors il rĂ©flĂ©chit Ă une autre idĂ©e faire un compromis avec le tailleur. Il alla voir le tailleur en lui disant qu'il n'Ă©tait pas d'accord avec le fait que son travail n'Ă©tait pas reconnu et qu'il voulait faire savoir au roi qu'il avait lui-mĂȘme fait la tenue. Le tailleur accepta, alors ils allĂšrent tous deux dire au roi que c'Ă©tait Nidui qui avait fait la tenue. Le roi trouvait qu'il fallait du courage pour l'avouer alors il murmura Ă l'oreille du tailleur en lui disant qu'il serait bien qu'il nomme Nidui apprenti tailleur. La morale de ce fabliau va de soi bon compromis vaut bien plus que conflit.
IssaNdiaye ùgé de 21 ans, apprenti tailleur voulant coûte que coûte satisfaire sa libido a entretenu des relations sexuelles Dahra: Un apprenti tailleur accusé de viol sur mineur Un moment
2 fĂ©vrier 2011 3 02 /02 /fĂ©vrier /2011 2029 Le tailleur du roi et son apprenti selon AngĂ©lique de 5B Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Un jour le jeune homme fut appelĂ© par le maĂźtre tailleur qui lui dit "Jeune homme, quand je serai parti, il faudra que quelqu'un me remplace et j'ai tout de suite pensĂ© Ă toi. Qu'en dis-tu ? _ Je ne sais pas maĂźtre, j'ai peur de ne pas rĂ©ussir. _ Mais si, tu rĂ©ussiras, j'en suis sĂ»r ! Tu es mon meilleur employĂ©. _ J'ai peur, MaĂźtre." Nidui ne savait que faire alors le maitre lui dit " Va voir le roi. Lui, il te dira que faire." Nidui, comme convenu, alla voir le roi qui le salua et lui demanda "Qu'est ce qui me vaut l'honneur de ta visite, Nidui ? _ Le maĂźtre tailleur m'a demandĂ© d'ĂȘtre son successeur mais j'ai peur de ne pas rĂ©ussir. _ Nidui, rĂ©pondit le roi, alors il ne faut pas prendre tes jambes Ă ton cou !" Nidui, dĂ©pitĂ©, alla voir le maitre tailleur et lui expliqua que le roi lu avait dit de prendre ses jambes Ă son cou et que ce conseil lui semblait tellement impossible qu'il n'avait plus qu'une envie quitter le pays. Le maitre Ă©clata d'un rire sonore et, quand il eut repris son souffle, il expliqua Ă Nidui "Tu as mal compris ! Le roi voulait sĂ»rement te dire de ne pas s'enfuir !" Ce fabliau montre que celui qui ne se croit pas capable de rĂ©ussir doit ĂȘtre courageux et ne pas aller demander aux autres s'il est ou non capable de rĂ©ussir. 31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 2321 Le tailleur du roi et son apprenti selon Anne-Laure de 5D Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Peu avant NoĂ«l, le tailleur reçut une commande du roi pour sa reine. Il avait pour ordre de confectionner une robe majestueuse pour la rĂ©ception donnĂ©e le soir du rĂ©veillon le 24 dĂ©cembre. Le tailleur rassembla son Ă©quipe et dĂ©signa aussitĂŽt Nidui comme maĂźtre dâĆuvre. Avec son Ă©quipe, ils dessinĂšrent avec soin le patron puis choisirent un tissu soyeux couleur ivoire agrĂ©mentĂ© de nombreuses broderies en fil dâor. Ils mirent cinq jours pour la confectionner. Un exploit pour ce tailleur et son Ă©quipe Ă©tant donnĂ© la complexitĂ© de la robe ! La date limite Ă©tant le 23 dĂ©cembre, Nidui eut lâidĂ©e dâajouter quelques accessoires. Il se rendit chez le tailleur pour avoir son avis Ă ce sujet. Celui-ci approuva son idĂ©e. Le 22 dĂ©cembre au soir, il faisait trĂšs froid, le jeune homme alla sâasseoir prĂšs de la cheminĂ©e avec la robe volumineuse pour y ajouter les accessoires. Il se faisait tard et Nidui avait sommeil. Il Ă©tait moins attentif Ă ses gestes. Et soudain la robe sâenflamma. Surpris, Nidui sâempressa dâĂ©teindre le feu afin quâil ne se propage pas Ă toute la robe. Il appela le tailleur en criant. Quand celui-ci dĂ©couvrit la catastrophe, il Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ©. La livraison de la robe ne pourrait se faire le lendemain. Le tailleur fĂąchĂ© dit Ă Nidui DĂšs que le roi viendra la chercher, tu pourras prendre tes jambes Ă ton cou, as-tu compris ? Une bĂȘtise pareille !!! -oui, oui ne vous inquiĂ©tez pas, je suivrai votre conseil,» rĂ©pondit Nidui. Le jour mĂȘme, quand le roi rentra dans lâatelier, le tailleur, fit signe Ă Nidui de partir. Tandis que le tailleur expliquait tout au roi, le tailleur et le roi furent surpris de voir Nidui sâasseoir par terre et mettre ses jambes Ă son cou. Le tailleur et le roi sâesclaffĂšrent ! Le jeune homme demanda au tailleur Vous mâaviez conseillĂ© de prendre mes jambes Ă mon cou, non ? ». Le tailleur lui rĂ©pondit en riant Mon cher Nidui, il faudrait revoir votre lexique des expressions ! Prendre ses jambes Ă son cou veut dire sâenfuir trĂšs vite !» Tous les trois rirent et plaisantĂšrent de bon cĆur, si bien que le roi repartit en oubliant sa commande, ce qui arrangeait bien Nidui et le tailleur ! MoralitĂ© Riez, riez, Messeigneurs, le rire fait oublier tous les petits malheurs. 31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 2314 Le tailleur du roi et son apprenti selon CĂ©lia de 5D Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Un matin, le roi demanda au maĂźtre tailleur dâordonner Ă Nidui de tailler une robe pour la reine Ă lui apporter dans la soirĂ©e. Chose faite, le jeune tailleur repartit dans son atelier avec le tissu nĂ©cessaire pour la robe. Le jeune tailleur commença Ă dessiner un croquis de la robe sur un parchemin. Ensuite, il se mit Ă tailler le tissu puis il entreprit de coudre, la robe prenait forme. Quelques heures plus tard, le maĂźtre tailleur vint voir Nidui et lui ordonna, au nom du roi, de finir la robe avant lâangĂ©lus. Le dĂ©lai, pour Nidui Ă©tait trop court. Alors il rattrapa le maĂźtre tailleur et lui demanda Je la finirai si vous me payez plus ! - Non, vous ĂȘtes dĂ©jĂ assez bien payĂ© ! sâexclama le maĂźtre tailleur. - Pas assez pour nourrir ma famille, protesta Nidui. - Dâaccord, mais Ă une condition prends tes jambes Ă ton cou pour aller me chercher un verre dâeau. » Le maĂźtre tailleur voulait mettre Ă lâĂ©preuve lâintelligence de Nidui. Nidui sâassit par terre et commença Ă lever ses jambes pour les mettre derriĂšre son cou. Son maĂźtre tailleur rit, le jeune homme ne comprenait pas. Alors il lui demanda Pourquoi riez-vous ? - Nidui, vous avez mal compris le sens de ma phrase mais vous mâavez fait rire alors que trop peu de personnes y arrivent. Je vous accorde votre augmentation. » Le jeune homme repartit dans son atelier tout heureux. Comme quoi, le ridicule ne tue pas. 31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 2305 Le tailleur du roi et son apprenti selon Baptiste de 5D Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. On le surnommait le petit gĂ©nie et de jour en jour, il devenait plus cĂ©lĂšbre si bien que le roi de France lui-mĂȘme, lui demanda de lui faire une robe pour sa fille, la princesse Laura. Nidui accepta de la lui faire et quitta sa campagne natale pour aller Ă Paris oĂč lâattendait le roi. Le roi demanda de faire un banquet en lâhonneur du jeune homme. Il fut ensuite conduit Ă la princesse Laura, pour prendre des mesures de la robe. Elle lui montra ce quâelle voulait et prĂ©cisa le dĂ©lai. Le roi en sortant des appartements de la princesse lui lança Alors mon ami, on veut prendre ses jambes Ă son cou ! - Sire ça m'est impossible ! rĂ©pondit Nidui. Le roi et Laura sâesclaffĂšrent. Laura expliqua - Câest juste une expression ! - Je vais commencer la robe !» annonça Nidui en souriant, pressĂ© de faire oublier sa sottise. Trois jours aprĂšs, il lâavait dĂ©jĂ finie. Le roi fut tout heureux, tellement heureux quâil offrit Ă Nidui la main de sa fille. Nidui accepta et devint Prince de France, mais un prince qui continue toujours Ă faire des vĂȘtements pour sa femme. La morale On a beau ĂȘtre pauvre quand on est passionnĂ© par quelque chose on peut atteindre les sommets. 31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 2259 Le tailleur du roi et son apprenti selon Guy de 5D Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Un jour son patron lui demanda dâaller porter un message trĂšs urgent au roi, il lui dit de prendre ses jambes Ă son cou si il ne voulait pas arriver trop tard. HĂ©las ! Nidui ne connaissant pas cette expression sâallongea, mit ses jambes prĂšs de son cou et resta comme ça longtemps, trop longtemps. Le tailleur crut quâil plaisantait exprĂšs, il sentit la moutarde lui monter dans le nez et dit quâil fallait maintenant attendre le lendemain. Or, le lendemain, Nidui oublia le courrier. Quand le tailleur du roi le sut, il renvoya le lâapprenti tailleur en jurant de ne pas revenir sur sa dĂ©cision. MalgrĂ© beaucoup de regrets car un apprenti comme lui est rare, mĂȘme trĂšs rare, il ne revint pas sur sa dĂ©cision. HĂ©las quand on enlĂšve un maillon Ă une chaĂźne , la chaĂźne se brise , ce fut pareil pour lâatelier du tailleur qui dut le fermer. La morale je vous lâai dĂ©jĂ dite , câest que si on enlĂšve un maillon, il faut le remplacer sinon on ne peut plus avancer. 31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 2250 Le tailleur du roi et son apprenti selon ClĂ©ment M. de 5D Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Ce jeune garçon attendait chaque jour le concours du plus grand tailleur du royaume. Son maĂźtre lâĂ©tait devenu trois annĂ©es dâaffilĂ©e, câest comme ça quâil Ă©tait devenu tailleur du roi. Mais pour devenir le plus grand tailleur du royaume, il y avait plusieurs Ă©tapes Ă franchir la premiĂšre Ă©tait de crĂ©er un ensemble en moins dâune heure, la deuxiĂšme Ă©tait de rĂ©aliser la banniĂšre du royaume et la derniĂšre Ă©tait de rĂ©aliser une robe pour la princesse du royaume. La veille du concours, le maĂźtre de Nidui lâentraĂźna jusquâĂ Ă©puisement. Le jour du concours, il y avait beaucoup de monde, le hĂ©raut annonça Il y a quatre participants Nidui, Boeufi, Cadum et George ». Il prĂ©senta les participants. Boeufi ne cessait de braire. Il avait entendu que le public aimait que les concurrents fassent lâĂąne pour du son. HIHAN-HIHAN-HIHAN ». Le public sâesclaffait. La premiĂšre Ă©preuve commença et Boeufi recommença Ă braire et sâarrĂȘta cinq minutes plus tard. DĂšs que la premiĂšre Ă©preuve fut finie, Nidui fut dĂ©clarĂ© vainqueur alors que Cadum ne lâavait pas rĂ©ussie. Le pauvre Cadum se mit Ă pleurer comme un bĂ©bĂ© et partit. La deuxiĂšme Ă©preuve Nidui la rĂ©ussit sans peine et George perdit. Bon joueur, George serra la main aux deux autres candidats. Quant Ă Boeufi, il faisait toujours lâĂąne. La derniĂšre Ă©preuve passa, Nidui la gagna de justesse. Il fut trĂšs content dâĂȘtre le nouveau tailleur du roi et son maĂźtre aussi. Quant Ă Boeufi , il sâĂ©tait fait avoir car il avait fait lâidiot et câest cela qui lui coĂ»ta sa place de tailleur du roi. Published by ClĂ©ment M., 5e D - dans Le tailleur du roi et son apprenti 31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 2241 Le tailleur du roi et son apprenti selon Guillaume de 5D Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Un jour, Nidui allait travailler. Il rencontra un de ses collĂšgues qui comme par hasard ne pouvait pas aller au travail car il Ă©tait tombĂ© et il avait eu trĂšs mal Ă la jambe au point de ne plus pouvoir marcher. Alors le blessĂ© lui dit Prends tes jambes Ă ton cou et va prĂ©venir le roi que je ne peux pas me dĂ©placer ». AussitĂŽt Nidui mit ses jambes Ă son cou et partit. Au bout de quatre heures de route, en dĂ©licat Ă©quilibre, comme vous pouvez l'imaginer, il arriva Ă son travail. Le maĂźtre tailleur du roi Ă©tait Ă©nervĂ© car il allait perdre beaucoup dâhabits et en mĂȘme temps il eut envie de rire. Quand le roi lui-mĂȘme apprit l'histoire, il comprit sans peine pourquoi Nidui Ă©tait arrivĂ© en retard ce jour-lĂ . Comme quoi un roi nâest pas si sot que ça ! Published by Guillaume, 5D - dans Le tailleur du roi et son apprenti 31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 2209 Le tailleur du roi et son apprenti selon Mathieu de 5D Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Mais un jour le maĂźtre dit Mes amis, vous allez ĂȘtre surpris car jâai dĂ©cidĂ© dâavoir un apprenti. Ne vous inquiĂ©tez pas, vous resterez tous ici, sachez que je ne me sĂ©parerai d'aucun d'entre vous. Non, mais je choisirai un dâentre vous pour quâil bĂ©nĂ©ficie dâune formation spĂ©ciale car je deviens vieux, jâai peur que Ă ma mort mes biens ne reviennent Ă un mĂ©crĂ©ant inculte. Vous voyez ce sac ? Il contient des morceaux de tissus, deux sont noirs et les autres sont de couleur blanche, vous allez plonger votre main dans le sac et ceux qui piocheront les tissus noirs seront soumis Ă des Ă©preuves. Celui qui en sortira vainqueur sera mon apprenti. Allez commençons le tirage.» Ce fut Nidui qui prit le premier tissu noir. AprĂšs lui, ce fut Marcus qui Ă©tait un ĂȘtre avide et traĂźtre. La premiĂšre Ă©preuve fut de coudre le plus vite vingt mĂštres de fil sur un chiffon de cinq centimĂštres car il faut ĂȘtre habile. Avant le dĂ©but de l'Ă©preuve, pendant que chacun se restaurait, Marcus, ce fĂ©lon plia lâaiguille de Nidui. LâĂ©preuve commença. Nidui finit lâĂ©preuve en cinq minutes malgrĂ© la traĂźtrise de Marcus. Nidui remporta donc cette Ă©preuve. Le maĂźtre prit alors la parole Tu as rĂ©ussi avec succĂšs cette Ă©tape, Nidui. La prochaine Ă©preuve pour ĂȘtre mon apprenti sera de courir jusquâĂ cet arbre sans se faire rattraper par les chiens que je lĂącherai et vous prendrez ce rouleau de soie car un bon tailleur doit savoir rendre ses Ćuvres malgrĂ© les difficultĂ©s du mĂ©tier. Alors Ă mon top », vous prendrez vos jambes Ă votre cou. Les voila partis. Marcus ne sachant pas courir vite, crut que les paroles du maĂźtre Ă©taient un code, il essaya malgrĂ© tout de mettre ses jambes Ă son cou. Malheureusement pour lui, les chiens, qui Ă©taient fĂ©roces, purent ainsi mordre Ă pleines dents son derriĂšre. Nidui vint lâaider Ă se relever, et comme vous le pensez, ce fut Nidui qui remporta lâĂ©preuve. Il nây a pas que la malice pour gagner, mais aussi le bon sens et la loyautĂ©. 31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 2156 Le tailleur du roi et son apprenti selon SĂ©bastien de 5D Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Un jour, par erreur, pour soigner la fille du roi, il fut conduit dans la chambre oĂč la fille du roi Ă©tait malade. Il lui dit Je ne suis pas mĂ©decin mais je suis un bon tailleur. _ Tiens, puisque tu es tailleur, recouds-moi ma robe, lui dit la fille. _ Dâaccord ! » s'empressa de rĂ©pondre le petit tailleur. Quelques jours plus tard, il lui rendit la robe. La fille parla au roi de Nidui. Le roi dĂ©cida de l'envoyer parcourir le plus grand royaume du monde oĂč on taillait de beaux costumes pour tout le monde. Il reçut belle bourse emplie dâĂ©cus et tout le bĂ©nĂ©fice de son travail fut pour lui. Plus tard, il revint chez lui avec plein dâargent, de bijoux ⊠Il invita sa famille Ă venir sâinstaller avec lui dans le royaume pour quâil puisse continuer d'exercer sa passion de tailleur de vĂȘtements. Ainsi Nidui devint le meilleur tailleur du monde et fut cĂŽtoyĂ© pour les plus grands royaumes du monde. Beaucoup plus tard, quand il eut atteint l'Ăąge, il dĂ©cida dâarrĂȘter de coudre et tailler pour vivre tranquille avec sa famille car il avait assez dâargent. Avec de la volontĂ© et du courage, tout le monde peut y arriver, c'est la morale de ce fabliau. Published by SĂ©bastien, 5D - dans Le tailleur du roi et son apprenti 31 janvier 2011 1 31 /01 /janvier /2011 2058 Le tailleur du roi et son apprenti selon Estelle de 5D Le tailleur du roi et son apprenti Oyez, Oyez braves gens ! Ăcoutez cette histoire d'avant ! PrĂȘtez-moi votre oreille pour ouĂŻr conte sans pareil ! Il y avait jadis un roi qui avait un excellent tailleur ; ce maĂźtre tailleur avait Ă son service une Ă©quipe dâemployĂ©s qui cousaient ce quâil taillait. Parmi ceux-ci se trouvait un jeune garçon tailleur, nommĂ© Nidui, trĂšs habile dans son mĂ©tier car il savait parfaitement coudre et tailler. Un jour, le roi organisa une fĂȘte pour NoĂ«l et demanda au maĂźtre tailleur de prĂ©parer des tenues pour la semaine dâaprĂšs. Le tailleur convoqua son Ă©quipe. Le roi organise une fĂȘte pour NoĂ«l et il a besoin de costumes », dit-il. Alors toute lâĂ©quipe se mit Ă travailler comme des fous. Mais un problĂšme surgit alors quâon Ă©tait Ă trois jours de la fĂȘte. MaĂźtre tailleur ? - Oui, quây a-t-il ? - Le costume du PĂšre NoĂ«l oĂč est-il ? - Quoi ? Personne ne lâa fabriquĂ© ? - Non. - Jâaimerais avoir votre attention, sâil vous plaĂźt, demanda le maĂźtre tailleur d'une voix puissante et sonore. Le costume du PĂšre NoĂ«l nâa pas Ă©tĂ© fabriquĂ©. Nidui je te confie cette tĂąche. Alors il faudrait que tu prennes tes jambes Ă ton cou si tu veux le finir Ă temps.» Dans sa naĂŻvetĂ© Nidui commença Ă mettre ses jambes Ă son cou malgrĂ© la douleur qui en rĂ©sultait car il voulait que le costume soit prĂȘt Ă temps. Mais que fais-tu ? Va faire le costume !» tonna le tailleur. Heureusement, le costume fut prĂȘt Ă temps. Le jour de la fĂȘte, le PĂšre NoĂ«l, dans son beau costume, distribua les cadeaux et le roi en fut tout heureux.
TailleurDu Roi Et Son Apprenti Page 11 sur 32 - Environ 313 essais La gloire de mon pĂšre 48017 mots | 193 pages nuit de juin, vola de colline en colline, et se posant enfin sur la roche du
BEAUVOIR, Roger de 1809-1866 Le Tailleur 1842. Saisie du texte S. Pestel pour la collection Ă©lectronique de la MĂ©diathĂšque AndrĂ© Malraux de Lisieux Relecture A. GuĂ©zou. Adresse MĂ©diathĂšque intercommunale AndrĂ© Malraux, 27216, 14107 Lisieux cedex -TĂ©l. Fax Courriel mediatheque [Olivier Bogros] obogros Diffusion libre et gratuite freeware Orthographe et graphie conservĂ©es. Texte Ă©tabli sur un exemplaire BM Lisieux 4866 du tome 5 des Francais peints par eux-mĂȘmes encyclopĂ©die morale du XIXe siĂšcle publiĂ©e par L. Curmer de 1840 Ă 1842 en 422 livraisons et 9 vol. Le Tailleur par Roger de Beauvoir ~ * ~ M. JOURDAIN. Comment, mon habit nâest point encore arrivĂ© ? LE LAQUAIS. Non, monsieur. M. JOURDAIN. Ce maudit tailleur me fait bien attendre, pour un jour oĂč jâai tant dâaffaires ; jâenrage ! Que la fiĂšvre quartaine puisse serrer bien fort le bourreau de tailleur ! au diable le tailleur ! La peste Ă©touffe le tailleur ! Si je le tenais maintenant ce tailleur dĂ©tes- table, ce chien de tailleur-lĂ , ce traĂźtre de tailleur !... Le Bourgeois gentilhomme, acte II, scĂšne 7. Mon pĂšre a lâhonneur dâavoir le premier retenu son haleine en se faisant prendre la mesure dâun habit, afin quâil y entrĂąt moins dâĂ©- toffe. Le Roman comique, chap. XIII. QUEL est ce pauvre hĂšre, aussi maigre que la batte dâArlequin, jaune et maladif Ă faire trembler, dont la poitrine rentrĂ©e dĂ©crit un arceau, dont les jambes grĂȘles forment un X ? Un bouquet de barbe taillĂ©e en pointe Ă la façon de celle de Don Quichotte grisonne sur son menton, des lunettes de magicien ou dâalchimiste pincent son nez ? il laisse tomber de joie ses ciseaux en vous voyant tourner le coin de sa rue et monter ses quatre Ă©tages. Vous sonnez Ă sa porte, et il vous reçoit avec les façons les plus humbles, vous offrant la meilleure chaise de chez lui. Il nâa pas de valet, il nâa que sa femme, sorte de figure chinoise qui incline la tĂȘte Ă vos moindres ordres, et dont le sourire stĂ©rĂ©otypĂ© commence au premier de lâan pour finir Ă la Saint-Sylvestre. A vous voir monter chez cet homme logĂ© au plus haut palier de la maison, vivant dans une cage mĂ©phitique, entre un perroquet dĂ©plumĂ© et une femme qui sent la cuisine, un provincial croirait que vous lui portez quelque aumĂŽne ; vous sortez cependant, et il vous reconduit, son bonnet de soie noire Ă la main, en descendant vingt ou trente marches. Serait-ce un usurier ? il est trop modeste ; un propriĂ©taire ? il serait bien mal logĂ© ; un auteur ? cela pourrait ĂȘtre. Levez les yeux et regardez cet Ă©criteau, il vous dira son mĂ©tier. Câest un tailleur. Et ce monsieur en frac noir mollement portĂ© sur les coussins de cet Ă©lĂ©gant cabriolet, ayant un nĂšgre en livrĂ©e Ă cĂŽtĂ© de lui, et qui conduit en gants jaunes, sans crier gare par les rues les plus difficiles ? Son harnais est dans le dernier goĂ»t, son cheval lui a Ă©tĂ© vendu par CrĂ©mieux ; il a achetĂ© ce nĂšgre, parce quâun nĂšgre dans un Ă©quipage est de trĂšs-bon air. Les roues de son char vous frĂŽlent en passant, il manque de vous Ă©craser. Quel est cet insolent ? » demandez-vous au commissionnaire du coin qui le connaĂźt. Il rĂ©pond Câest un tailleur. » Dans lâĂ©tat de tailleur on est le favori ou le plastron de la fortune. On habite des salons ou une mansarde ; on a une loge aux Bouffes, ou lâon vĂ©gĂšte. Un tailleur du nom de Reblet vient de faire construire une fort belle maison en pierres de taille, rue de Richelieu, Ă deux pas du monument de MoliĂšre ; la façade porte son nom. Un autre tailleur, qui sans doute avait lu Chatterton, sâest suicidĂ© rue du Pot-de-Fer pour avoir manquĂ© un habit de garde national. Au temps oĂč nous vivons, tout le monde sâhabille, Ă trĂšs-peu dâexceptions prĂšs ; mais ce quâil y a dâinfiniment triste pour les tailleurs, câest que tout le monde sâhabille de mĂȘme. Lâhabit noir est devenu la charte universelle ; il fera le tour du globe. Câest Ă lâAngleterre que nos malheureux drapiers doivent cette rĂ©volution. Lâhabit de Franklin et son grand chapeau de quaker ont portĂ©, vers la fin du dix-huitiĂšme siĂšcle, le premier coup Ă la soie et au velours. Autrefois, dans une maison bien rĂ©glĂ©e, le valet de chambre dâun grand seigneur devait prendre soin dâhabits tellement miraculeux, que les plus beaux coffres en laque et en bois de rose ne paraissaient pas trop magnifiques pour les renfermer. La confusion des rangs nâavait pas encore amenĂ© celle du costume, les princes Ă©taient vĂȘtus comme devaient lâĂȘtre les princes, les bourgeois portaient lâhabit de la bourgeoisie. Les artistes, les poĂ«tes, musiciens ou peintres, avaient non-seulement des Ordres qui les distinguaient et les classaient dans le monde ; mais encore on les reconnaissait Ă la seule couleur ou Ă la coupe de leur vĂȘtement. La condition du tailleur sous les siĂšcles prĂ©cĂ©dents semble plus lucrative au premier abord ; ils taillaient en grand dans la soie et le velours, ils Ă©taient Ă la fois marchands de bas, rubaniers, cordonniers, etc., ils se chargeaient de tous les dĂ©tails dâune toilette. La scĂšne huitiĂšme du Bourgeois gentilhomme mentionne expressĂ©ment les bas de soie et les souliers envoyĂ©s par le maĂźtre tailleur Ă M. Jourdain 1. Atteints dans leur industrie sous les premiers rĂšgnes, par la publication des lois somptuaires, les tailleurs ne se vengĂšrent que trop de cet Ă©dit par la suite lâampleur des Ă©toffes, les broderies, les fourrures, coĂ»taient de bons Ă©cus tournois Ă nos ancĂȘtres. Le plus beau temps des tailleurs dut ĂȘtre celui des Valois, de Louis XIII et de Louis XIV. Les modes dâItalie et dâEspagne servaient de prĂ©texte Ă lâexagĂ©ration du luxe, il est vrai ; mais, il faut le reconnaĂźtre aussi, les tailleurs Ă cette Ă©poque Ă©taient de vĂ©ritables artistes. Ils existaient en corporation, ils se communiquaient des dessins et des idĂ©es. Les peintres, on ne peut le nier, avaient alors sur les modes une influence plus marquĂ©e quâils ne la possĂšdent aujourdâhui que tout le monde se ressemble. Depuis les gravures de Callot jusquâaux toiles de Boucher, quelle vaste bigarrure, quelle friperie de costumes ! Alors le tailleur pouvait sâĂ©crier Ă bon droit Et ego pictor ! Il rĂ©pandait le dessin et les fleurs de la broderie sur le costume ; il Ă©tait chargĂ© dâexĂ©cuter les pompeux habits inventĂ©s depuis les fĂȘtes de François Ier jusquâaux carrousels de la princesse dâĂlide. Quelle gloire pour lui de voir son Ćuvre applaudie Ă lâĂ©gal dâune Ćuvre de MoliĂšre, dans ces admirables quadrilles de Versailles, oĂč il ne sâagissait de rien moins que de reprĂ©senter Thalestris, reine des Amazones, venant au camp dâAlexandre avec sa suite ! Le dauphin surchargĂ© de pierreries, dâor massif et de dentelles, faisait Alexandre, madame la duchesse de Bourbon reprĂ©sentait Thalestris. Les Amazones de cette fĂȘte guerriĂšre, toutes distinguĂ©es par leur rang, leur esprit et leur beautĂ©, toutes portant des noms aussi illustres que ceux des Choiseul, des dâEstrĂ©es, des La Fare, des dâHautfort, des dâHumiĂšres, passaient et repassaient dans ces jeux galants et magnifiques comme autant de constellations royales. Les diamants pleuvaient Ă leurs cheveux, Ă leurs robes ; quand elles couraient la bague, câĂ©tait Ă Ă©blouir, Ă vous donner le vertige ! Imaginez-vous pendant ce temps le tailleur de la cour 2 cachĂ© dans lâombre de quelque charmille, comme un auteur qui se cacherait dans la coulisse, suivant du regard chacun de ces hĂ©ros quâil a vĂȘtus, chacun de ces princes qui lui a coĂ»tĂ© tant de veilles ! Il tremble, il frĂ©mit Ă chaque volte dĂ©crite par les chevaux, Ă chaque froissement impĂ©tueux des cavaliers ; la sueur inonde son front, il croit voir lâhabit de M. le Prince se dĂ©chirer, le pourpoint guerrier de mademoiselle dâHumiĂšres craquer insidieusement. Il lui faut les Ă©loges dâun CondĂ© ou du roi lui-mĂȘme pour se remettre ; sans cela le digne homme se frapperait peut-ĂȘtre de ses ciseaux comme Vatel de son Ă©pĂ©e. Mais aujourdâhui, bon Dieu ! que reprĂ©sente un homme qui sâintitule Tailleur de la cour et des princes ! Aujourdâhui quâil nây a plus de Maison du Roi, et que les tailleurs ne portent plus lâĂ©pĂ©e ; aujourdâhui ce qui est plus grave que le premier des princes sâhabille comme le premier des bourgeois, que veut dire ce mot Tailleur de la cour ! Il y en a par centaines et par milliers ; il y en a jusque dans la banlieue, aux Batignolles et Ă Belleville. Il suffit dâun homme qui a fait six gilets de bal Ă quelque prince, pour que le prince lui donne ce titre en guise de rentes, dâhonneurs, et de bouche Ă la cour. En gĂ©nĂ©ral, ce sont de tristes ouvriers que tous ces tailleurs en titre, fussent-ils protĂ©gĂ©s par les maisons de France, dâAllemagne ou de Nassau. On ne saurait rien voir de plus maussadement habillĂ© que tous les gens de la cour, depuis les prĂ©cepteurs des princes jusquâaux commis, depuis les ministres eux-mĂȘmes jusquâĂ leurs laquais. DâoĂč vient ceci, et nây aurait-il point quelque flatterie indirecte dans cette humilitĂ© princiĂšre qui sâest retranchĂ©e pour tout luxe dans le frac bourgeois, les socques et le parapluie ? Nous parlerons durant le cours de cet article assez longtemps du tailleur civil, pour nous occuper dâabord du tailleur militaire. Le tailleur militaire a dĂ» se ressentir nĂ©cessairement des vicissitudes politiques. Toutefois, hĂątons-nous de le dire, une branche importante rendue Ă son commerce habituel depuis juillet 1830, câest lâhabit de garde national. Ce travestissement milicien, dont la forme a dĂ©jĂ changĂ© plusieurs fois, paraĂźt devoir ĂȘtre immuable. Nous ne pouvons affirmer quâil brille par les agrĂ©ments, sa simplicitĂ© Ă©tant connue, mais il est prescrit par les ordonnances, et parade aux jours dits sur le dos des lĂ©gionnaires plus ou moins bien faits. Une tĂȘte dâĂ©picier ressortant de ce frac bleu produit sur le passant le plus morose un effet dĂ©sopilant ; il croit voir une coloquinte guerriĂšre. Lâhabit de la garde citoyenne ainsi confiĂ© aux mains du tailleur, celui-ci nâa plus quâĂ Ă©tudier le galbe du hĂ©ros quâil doit vĂȘtir ; sâil est fluet ou ventru, si sa poitrine rentre, etc., etc. Le grand calcul du tailleur militaire consiste Ă habiller fort juste les gens qui prennent du ventre, il fera de la sorte deux habits par an Ă son digne bĂ©otien. Un autre calcul du tailleur, câest de se mettre dans la compagnie de son client, afin dâhabiller peu Ă peu les individus qui la composent ; le corps de garde ainsi devient pour lui une vĂ©ritable annonce. Le tailleur militaire nâen habille pas moins dâautre hĂ©ros de toute arme et de tout pays. La panoplie de sabres, dâĂ©pĂ©es, de gibernes, de casques, de shakos, de bonnets Ă poil, qui attire lâĆil dans son atelier, prĂ©vient en sa faveur le CĂ©sar provincial qui vient lui commander son uniforme. Le tailleur militaire porte dâordinaire les moustaches ou la royale ; il a chez lui plusieurs portraits de NapolĂ©on et de Murat, les barricades de 1830 mises en couleur, un buste du roi et plusieurs lithographies de Vernet. Il a autour de lui un escadron de coupeurs, aux figures tudesques et barbaresques, qui fredonnent du BĂ©ranger, ou Ă dĂ©faut du BĂ©ranger, la Colonne dâĂmile Debraux. Ces intrĂ©pides sabreurs dâhabits mĂ©prisent les pĂ©kins et vous observent dĂšs lâentrĂ©e avec un certain air de fiertĂ© romaine qui cĂšde bientĂŽt devant le regard du maĂźtre. Nâest-ce pas lui, en effet, qui contient de temps Ă autre par sa seule fermetĂ© leurs coalitions rĂ©publicaines ? Lorsquâils se rĂ©voltent et se prĂ©sentent devant lui comme les flots irritĂ©s devant Neptune, câest lui qui prononce le quos ego, et tout rentre dans le devoir. Le tailleur militaire, qui va parfois se rĂ©crĂ©er au spectacle, affectionne particuliĂšrement le Cirque-Olympique. LĂ , en effet, il retrouve une vaste OdyssĂ©e de dĂ©sastres et de costumes ; il suit le cheval de NapolĂ©on dans la mĂȘlĂ©e ; il admire le jeu et les uniformes des acteurs. En se retirant, il a lâĆil humide et chante Ă voix basse, en rasant la boutique du marchand de galette Quâils Ă©taient beaux jadis dans la bataille, Ces habits bleus par la victoire usĂ©s ! Beaucoup de tailleurs militaires trop peut-ĂȘtre ! ont pour enseigne Au Roi FrĂ©dĂ©ric. La prise de tabac que ce Salomon du Nord dĂ©verse sur son uniforme bleu Ă revers rouges nâa pourtant rien de guerrier. Nous approuvons davantage lâidĂ©e dâun tailleur de Versailles, qui sâest fait peindre une redingote grise avec une Ă©pĂ©e en guise de tĂȘte ; il y a au bas A lâinvincible redingote. A son air, Ă sa dĂ©marche, ou Ă son habit, nous vous dĂ©fions bien de reconnaĂźtre le tailleur civil ; il ressemble Ă tout le monde, et nâa vraiment de signe ou dâindice particulier que le brisement assez sensible de ses jambes qui le font ressembler Ă un compas tordu sur lui. Rarement il cause debout, il lui faut lâappui dâune table ou dâun fauteuil. Il est civil, trĂšs-civil, excessivement civil, surtout quand vous faites chez lui de la dĂ©pense. Il vous parle de M. le comte un tel qui a pris telle Ă©toffe, du duc de qui sort de chez lui, du temps quâil fait, et des gilets quâil vous faut porter. Ce jour-ci il vous reçoit en pantalon de molleton blanc, avec une veste idem ; demain ce sera en habit noir et en souliers vernis, car il mĂšne sa fille aux Bouffes. La fille du tailleur est pour lâordinaire Ă©levĂ©e en pensionnaire de madame Campan elle a un piano de Pleyel, un maĂźtre Ă chanter du grand OpĂ©ra, ou du théùtre Italien, Ă 20 francs le cachet, un chien Ă©pagneul de la race de King Charles, et des fleurs dans toutes ses jardiniĂšres. Elle lit tous les romans, ceux de madame Sand en tĂȘte ; elle en fait des extraits sur un album de Susse. Pervenche solitaire, cachĂ©e Ă tous les regards de la clientĂšle, elle sâĂ©panouit tristement au fond de sa chambre, maudissant lâhumilitĂ© de sa naissance, et levant de ses doigts lĂ©gers la persienne de sa chambre chaque fois que le cabriolet dâun lion, ou dâun homme titrĂ©, sâarrĂȘte devant la porte. Bien quâelle ait vu Cathos et Madelon dans les PrĂ©cieuses ridicules, elle tourmente chaque jour son digne pĂšre, pour quâau lieu de tailleur il mette sur son enseigne le mot Taylor. Sa mĂšre, digne femme, qui ne ressemble pas mal Ă un melon sur une borne, tant lâobĂ©sitĂ© de sa taille et celle de ses joues luttent ensemble, Ă©lĂšve parfois sa voix glapissante du fond de lâatelier oĂč elle se promĂšne, pour lui crier Amanda, ou AthĂ©naĂŻs. Cette masse de chair, qui se meut difficilement, garde autour dâelle trois chats, une vieille femme de chambre et un coupeur Ă©mĂ©rite, devenu son domestique Ă la suite dâune banqueroute. Ce garçon lui lit les premiers-Paris des journaux, le cours de la rente et le feuilleton des théùtres voilĂ plus quâil nâen faut pour lâendormir chaque soir. Cependant il vous faut prĂ©ciser ce nouveau terme de coupeur, qui vient dâintervenir dans notre rĂ©cit. Le coupeur est au tailleur ce quâest le cheval anglais au tilbury ; il sâattelle Ă sa fortune et lui voue ses jambes. Les coupeurs habiles nous viennent ordinairement de Londres, souvent ils ne valent pas nos coupeurs français ; mais ils ont pour eux ce quâont les Bouffes, le bonheur de nâĂȘtre point Parisiens. A peine dĂ©ballĂ© en France par le paquebot, le coupeur anglais tranche sans façon dans tous les draps, il leur donne le chique, il leur imprime sa coupe. De lĂ ce nom de coupeur, et de lĂ aussi lâextravagant empire que prend bientĂŽt ce personnage chez le tailleur. Il lui impose ses goĂ»ts, ses fantaisies, ses prix ; le tailleur est son esclave. Il ose donner quelquefois le bras Ă sa femme, il chante des ballades avec sa fille, il coupe la parole Ă ses garçons câest le cardinal Richelieu devenu roi. Il augmente les clients, il imagine des multiplications insensĂ©es, il a vraiment lâart de grouper les chiffres. Cependant le bruit sâest rĂ©pandu que le tailleur un tel avait un prodigieux coupeur, sa fortune est faite, il est Ă la mode, il songe Ă sâacheter une campagne. Un soir, son coupeur chĂ©ri, son dieu, sa providence, arrive lâair serein chez lui, et lui apprend quâil va monter une maison Ă son propre compte cela nâest quâune ruse pour sonder le tailleur, dont le coupeur veut devenir le gendre. La demande tombe dâautant plus mal, que la fille du tailleur va Ă©pouser incessamment un pair de France. Le patron atterrĂ© balbutie des excuses, le coupeur sort furieux. Appelant Ă lâaide de sa rage les imprimĂ©s Bidaut, il inonde Paris de circulaires superbes ; ces lettres apprennent aux pratiques du tailleur que son coupeur lâa quittĂ©. Câest lĂ un rude coup portĂ© Ă lâindustriel le fameux *** ferme son magasin et marie sa fille Ă un artiste. Dans les Ă©tablissements de tailleurs un peu haut placĂ©s, il va sans dire que le tailleur ne vient jamais chez vous Ă moins que ce ne soit pour toucher sa note ; dâhabitude il vous envoie lâun de ses garçons avec des Ă©toffes Ă choisir. Le babil de ce garçon vous Ă©tourdit ; les gilets quâil fait dĂ©filer sous vos yeux ont tous les couleurs de lâarc-en-ciel, vous finissez par en prendre un dont un ami sensĂ© vous dĂ©goĂ»te le soir mĂȘme. Une des variĂ©tĂ©s les plus curieuses de ce commerce nomade, câest ce que les tailleurs appellent le pantalon de demi-saison. Ce pantalon peut aller, disent-ils, dâavril en octobre ; or, en avril il est trop froid, en Ă©tĂ© trop chaud, en octobre on porte du drap. Il fait le pendant du gilet du matin, autre glu Ă laquelle se laissent prendre les victimes de la loquacitĂ© du tailleur. Un dandy de Paris qui ne se lĂšve quâĂ trois heures, comptait hier devant nous vingt-cinq gilets du matin dans son armoire ; ils Ă©taient tous pareils, Ă peu de chose prĂšs, Ă ceux du soir. A Paris, oĂč tout se rencontre, il y a des tailleurs honnĂȘtes qui prĂ©tendent vendre Ă moitiĂ© prix ce que leurs confrĂšres vendent le double. Ainsi en est-il des tailleurs du Palais-Royal et des divers passages de Paris. Mais ne faut-il pas que ces honorables industriels payent leurs loyers, et ces loyers ne sont-ils pas plus chers que partout ailleurs ? Les tailleurs des passages ont presque tous Ă leur porte un mannequin habillĂ©, Ă lâinstar des tailleurs de Londres ; ils ont de plus quâeux des robes de chambre Ă©bourriffantes, dont la plus grande partie est en soie de Lyon, et quâils vendent Ă trĂšs-haut prix ; et des gilets dâor et dâargent qui plaisent aux beaux de Carpentras. Câest au Palais-Royal que rayonne aussi sous la vitre du bijoutier le complĂ©ment indispensable des habits militaires ou diplomatiques, les croix, les ordres Ă©trangers, les rubans de francs-maçons. Un secrĂ©taire de lĂ©gation qui ne brillait pas par le choix et lâĂ©lĂ©gance de ses vĂȘtements chose assez rare, il faut le reconnaĂźtre dans le corps diplomatique, reçut derniĂšrement la croix dâhonneur sans lâavoir sollicitĂ©e. Câest pour habiller ce pauvre BâŠ, » dit son ministre. Un de nos littĂ©rateurs les plus distinguĂ©s avait trouvĂ© bon de nourrir chez lui par humanitĂ© un jeune homme qui lui servait de copiste. Ce jeune homme pouvait ne pas manquer de littĂ©rature, mais certainement il manquait de linge. Il en rĂ©sulta que peu Ă peu certaines cravates du littĂ©rateur disparurent, aprĂšs les cravates vinrent les gilets, aprĂšs les gilets, les pantalons. Les Ă©clipses progressives effrayĂšrent le littĂ©rateur, il se rĂ©solut Ă mettre Ă la porte le copiste. Le copiste lui adressa un cartel, lâarme proposĂ©e par lui Ă©tait le pistolet. Lâhomme de lettres, aprĂšs avoir fait de nouveau lâinspection de sa garde-robe, rĂ©pondit au copiste Monsieur, Je me vois dans la cruelle nĂ©cessitĂ© de refuser la partie que vous voulez bien me proposer. Vous possĂ©dez plusieurs objets de toilette qui mâappartiennent ; vous conviendrez que je ne puis aller sur le terrain pour tirer contre moi-mĂȘme et dĂ©tĂ©riorer ma garde-robe. Autant vaudrait me suicider. Jâai lâhonneur, etc. » Le tailleur de campagne habille M. le maire, le maire-adjoint, qui est charron ou serrurier de son Ă©tat, les gardes-champĂȘtres et les gardes nationaux. Il sâintitule ordinairement un tel, tailleur Ă la mode de Paris. On le reconnait Ă sa petite veste de chasse Ă boutons de corne, son amour pour la grande armĂ©e, et son zĂšle en faveur de la garde communale. Il reluque les gros propriĂ©taires de lâendroit, et travaille gratis pour leurs valets de chambre ou leurs cochers, afin dâavoir la pratique du maĂźtre. La soutane du curĂ© lui revient encore de droit, ainsi que les coutures dont peut sâhonorer la chasuble antique des chantres. Câest chez cet homme que babillent le soir les commĂšres, entre un geai et un porteballe qui apporte Ă point nommĂ© au tailleur les Ă©chantillons de la ville. Les livrĂ©es de chĂąteau et de paroisse lui passent toutes par les mains. Il habille les paysans pour la fĂȘte du canton, et les affuble de costumes aussi Ă©tranges que les habits noisettes dâOdry ou dâAlcide Tousez. Son enseigne conserve la puretĂ© primitive ; elle offre dâordinaire lâimage pieuse de saint Martin qui partage son manteau avec un pauvre, ou celle des Ciseaux volants, qui prĂȘte quelque peu Ă lâĂ©pigramme. Poursuivi par les envieux commĂ©rages du perruquier ou du bottier, ses ennemis naturels, le tailleur de campagne achĂšve en paix sa carriĂšre ; il meurt le pardon sur les lĂšvres, en recommandant Ă son fils de lâenterrer convenablement ; en mourant il murmure encore un couplet sur les ciseaux de la Parque. Il existe Ă Paris des fashionables habillĂ©s sans bourse dĂ©lier par leur tailleur, des gens nĂ©cessaires Ă son existence, Ă sa fortune ce sont certains jeunes-premiers de nos théùtres, sur lesquels le tailleur essaye Ă lâavance ses plus merveilleuses innovations. Sâagit-il dâun habit hasardĂ©, dâun gilet dangereux, ou dâun pantalon contestable, le tailleur affuble un acteur Ă©lĂ©gant de ces modes excentriques, il devient son mannequin, son ballon dâessai. MM. tels et tels sont habillĂ©s de la sorte, sans que ces princes de théùtre payent une redevance Ă leur tailleur ; de son cĂŽtĂ© le tailleur va au spectacle avec les billets de ces messieurs, et, moyennant des habits modĂšles, il a lâavantage de sâĂ©taler au balcon ou aux avant-scĂšnes. Il voit son habit gesticuler, crier, tuer et chanter ; il peut se croire Ă bon droit le collaborateur du vaudevilliste ou du dramaturge. Cette partie indispensable de lâart dramatique, le costume, nous amĂšne tout naturellement au tailleur de théùtre câest lui qui donne aux reines leurs robes de caractĂšre et les travestissements aux jeunes-premiĂšres ; son ciseau gouverne tout. Le tailleur de théùtre dit de tel acteur Câest un bon, câest un homme Ă garde-robe ; » cela signifie il est solvable. Câest auquel dâentre eux habillera mademoiselle Georges, Ă cause de lâampleur de ses formes et de lâaunage mademoiselle Georges ferait en effet Ă elle seule la fortune dâun magasin. Les tribulations dâun tailleur de théùtre, la veille dâune premiĂšre reprĂ©sentation, ne sauraient se rendre ces malheureux ressemblent aux martyrs des premiers siĂšcles. Le directeur, lâauteur, lâacteur, le figurant et le musicien, sont sur son dos. Le magasin des costumes, dont il est le chef, Ă©prouve un bouleversement complet 3 les rĂ©criminations pleuvent sur lui. Lâactrice ne trouve pas assez de lĂ©s Ă sa robe ; elle en demande huit, le nombre favori de mademoiselle Mars. Il lui faut le coup dâĆil de NapolĂ©on pour suffire Ă tout ; il y a des instants oĂč il est tentĂ© dâabdiquer. Quand on monte une piĂšce de théùtre, des dessinateurs, du talent de Gavarni ou de Monnier, harcelĂ©s par les auteurs ou les directeurs leurs amis, se chargent complaisamment du tracĂ© des costumes. Il arrive rarement que leurs indications soient suivies, mais celles de lâauteur le sont encore moins. Un tragĂ©dien cĂ©lĂšbre, connu sous la restauration comme sous lâempire pour sa diction quelque peu gasconne et matamore, fait monter le tailleur du théùtre dans sa loge le soir dâune premiĂšre reprĂ©sentation, et lui demande son costume du premier acte. Il est bien simple, monsieur, rĂ©pond celui-ci ; un manteau dâĂ©toffe brune et un chapeau anglais Ă larges bords, vous faites un prince dĂ©guisĂ© 4. â Comment ! pas de croix, pas de boutons Ă rubis, pas de broderies ? â VoilĂ le dessin, voyez vous-mĂȘme. » Le tragĂ©dien furieux rentre dans sa loge ; il en sort aprĂšs un grand quart dâheure de toilette, plaquĂ© de cordons, de bagues, dâoripeaux ; il ressemblait par lâĂ©clat au lustre de la salle. Le rideau va se lever, quand lâauteur de la tragĂ©die nouvelle lâaperçoit dans la coulisse. Vous nâavez donc pas compris ? dit le malheureux au tragĂ©dien ; vous faites Ă ce premier acte un prince dĂ©guisĂ©. - DĂ©guisĂ©, ou non, je vais entrer. - Vous nâen ferez rien, vous donneriez le coup de mort Ă ma piĂšce. Montez dans votre loge, vous avez encore le temps. » Les trois coups frappaient les planches, le tragĂ©dien entra en scĂšne. Vous nây entendez rien, mon cer, dit-il Ă lâauteur qui tremblait de tous ses membres, il vot mieux faire envie que pitiĂ© ! » La piĂšce fut sifflĂ©e dĂšs la troisiĂšme scĂšne, le parterre sâĂ©tait changĂ© en une hydre Ă mille clefs. Câest au carnaval et dans lâenceinte flamboyante de Musard, que les habits du tailleur costumier sâĂ©panouissent et retrouvent leur jeunesse. TirĂ©s de leur case par Moreau, Huzel ou Babin, ils leur reviennent poudreux et trouĂ©s comme aprĂšs la bataille, trop heureux quand leur collet, brutalement happĂ© par la main dâun sergent de ville, nâa pas cĂ©dĂ© ! Il faut voir avec quelle minutieuse anxiĂ©tĂ© le tailleur observe leurs moindres Ă©gratignures ! Etendus sur sa longue table comme autant de blessĂ©s, empreints encore de lâodeur nausĂ©abonde du bal public, ils se souviennent peut-ĂȘtre ces pauvres habits si tant est quâils aient une Ăąme ! des charmants et joyeux seigneurs qui sâagitaient jadis si complaisamment dans leur velours, courant du ColysĂ©e au jeu de la Reine, et du jeu de la Reine aux soupers de madame dâOlonne. Leurs paillettes dĂ©tachĂ©es jonchent le sol, ils versent au pied du tailleur des larmes de perles. Ces pauvres habits de marquis passeront demain peut-ĂȘtre dans la valise dâun premier amoureux, dâun chicardiste, ou dâun saltimbanque ; ces robes de duchesses serviront aux filles acrobates qui avalent des Ă©pĂ©es ! Ainsi va le monde, et le plus beau livre du monde se cache peut-ĂȘtre chez le tailleur costumier, oĂč dorment tant de souvenirs perdus et tant de gloires Ă©teintes. Et maintenant que nous vous avons parlĂ© du tailleur costumier, le roi de tous les tailleurs selon nous, aurons-nous le courage de reporter nos yeux sur trois types plus modestes, mais que lâon ne nous pardonnerait pas dâavoir oubliĂ©s dans notre sĂ©rie ? Nous voulons parler du tailleur ambulant, du tailleur dâĂ©tudiant et du tailleur-portier. Si le tailleur dâun homme Ă la mode fait souvent crĂ©dit Ă son client, sâil accepte humblement les conditions de ce Don Juan nouveau comme un autre M. Dimanche, que sera-ce, bon Dieu, du tailleur ambulant, qui colporte avec lui sa marchandise ? Il vous cĂšde un habit pour un vieux manteau ou pour des bottes trouĂ©es. Lâelbeuf et le bouracan deviennent pour lui un prĂ©texte dâĂ©changes lucratifs ; il voiture sur son dos son fil, ses ciseaux et ses aiguilles. Ătablissant son Ă©choppe au coin du village, il raccommode les habits de la commune ; met des morceaux au sacristain et aux enfants de chĆur Ă bon compte ; Ă©vite avec soin la gendarmerie qui lui demanderait sa patente, et retourne gaiement chez lui en montant sur le marchepied des diligences. Moins heureux peut-ĂȘtre que tous ses confrĂšres, le tailleur dâĂ©tudiant passe toute sa vie Ă espĂ©rer ; or, en Normandie on sait que ce mot espĂ©rer veut dire attendre. RenvoyĂ© presque toujours Ă des payements lointains et peu sĂ»rs, le digne homme en prend son parti ; seulement vous le voyez lâĆil aux aguets comme un chat toutes les fois quâil sâagit dâun Ă©vĂ©nement pour sa pratique. A la veille des examens de droit ou de mĂ©decine, il va trouver son jeune homme et lui demande sâil est ferrĂ©. Comme du succĂšs ou de lâinsuccĂšs dâun examen dĂ©pend lâenvoi des fonds paternels, le tailleur Ă©prouve durant ces trois heures mortelles de la thĂšse toutes les angoisses de lâĂ©tudiant lui-mĂȘme. Alors la boule noire lui apparaĂźt comme un horrible vĂ©to lancĂ© contre son propre mĂ©moire ; sâil habille lâun des examinateurs, il cherche Ă lâinfluencer. M. Auguste ou M. Ernest est un charmant jeune homme, dit-il au sĂ©vĂšre professeur, il se brĂ»le le sang sur les cinq codes. M. Athanase Polycarpe se dessĂšche et se racornit sur ses livres de mĂ©decine ; depuis un an il a maigri de cinq pouces dâentournure pour ses habits. » Ainsi argumente le pauvre tailleur qui ne voit que trop lâĂ©pĂ©e de DamoclĂšs suspendue sur lâĂ©tudiant lutin familier des bals de Sceaux ou de la ChaumiĂšre. Mais aussi quand il a passĂ© sa thĂšse avec des boules blanches, quelle douce satisfaction pour le tailleur, quel Ă©clair de joie rĂ©pandu sur lui ! Il Ă©labore scrupuleusement le soir le mĂ©moire quâil lui prĂ©sentera le lendemain, il pĂšse dans la balance de sa justice le prix dâun bouton, dâune reprise. Pendant ce temps lâĂ©tudiant dĂźne aux Vendanges, et on lui rĂ©pĂšte le LaureĂą donandus Apollinari dâHorace. Quand lâinfortunĂ© tailleur se prĂ©sente le lendemain, son crĂ©ancier est parti pour sa province, oĂč il va lui-mĂȘme chercher Ă dĂ©sarmer le courroux dâun oncle ou dâun pĂšre qui sâattendrira devant ses lauriers. Finissons par toi, mĂ©morable hĂ©ros dâune persĂ©cution aussi acharnĂ©e que celle des calvinistes, par toi que lâun de nos prĂ©fets alors il nâĂ©tait que vaudevilliste ! tourmenta si longtemps pour des cheveux que tu nâavais plus ! par toi qui cumules Ă la fois les fonctions de tailleur et de portier, comme si ce nâĂ©tait point assez dâun martyre ! ĂveillĂ© le matin par le balayage impĂ©rieux de la cour, tu quittes le balai pour le ciseau, et frĂ©mis en trouvant sur ton unique table des gilets et des habits morcelĂ©s en vingt endroits. A peine viens-tu de te courber, le fil entre les dents, lâaiguille Ă la main, sur ce quotidien travail, quâon frappe Ă la porte, et que le facteur te demande trois sous pour une lettre. Ta loge Ă©troite et dans laquelle il tombe un jour si douteux ne contient que toi, ta femme et ton chat ; or ta femme babille sans travailler, ton chat griffe tes habits, et les dĂ©cout. CoiffĂ© dâun bonnet de coton, aussi pyramidal que lâobĂ©lisque, tu lis alors le journal de tes locataires, et u as la douleur dây voir figurer dâinsolentes annonces de tailleurs, toutes plus superbes et plus triomphantes les unes que les autres. Toi cependant nâes-tu pas aussi un artiste, nâhabilles-tu pas dâaprĂšs un patron plus dâune cĂ©lĂ©britĂ© ? Le fait est rĂ©el, il y a des lions qui ont trouvĂ© plus commode de se faire habiller par leur portier voilĂ un tailleur qui ne court pas, qui est Ă vous, et que vous avez sous la main ! DrapĂ© dans sa gloire comme beaucoup dâautres, il pourrait mettre sur sa porte Parlez au tailleur ! il laisse lâhumble annonce Parlez au concierge ! Son unique vengeance est de faire attendre Ă la porte, passĂ© minuit, les locataires assez dĂ©daigneux pour oublier son gĂ©nie et ses ciseaux ; la pluie tombe Ă flots, elle gĂątera du moins leur elbeuf. Il ne demande plus quâune chose au ciel câest quâil lui vienne un gĂ©nĂ©ral ou un dĂ©putĂ© pour son client ; de la sorte son habit pourra se pavaner Ă la cour. Quand il lui arrive un congĂ©, et que comme BĂ©lisaire il lui faut errer de porte en porte, il reçoit stoĂŻquement son renvoi, car il est citoyen du monde, et changer de loge, câest pour lui changer de pratiques. Sur ses vieux jours, il achĂšte un pouce de jardin et se fait tailleur Ă la banlieue ; son mobilier se compose dâune table, dâun poĂȘlon et dâune pipe. Il a renoncĂ© Ă tirer le cordon, mais en revanche câest souvent un de ses confrĂšres ruinĂ©s qui le lui DE BEAUVOIR. NOTES 1 M. JOURDAIN. Ah ! vous voilĂ . Je mâallais mettre en colĂšre contre vous. LE MAĂTRE TAILLEUR. Je nâai pu venir plus tĂŽt, et jâai mis vingt garçons aprĂšs votre habit. M. JOURDAIN. Vous mâavez envoyĂ© des bas de soie si Ă©troits, que jâai eu toutes les peine du monde Ă les mettre ; et il y a dĂ©jĂ deux mailles de rompues. Vous mâavez aussi fait faire des souliers qui me blessent furieusement⊠La perruque et les plumes sont-elles comme il faut ? LE MAĂTRE TAILLEUR. Tout est bien. Le Bourgeois gentilhomme, acte II, scĂšne 8. 2 Il y en avait six couchĂ©s sur lâĂ©tat de la Maison du Roi, aux gages de 120 livres chacun. Mais le premier dâeux tous travaillait seul pour les habits de S. M. Il Ă©tait qualifiĂ© valet de chambre du Roi, et devait, pendant quâon habillait S. M. se trouver Ă son lever. Quand le Roi prenait un habit neuf, pour cette premiĂšre fois, le tailleur prĂ©sentait les chausses de Sa MajestĂ©. Outre ses gages ordinaires de 120 livres, il avait 150 livres de rĂ©compense par quartier, payĂ©es au trĂ©sor royal, et encore 600 livres Ă la fin de lâannĂ©e payĂ©es par le trĂ©sorier de lâargenterie, et bouche Ă la cour toute lâannĂ©e. 3 A propos de magasin, le directeur dâun théùtre fermĂ© Ă cette heure, homme ingĂ©nieux, connu par ses reparties qui font face Ă tout, disait Ă lâun de ses acteurs, le jour dâune premiĂšre reprĂ©sentation Comme vous voilĂ accoutrĂ©, mon cher M*** ! on ne vous a donc pas ouvert le magasin ? » Or, il nây avait dĂ©jĂ plus de magasin Ă son théùtre, les huissiers lâavaient saisi ; il ne lui restait que le Magasin théùtral, qui se vend 3 sous Ă la porte. 4 Historique. ________________ Comme corollaire Ă notre article, nous croyons devoir donner ici dans son entier la lettre de M. Magloire, notre concierge. ĂlĂšve de Catel, et ne travaillant plus Ă cette heure que pour deux ou trois dĂ©putĂ©s, M. Magloire sâillusionne peut-ĂȘtre sur la dĂ©cadence de lâart nous laissons le lecteur Ă mĂȘme de juger dans la polĂ©mique quâil nous livre. Vous ignorez peut-ĂȘtre, monsieur, quâil y a quelques jours, M. FrĂ©dĂ©ric 1 mâa descendu une redingote pour y repriser un accroc ? Eh bien, monsieur, vous aviez oubliĂ© des papiers dans la poche, et je dois vous avouer que ces papiers, je les ai lus ! câĂ©tait du papier imprimĂ©, sans cela je nâaurais pas pris une telle libertĂ© ; mais je me suis laissĂ© entraĂźner en pensant que je trouverais peut-ĂȘtre quelques-unes de vos Ćuvres. Quelle a Ă©tĂ© ma surprise de voir quâil sâagissait du tailleur !!! Vous vous moquez bien, sans doute, de ce que peut penser un vieux tailleur-portier, sur ce quâil plaĂźt dâĂ©crire Ă un monsieur tel que vous ; cependant je ne puis mâempĂȘcher de vous dire quâaprĂšs en avoir bien ri, ma femme et moi, une seconde lecture nous a fait remarquer quâil manquait quelques dĂ©tails techniques, surtout ceux qui ne peuvent ĂȘtre connus que par les gens qui sont nĂ©s et qui ont vĂ©cu dans le mĂ©tier. Quoique dans votre Ă©crit vous soyez un peu sĂ©vĂšre pour les tailleurs-portiers, je viens vous offrir ces dĂ©tails. Personne nâest Ă mĂȘme plus que moi de vous mettre au courant de ce qui sâest passĂ© et de ce qui se passe encore parmi les tailleurs. Jadis, monsieur, jâai Ă©tĂ© Ă©tabli. Jâavais mĂȘme quelque rĂ©putation. Si je nâai pu ĂȘtre propriĂ©taire, je suis du moins le reprĂ©sentant de cette classe estimable, et jâai sur elle le grand avantage de ne jamais faire partie du jury ni mĂȘme de la garde nationale. Ce qui me console encore, câest la pensĂ©e que parmi les propriĂ©taires on ne trouverait peut-ĂȘtre pas un bon portier ; car pour cela il faut connaĂźtre les hommes, et câest ce qui fait sans doute que tant de tailleurs sont choisis pour portiers. Si donc, vous ne dĂ©daignez pas les observations dâun vieux praticien, je vous en soumettrai quelques-unes qui pourront vous Ă©clairer sur la partie technique de notre mĂ©tier. Les tailleurs ne sont pas ce quâun vain peuple pense. » Depuis dix ans, monsieur, il nây a plus dâautres tailleurs, rĂ©ellement tailleurs militaires, que les tailleurs de rĂ©giments. Le maĂźtre tailleur, il est ainsi nommĂ©, a le grade de sergent dans lâarmĂ©e. Il est reconnaissable parmi les autres sous-officiers, en ce que son ventre sâarrondit lĂ©gĂšrement en bosse, avantage qui serait parfaitement inexplicable avec la paye dâun sergent ordinaire. Le maĂźtre tailleur habille tous les soldats du rĂ©giment sur trois tailles, les seules permises aux dĂ©fenseurs de la patrie. Quant aux officiers, il prend individuellement leurs mesures, et les enveloppe du mieux quâil peut. Ses coupeurs sont caporaux, ses ouvriers sont soldats, et leur habiletĂ© ne saurait ĂȘtre mise en doute. Pourraient-ils, en effet, ne pas manier les ciseaux et lâaiguille mieux encore que le fusil, lorsque le maĂźtre tailleur peut user, comme stimulant, de la salle de police et du cachot ? Son expĂ©rience personnelle lui a enseignĂ© lâeffet quâon en obtient, car lui-mĂȘme, tout maĂźtre tailleur quâil est, y couche quelquefois, par la volontĂ© supĂ©rieure du capitaine dâhabillement, son ennemi naturel ; je dis naturel, mais non irrĂ©conciliable. On cite en effet des occasions oĂč ces deux messieurs se sont rapprochĂ©s mutuellement et ont fini par sâentendre. Cet accord expliquerait peut-ĂȘtre comment certaines piĂšces de drap bleu de roi et garance ont paru dans le commerce Ă des prix extrĂȘmement modĂ©rĂ©s. En somme, le maĂźtre tailleur de rĂ©giment nâest pas trop malheureux ; sâil nâa pas de forts bĂ©nĂ©fices, ils sont assurĂ©s, et au bout de quinze Ă vingt annĂ©es dâexercice, il se retire dans son village et met le pot au feu deux ou trois fois par semaine. Si nous passons au tailleur civil, au tailleur par excellence, que de choses Ă vous dire ! nous parlerons du tailleur en rĂ©putation 2. Il y a toujours eu Ă Paris un artiste fortunĂ© qui a su plaire et chez lequel chacun court, sous peine de nâĂȘtre pas considĂ©rĂ© comme un homme Ă la mode. A cĂŽtĂ© de ce prince des tailleurs, on remarque cependant un rival qui peut atteindre sa cĂ©lĂ©britĂ© et qui trouble son sommeil. Ce rival, cauchemar perpĂ©tuel, il le lui faut combattre chaque jour et Ă chaque heure pour ne pas se laisser dĂ©passer par lui en inventions nouvelles. Jugez combien cette lutte devient animĂ©e, lorsquâelle a lieu entre deux, trois et quatre rivaux ! Ce nombre, dĂ©jĂ bien Ă©levĂ©, de tailleurs Ă la mode, nâa jamais Ă©tĂ© dĂ©passĂ©. Au-dessous de ces sommitĂ©s, on compte une vingtaine de bonnes maisons, de ce quâon appelle premier ordre puis une cinquantaine de second ordre le reste se subdivise Ă lâinfini et est vraiment innombrable. Je voudrais pouvoir citer des noms, monsieur, pour rappeler les faits de ces tailleurs cĂ©lĂšbres qui ont brillĂ© depuis quarante ans. Jâaurais Ă vous raconter plus dâune biographie. Je vous parlerais de Chevalier, le tailleur de lâEmpereur, qui apportait chaque matin Ă S. M. une nouvelle culotte et un nouveau gilet de casimir blanc ; je vous parlerais de LĂ©ger 3, de Thomassaint, dâAcerby, le fameux culottier, celui-lĂ mĂȘme devant lequel lâempereur de Russie, Alexandre, se vit contraint dâĂŽter ses culottes, parce quâil ne prenait ses mesures que sur le nu ! Je traverserais lâempire pour arriver Ă la restauration. Je parlerais de Staub, le grand Staub, nom cĂ©lĂšbre Ă jamais, Staub, qui le premier imagina de couper les revers de lâhabit de les rapporter ensuite, afin dâobtenir un contour plus gracieux, une cassure de collet plus facile. Cette audace fut couronnĂ©e du plus brillant succĂšs, et je crois pouvoir Ă©tablir une comparaison entre Staub et Christophe Colomb. En effet, du temps du cĂ©lĂšbre GĂ©nois, lâopinion gĂ©nĂ©rale, comme chacun le sait, nâĂ©tait-elle pas, monsieur, que rien nâexistait au delĂ des mers, et que toute la terre habitable Ă©tait connue ? Les dĂ©couvertes ultĂ©rieures ne diminuĂšrent rien de sa gloire, bien loin de lĂ , elles prouvĂšrent la sublimitĂ© de son gĂ©nie qui lui avait fait deviner un continent au delĂ de lâAtlantique. Il en est de mĂȘme de Staub. Jadis on croyait avoir tout fait en faisant un habit. Il vint, et osant couper les revers, câest-Ă -dire faire une couture lĂ oĂč il nây en avait pas, il ouvrit une route nouvelle aux Ă©tudes, et, nouveau Colombus 4, il mit sur la route des mille suçons que lâon fait maintenant aux habits. Je parlerais de KlĂ©ber ne pas confondre avec lâillustre gĂ©nĂ©ral, qui avait tant de talent et encore plus dâinconduite ; KlĂ©ber qui, grĂące Ă la protection et aux secours dâun lord plus connu par les folies quâon lui prĂȘte que par ses bienfaits quâon ignore, aurait pu arriver Ă la plus haute fortune et qui mourut dans la misĂšre. Je parlerais de bien dâautres encore ; mais si je nommais tous ces tailleurs cĂ©lĂšbres, tous ces maĂźtres qui ne sont plus, il me faudrait, arrivant aux tailleurs actuels, vous citer des noms connus aujourdâhui. Le ciel me prĂ©serve de le faire ! parler des tailleurs de cette Ă©poque-ci, monsieur ! Ă©poque dâanarchie sâil en fut jamais ! Ă©poque de vanitĂ© oĂč chacun se croit un gĂ©nie, et oĂč le plus petit et le plus inconnu des tailleurs pense avoir autant de talent que le premier ! Non, non, monsieur, jâaime mieux me taire je soulĂšverais trop de haines, et Dieu sait si mon obscuritĂ© me dĂ©fendrait ! On viendrait attaquer la vĂ©racitĂ© de mes rapports ; sous prĂ©texte que je suis portier, on dirait peut-ĂȘtre que je ne suis pas tailleur. Et quâimporte, aprĂšs tout, que tel soit le premier et tel autre le second ; ce qui importe, monsieur, câest le dĂ©tail de lâintĂ©rieur des maisons, car câest lĂ seulement que se trouve le curieux, je dirais presque lâinconnu de lâĂ©tat. Dans le mĂ©tier de tailleur, monsieur, nous avons dâabord lâouvrier Ă la journĂ©e. Celui-ci porte le nom de pompier. Vous qui ĂȘtes initiĂ© Ă nos vieux livres, savez-vous le pourquoi 5 ? Cet ouvrier est occupĂ© en gĂ©nĂ©ral Ă retoucher les effets dâhabillement qui, ayant Ă©tĂ© essayĂ©s, ne satisfont pas complĂ©tement le goĂ»t des pratiques. Ces retouches sâappellent poignards savez-vous encore le pourquoi 6 ? Ainsi la fonction ordinaire du pompier est de poignarder, ou de faire des poignards. Les pompiers rĂ©unis forment la pompe. Il y a la grande et la petite pompe la grande, pour les habits et redingotes grandes piĂšces ; la petite, pour les pantalons et gilets petites piĂšces. Les chefs sont chefs de grande et de petite pompe. Lâatelier est composĂ© en partie de pompiers et en partie dâouvriers Ă leurs piĂšces appelĂ©s appiĂ©ceurs. Le tout est sous la surveillance du chef dâatelier. Il y a une autre classe dâouvriers comme sous le mĂȘme nom dâappiĂ©ceurs. Ceux-ci travaillent chez eux, se font aider par leurs femmes et leurs enfants. Ils ont en outre un ou deux apprentis. Ces apprentis Ă©taient jadis appelĂ©s bĆufs, aujourdâhui ce sont des tartares. Ces ouvriers appiĂ©ceurs travaillant chez eux ont quelquefois un habit Ă faire Ă leur compte pour un ouvrier dâune autre partie. Celui-ci amĂšne un de ses amis qui, Ă son tour, en amĂšne dâautres. VoilĂ une petite clientĂšle, et lâappiĂ©ceur a franchi le premier Ă©chelon. Si le nombre de ses pratiques augmente assez pour quâil ait Ă sâoccuper, lui, sa femme, ses enfants et ses tartares, alors il envoie promener son grĂȘle le maĂźtre qui lâoccupait, paye une patente de 17 f. 50 c., et le voilĂ Ă son tour tailleur patentĂ©. De lĂ , monsieur, avec du talent et de lâactivitĂ©, il peut arriver au sommet. Il commence par chercher Ă se faire dâabord lâami de quelques valets de chambre, il les habille Ă crĂ©dit et leur promet une belle gratification, sâils parviennent Ă le faire travailler pour leurs maĂźtres. Ces valets de chambre, sĂ©duits par des maniĂšres si engageantes, lui promettent leur protection et dĂ©clarent nâavoir jamais vu un aussi habile tailleur 7. Si ces messieurs rĂ©ussissent, voilĂ notre appiĂ©ceur avec des pratiques dâun genre plus Ă©levĂ©. Il nâa plus le temps de coudre, il cesse donc de croiser les jambes pour leur laisser reprendre une position plus naturelle, et il se consacre tout entier Ă la coupe. Encore un peu dâaugmentation dans ses affaires, et sa femme, se livrant Ă la vente, fait lâarticle avec succĂšs. BientĂŽt, monsieur, il faut prendre un employĂ©, puis deux, puis trois. Mais sans nous arrĂȘter Ă une maison ordinaire, passons tout de suite Ă une maison de premier ordre, et voyons-en lâĂ©tat-major. Le chef se rĂ©serve en gĂ©nĂ©ral la coupe des habits, mais dĂšs quâil est un peu ancien dans les affaires, il se fait aider par un jeune sous-chef, qui doit lui succĂ©der un jour. Voici maintenant la liste des employĂ©s chefs de service. Coupeur de pantalons, coupeur de gilets, coupeur de livrĂ©e, apprĂȘteurs, coureurs, chef dâatelier, commis de magasin, teneur de livres. Parlons dâabord du coupeur de pantalons. Quâil soit nĂ© en Gascogne ou en Normandie, quâil soit Basque ou Picard, le coupeur de pantalons arrive toujours dâAngleterre, oĂč, par parenthĂšse, on les coupe fort mal, et oĂč le tailleur en rĂ©putation pour cette partie du costume est un Français. Sâil vous est donnĂ©, monsieur, de pĂ©nĂ©trer dans le sanctuaire oĂč il sâenferme, et Ă quelque heure du jour que vous vous prĂ©sentiez, vous trouverez infailliblement le coupeur de pantalons aux prises avec une botte. Il la tourne et retourne en tous sens⊠Une anxiĂ©tĂ© pĂ©nible est peinte sur son visage. Il est lĂ , ajustant sur cette botte fatale, au moyen dâun sous-pied fixe ou cousu, un bas de pantalon rebelle. Mais en vain il place le sous-pied en avant ou en arriĂšre, en vain le carreau, puissant auxiliaire, lui prĂȘte son secours pour tendre ou rentrer lâĂ©toffe, un pli, pli affreux, image dâune vis ou dâun tire-bouchon, reste lĂ , toujours lĂ , malgrĂ© ses efforts. Il y pense le jour, il y pense la nuit ; et si la fatigue le fait enfin cĂ©der au sommeil, un songe pĂ©nible le met de nouveau aux prises avec la fatale botte ! Mais cette fois, au lieu de cette chaussure si fine et si dĂ©licate que Braun sait faire, câest une botte immense, dĂ©mesurĂ©e, au talon aigu et Ă moitiĂ© tournĂ©. Elle sâavance sur lui la tige haute et les tirants dressĂ©s, et il lâentend sâĂ©crier Un pantalon sans plis ! Saisi dâhorreur, il veut se soustraire par la fuite Ă ce monstre hideux ; hĂ©las ! vaine tentative ! son ennemi, plus prompt que lâĂ©clair, sâĂ©lance, le renverse, et, se posant fiĂšrement sur sa poitrine, rĂ©pĂšte dâune voix qui rappelle le craquement dâune botte sur le parquet Un pantalon sans plis !... Tout autre, au rĂ©veil, prendrait ses ciseaux, et dâune main vengeresse lacĂ©rerait bottes et pantalons mais Dieu a donnĂ© au coupeur toute la patience du gĂ©nieâŠ.. Il reprend donc ses travaux sans la moindre hĂ©sitation. Aussi, digne rĂ©compense dâune si noble tĂ©nacitĂ©, parvient-il, aprĂšs huit jours dâefforts constants, Ă atteindre enfin ce chic tant recherchĂ© de nos Ă©lĂ©gants, câest-Ă -dire la forme si gracieuse et sans plis dâun tuyau de poĂȘle !... Le coupeur de gilets et le coupeur de livrĂ©e sont ordinairement dâanciens tailleurs qui, nâayant pas rĂ©ussi, aiment mieux, exempts de tous soucis, ĂȘtre coupeurs spĂ©ciaux dans une grande maison que de tenter de nouveau la fortune. . . . . . Le coupeur de livrĂ©e ne laisse pourtant pas dâavoir quelques ennuis. Son nom vous indique suffisamment, monsieur, Ă quelles personnes il a particuliĂšrement affaire ; mais nâallez pas en conclure pour cela que câest un homme dĂ©pourvu de talents et dont on fasse peu de cas. Bien loin de lĂ , je vous assure, car les gens de maison sont de leur nature fort exigeants, et dâautant plus difficiles Ă satisfaire que leurs dĂ©sirs sont presque toujours en raison inverse des ordres donnĂ©s par leurs maĂźtres. Il faut donc au coupeur de livrĂ©e assez dâhabiletĂ© et dâintelligence pour satisfaire Ă la fois ces deux pouvoirs opposĂ©s. En principe gĂ©nĂ©ral, pourtant, il obĂ©it dâabord, et avant tout, aux volontĂ©s des domestiques, puis aprĂšs, et autant que possible, aux ordres donnĂ©s par les maĂźtres. Il serait trop long de vous dire ici les motifs qui le font agir ainsi ; mais croyez-en ma vieille expĂ©rience personnelle, il faut Ă tout prix satisfaire ces messieurs. Si le cocher est mĂ©content, ne sait-il pas, par un mouvement adroit lorsquâil prend ses guides, faire remonter son habit de telle sorte que le dos soit plein de plis, ou que le collet se dĂ©tache de sa cravate ; et si le valet de pied croit avoir Ă se plaindre, ignorez-vous que ses habits ne dureront pas un instant, quand bien mĂȘme il devrait, pour le prouver Ă son maĂźtre, lui montrer, comme Ă©tant le dernier fait, lâhabit de lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente quâi a continuĂ© Ă porter incognito pour Ă©conomiser le nouveau. Il nâest pas jusquâau groom, mĂȘme Ă lâĂ©tat de tigre, qui ne sache Ă lâoccasion dĂ©chirer sa culotte au genou pour faire piĂšce au tailleur ! La fonction principale de lâapprĂȘteur est de mettre dans les bĂ»ches nom que lâon donne Ă un habit coupĂ©, mais non cousu les diffĂ©rents morceaux de toile, de tiretaine, de passements, de poches qui constituent ce quâon appelle les garnitures. Le commis de magasin tient les draps en ordre il est censĂ© le faire, et est chargĂ©, concurremment avec le teneur de livres, de prĂ©senter les notes et de recevoir lâargent. Pauvre diable ! il est souvent mal accueilli, car dans ce siĂšcle on ne paye guĂšre son tailleur, et il ne reçoit souvent que des injures. Câest Ă lui que lâon adresse des reproches nombreux sur la dĂ©testable qualitĂ© du drap et la mauvaise confection des habits, qui ne vont jamais bien quand il faut en payer le prix. Câest Ă lui quâon jette ces paroles qui, je le crains bien, vont passer en axiome Monsieur, un tailleur gagne tant, quâil est tout Ă fait inutile de le payer 8. Mais câest sur le coureur que jâappelle votre sympathie. Celui-lĂ , monsieur, est payĂ© le moins, mais il travaille le plus. Quelquâun qui avait Ă©tĂ© Ă mĂȘme dâapprĂ©cier ce quâil y a dâĂ©nergie et de patience, de courage et dâabnĂ©gation dans un coureur, sâĂ©tonnait que lâAcadĂ©mie nâeĂ»t jamais songĂ© Ă choisir lâun dâentre eux pour lui dĂ©cerner le prix Monthyon. Câest quâen effet, monsieur, le coureur, justifiant son nom, ne sâarrĂȘte jamais. Le voyez-vous dâici, la taille si cambrĂ©e, quâelle en est creuse, ses bras arrondis et les coudes saillants en dehors, et ses jambes fluettes supportĂ©es par de larges pieds ! chaque dĂ©tail du coureur nâest peut-ĂȘtre pas dans de justes proportions, mais quelle harmonie dans le tout !sa base est large, bien large, il est vrai, mais sans cette largeur qui vous offusque, comment pourrait-il se maintenir en Ă©quilibre avec cet Ă©norme paquet sous le bras ? Dans sa vie habituelle comme dans ses jours de fĂȘte, le coureur, monsieur, se distingue par une mise toujours en avant de la mode ; si nos Ă©lĂ©gants ont adoptĂ© la taille longue, la sienne descend jusquâĂ sa croupe ; si, au contraire, la taille courte est en faveur, soyez certain que la sienne est au milieu du dos. Mais les deux choses quâil affectionne et quâil garde quel que soit le goĂ»t du jour, ce sont les pantalons trĂšs-Ă©troits et les manches courtes. Si de ce pantalon presque collant sâĂ©chappe un pied dâune grandeur imposante, une main rouge et non moins grande sort de cette manche qui descend Ă peine au poignet. Si ses pieds dĂ©daignent assez volontiers lâusage sybarite des bas, ses mains dans la semaine dĂ©daignent entiĂšrement lâusage aristocratique des gants. Mais le dimanche, jour de repos, il met les gants jaunes oubliĂ©s dans lâhabit que vous aviez donnĂ© pour y recoudre un bouton, et ainsi parĂ©, il va danser dans une foule de bals de sociĂ©tĂ©, oĂč il est certain dâattendrir des giletiĂšres. Aussi que de sĂ©ductions il y porte alors avec lui ! que de tendres regards lui sont adressĂ©s ! que de doux aveux il obtient ! mais il ne peut attendre lâamour doit le couronner au plus vite, car demain, demain il reprendra son paquet, et, comme au Juif errant, le devoir lui criera Marche, marche jusquâĂ dimanche ! Tel est le coureur. Nâest-ce pas un admirable type de dĂ©vouement dans ce siĂšcle dâĂ©goĂŻsme ? car, malgrĂ© ses nombreuses qualitĂ©s, le coureur meurt comme il a vĂ©cu⊠coureur ! Nous avons passĂ© en revue tous les employĂ©s de la maison ; il ne me reste maintenant Ă vous parler que de lâĂąme qui fait mouvoir le corps entier⊠du maĂźtre... Avez-vous jamais rĂ©flĂ©chi, monsieur, Ă la fonction quâun tailleur exerce dans la sociĂ©tĂ© ? fonction tellement importante, quâil nây a personne plus indispensable que lui. On peut mourir sans mĂ©decin, monsieur, on ne peut vivre sans tailleur ; et Sedaine, lorsquâil remerciait son habit, avait bien compris toute lâinfluence de notre Ă©tat. En effet, tel se voit accusĂ© dâimpolitesse pour nâavoir pas rendu un salut, lorsquâil fallait accuser une emmanchure trop basse, ou un dessous de bras trop Ă©vidĂ©. Tel autre, sur le point de se voir possesseur dâune belle et riche hĂ©ritiĂšre, voit manquer son mariage parce quâil ne pouvait se baisser sans danger et ramasser le bouquet de sa belle, jetĂ© Ă terre Ă dessin par un rival. Que dâorateurs modernes ont manquĂ© dâĂ©loquence Ă la tribune, seulement parce que leur habit les gĂȘnait Ă lâentournure ! Que de rĂ©putations de gravitĂ© certains hommes dâĂ©tat nâont dĂ» quâĂ la hauteur de leur collet ! et si M. de Metternich a obtenu de si brillants succĂšs diplomatiques, croyez-moi, câest par lâimportance quâil a toujours attachĂ©e Ă la coupe gracieuse de ses habits 9âŠ..... Ainsi, monsieur, le tailleur, toujours le tailleur, partout le tailleur, avant tout. Si jâarrive maintenant aux notions quâil doit possĂ©der, nous verrons quâil faut quâil se connaisse en draperie, en soierie, en toile, en tricot, en broderie ; car il emploie drap, soierie, toile, tricot et broderie ; quâil soit bon administrateur, quâil sache apprĂ©cier le travail des ouvriers, coudre, se servir de la patte mouillĂ©e 10, du passe-carreau 11, du six-francs, et donner le coup de fer au besoin. Il faut quâil se connaisse en finances et en opĂ©rations de banque, car il lui faut toujours de lâargent pour payer exactement, et je vous ai dit quâil en reçoit peu de ses pratiques. Il faut quâil sache par quel mobile il peut sĂ©duire tel client 12, comment enlever celui-ci Ă un rival, retenir celui-lĂ , faire une concession et quelquefois aussi une impertinence Ă propos. Enfin, en dĂ©pit de toutes ces difficultĂ©s, il doit avoir lâesprit assez libre pour donner lâessor Ă son gĂ©nie inventif, afin dâavoir chaque saison un vĂȘtement nouveau et parfaitement inutile Ă livrer Ă lâadmiration de la foule 13. VoilĂ le tailleur, monsieur. Un homme sâest rencontrĂ© rĂ©unissant toutes ces qualitĂ©s, et vous jugerez de son intelligence supĂ©rieure et de sa connaissance profonde du cĆur humain sur ce seul fait, que ses employĂ©s avaient ordre de donner le titre de comte Ă tous ses clients. Aussi quelle vogue !!! Comparez Ă cet homme les nouveaux tailleurs, ils nâont plus que de lâindiffĂ©rence, presque du dĂ©goĂ»t pour leur noble profession ! Lui, fier de son Ă©tat, sâen paraĂźt comme de son plus beau titre de gloire, et ne craignait pas de courir les rues avec un paquet sous le bras quand il le fallait. Aujourdâhui, comme vous le dites, ces messieurs ont voitures et chevaux anglais ; un domestique porte Ă lâavance lâhabit quâils viennent essayer en gants jaunes et en bottes vernies ; ils ont les Ă©pingles les plus belles, les cannes les plus riches ; ils se mĂȘlent dâadmirer les statues, les tableaux, parlent dâarts et font des habits qui vont en dĂ©pit du sens commun !!! Cela me fait pitiĂ© ! et jâaime mieux lâobscuritĂ© de ma loge ! Adieu, monsieur !... Votre concierge, AndrĂ© MAGLOIRE, ĂlĂšve de Catel. »NOTES 1 Valet de chambre de lâauteur. 2 Le lecteur excusera cette forme de nous, forme doctorale, magistrale et qui dĂ©coule dâune science non Ă©quivoque. M. Magloire professe quelquefois avec avantage devant les coureurs, quâil ne manque pas dâattirer chez lui en leur offrant lâAudience douze romans inĂ©dits pour rien. 3 Les diffĂ©rents fournisseurs de lâEmpereur pour sa personne spĂ©cialement devaient se trouver chaque matin sur son passage, afin que sâil avait quelques observations Ă leur faire, il pĂ»t les leur adresser immĂ©diatement. Lorsque S. M. Ă©tait Ă Saint-Cloud, ces messieurs devaient sây rendre et se trouver Ă©galement lĂ comme ils le faisaient Ă Paris. LâEmpereur Ă©tant une fois mĂ©content de Chevalier, envoya chercher LĂ©ger, et lui dit Prenez-moi une mesure complĂšte et une fois pour toutes ; je nâai pas souvent de temps Ă perdre. » LĂ©ger, se trouvant le tailleur en titre, dut se conformer aux usages du palais et sây rendre chaque matin. Il remplit ce devoir trois mois durant, mais cette sujĂ©tion finit par lâennuyer, et comme il Ă©tait dĂ©jĂ riche, et surtout Ă cette Ă©poque fort occupĂ©, il nây alla plus que deux ou trois fois par semaine. Un jour lâEmpereur ne le trouvant pas, câen fut assez pour motiver le rappel de Chevalier. N. B. Nous demandons pardon Ă M. Marco Saint-Hilaire de cette excursion du tailleur sur ses domaines. 4 Notre portier habille un professeur du collĂšge Saint-Louis. 5 Nous avouons franchement notre ignorance et renvoyons la question ardue de M. Magloire Ă messieurs de lâAcadĂ©mie des Inscriptions. Serait-ce parce quâun jour dâincendie les ouvriers tailleurs Ă la journĂ©e se distinguĂšrent plus que les pompiers eux-mĂȘmes ? Nous rĂ©pugnons Ă croire que le sobriquet de pompier donnĂ© au divin AnacrĂ©on soit applicable aux ouvriers tailleurs Ă la journĂ©e. 6 Serait-ce parce que chaque retouche enlevant une partie du bĂ©nĂ©fice du maĂźtre, câest comme un coup de poignard portĂ© Ă sa caisse ? 7 M. Magloire dit vrai. La tyrannie des domestiques sur le tailleur est souvent portĂ©e Ă lâexcĂšs. On ne croirait jamais quelle influence ils exercent. Les personnes mĂȘme qui la subissent le plus ne sâen doutent pas. Si le tailleur nâest pas en bons termes avec le valet de chambre, il est perdu. Nous citerons un fait presque incroyable. Le valet de chambre dâun de nos dandys annonça un jour au tailleur de son maĂźtre quâil voulait avoir 5 0/0 sur ses fournitures. IrritĂ© du refus de celui-ci dâacquiescer Ă cet arrangement, il prit du vitriol, en frotta toutes les coutures et le tour des boutons de chaque habit. Il se fiait sans doute Ă cette belle vengeance, car tout se dĂ©chirait comme Ă plaisir. Malheureusement pour lui, son maĂźtre, quoique grand seigneur, avait eu une premiĂšre jeunesse assez Ă©chevelĂ©e pour se connaĂźtre en roueries de cette nature, et, apprĂ©ciant ce changement subit, il fit venir son valet de chambre. VoilĂ quelque temps lui dit-il, que mes habits se dĂ©chirent et que mes boutons sâen vont ; si cela continue, je vous chasse. Depuis ce temps le valet de chambre saluait le tailleur profondĂ©ment dans la rue. 8 Ce nâest pourtant pas Ă un commis, mais au chef de la maison lui-mĂȘme quâun Ă©crivain cĂ©lĂšbre du noble faubourg, homme trĂšs-illustre et trĂšs-supĂ©rieur, si ce nâest dans lâart de gĂ©rer ses propres affaires, tĂ©moigna son Ă©tonnement de ce quâau moment de partir pour une ambassade, il lui apportait son mĂ©moire montant Ă plus de 20,000 fr. et de ce quâon lui en rĂ©clamait le paiement. Il nâavait, reprit-il, jamais entendu dire quâon payĂąt un tailleur autrement que par testament. 9 Ici M. Magloire devient politique. Nous avons dĂ» retrancher deux ou trois phrases qui auraient peut-ĂȘtre, par leur cruditĂ©, compromis nos rapports diplomatiques avec lâOrient. 10 La patte mouillĂ©e est un morceau de toile ou de soie trempĂ© dans lâeau et qui sert Ă empĂȘcher le lustre de se former quand on presse un habit. 11 Le public avait peut-ĂȘtre ignorĂ© jusquâĂ prĂ©sent pourquoi chez Franconi un tailleur sâappelait Pas-carreau. Nous sommes forcĂ©s de rĂ©tablir la vĂ©ritable orthographe de lâaffiche Passe-carreau. Le passe-carreau est un morceau de bois sur lequel on unit les habits ; il a presque dĂ©trĂŽnĂ© le six-francs. 12 Quelques tailleurs emploient lâexpression de raser. 13 Nous trouvons cette note dans une correspondance inĂ©dite sur les beaux de Londres Il nây a rĂ©ellement pas de vĂȘtement inutile pour un homme Ă la mode. Le comte dâOrsay prĂ©tend que sâil faut par jour quatre paires de gants de diffĂ©rentes couleurs, il faut Ă©galement quatre espĂšces dâhabillement⊠Lors mĂȘme quâun dandy aurait lâhabitude de se lever Ă trois heures, ne lui faut-il pas plus dâun vĂȘtement du matin ? ne peut-il pas lui arriver dâĂȘtre forcĂ© de sortir un jour Ă neuf heures ? sâhabillera-t-il comme Ă trois heures ? et sâil a un duel, mettra-t-il le mĂȘme frac que sâil se rendait au parc ? Sâil le fait, je le dĂ©clare hautement, câest un homme abĂźmĂ© de rĂ©putation.
Dansle Tailleur du roi et Son Apprenti, on retient quâil vaut mieux ne pas parler Ă la place de quelquâun dâautre. BD CM1 CM2. Toto lâornithorynque et lâarbre magique > Omond et Yoann. Catastrophe : la riviĂšre oĂč Toto lâornithorynque se baigne chaque jour nâa plus dâeau ! D »oĂč provient cette soudaine sĂ©cheresse ? roman CM1. Le poil dans la main > Corinne Fleurot. C
Bonjour, Bonsoir Ă tous,Voici une liste de mĂ©tiers possibles, pour vos personnages, avec une courte description et caractĂ©ristiques rang social et le mĂ©tier exercĂ© sont trĂšs liĂ©s. Par exemple, un Serf ne pourra pas exercer de mĂ©tier trĂšs qualifiĂ©, tout comme un Noble ne s'amusera pas Ă cultiver lui-mĂȘme ses liste est une prĂ©sentation globale non exhaustive.âŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâŒâą BOUCHERLe boucher s'occupe de tuer les cochons, vaches et moutons des paysans et nobles. Soit il se fait payer, soit il conserve une partie de la viande.âą BOULANGERUn boulanger est une personne qui fabrique du pain. Le pain est la base de l'alimentation et chacun en consomme Ă peu prĂšs un kilogramme par boulangers doivent cuire leur pain au four banal ». Le mot banal vient de lâimpĂŽt instaurĂ© par le seigneur la taxe de banalitĂ©.âą CHARPENTIERLe travail de charpentier consiste Ă construire toutes sortes de choses en bois. Le bĂ»cheron fournit le bois aux charpentiers. Le bois sert Ă©galement Ă construire des toits, Ă les rĂ©nover ou faire de petites retouches. Le charpentier est un peu comme un menuisier. Les maĂźtres charpentiers du roi devaient, pour ĂȘtre admis, avoir travaillĂ© quelque temps dans les ports et faire un chef-dâĆuvre, qui consistait Ă la construction dâun gouvernail ou dâun cabestan appareil autour duquel on enroule un cĂąble pour tirer de lourdes charges.Les principaux outils employĂ©s par le charpentier sont les scies, la hache, les terriĂšres et le vilebrequin qui sont certainement les premiers outils que possĂ©dait le charpentier. Pour percer des trous profonds, il employait de grandes mĂšches bien aiguisĂ©es.âą FORGERONLe forgeron travaille le fer. Il chauffe son mĂ©tal bronze, cuivre ou argent dans un brasier de charbon, puis Ă lâaide d'un marteau et dâune enclume il forme des objets. Il se trouve souvent au centre des villages. Il est rare que la forge appartienne au forgeron ; elle appartient le plus frĂ©quemment au seigneur, qui en rĂ©cupĂšre le y a plusieurs spĂ©cialitĂ©s de forgerons - le serrurier- le faiseur de cercles fabrication des cercles pour les tonneaux ;- le faiseur de charrue fabrication des cerclages des roues de charrettes ;- le chaudronnier fabrication des outils des champs ;- le taillandier il travaille en finesse des objets tranchants.- le forgeron "classique", travaillant toutes sortes d'ustensiles, de petites armes, des fournitures...âą FOSSOYEURLe fossoyeur est le prĂ©posĂ© au cimetiĂšre local, de son village ou de sa ville. Il est chargĂ© de creuser les tombes, enterrer les dĂ©funts, prĂ©parer les tombes, entretenir le cimetiĂšre, etc. Il est Ă©galement en charge de la surveillance des lieux.âą MARCHANDItinĂ©rant ou possĂ©dant une Ă©choppe/un commerce/un petit atelier, le marchand possĂšde traditionnellement une "spĂ©cialitĂ©". Il est rare qu'il vende une trĂšs large gamme de produits diffĂ©rents. Suivant son expĂ©rience et surtout, ce qu'il vend, il peut ĂȘtre plus ou moins riche. Les marchands itinĂ©rants se dĂ©placent partout. Les marchands les plus riches se retrouvent principalement en ville, les autres dans les petits villages.âą MATRONNELe rĂŽle de l'accoucheuse ne se limite pas Ă l'assistance apportĂ©e aux femmes en couches, elle exerce un rĂŽle social et religieux puisqu'elle a la charge d'ondoyer l'enfant lorsqu'il apparaĂźt en danger de mort, prenant ainsi la place du prĂȘtre qui ne peut pas assister Ă l'accouchement. C'est souvent la sage-femme qui vient prĂ©senter l'enfant sur les fonts baptismaux et qui exerce la fonction de sage-femme est Ă©lue par l'assemblĂ©e des femmes de la paroisse en prĂ©sence du curĂ© ou de l'archidiacre. Elle prĂȘte serment sur l'Ă©vangile dâassister les femmes dans leurs couches » et de procurer le salut corporel et spirituel, tant de la mĂšre que de l'enfant ». L'acte de rĂ©ception de la sage-femme est ensuite enregistrĂ© dans le registre des baptĂȘmes.âą MIRE MĂDECINUn mire, Ă©volution phonĂ©tique du latin medicus, est un mĂ©decin un docteur en mĂ©decine appelĂ© physicien », un chirurgien, ou encore un apothicaire. On appelait indistinctement mire ceux qui exerçaient ces trois professions. Le mire est considĂ©rĂ© comme un homme d'Ă©tudes et de livres, contrairement au chirurgien dont la pratique est manuelle, Ă l'instar du barbier ou de l'inciseur. Le fĂ©minin du mire est une mire soigne tous les maux et maladies. Il s'occupe des plaies en les lavant avec du vin et et de l'eau, les oint d'un onguent comme l'onguent vert corrosif de sulfate de cuivre et les enveloppe de longues bandes de tissu blanc. Les livres dans lesquels le mire mĂ©decin trouvait des recettes de mĂ©dicaments, Ă©taient appelĂ©s Antidotarium ».âą MEUNIERUn meunier est une personne qui moud le blĂ© Ă lâaide de moulin soit Ă eau, soit Ă vent pour en faire de la farine. Les graines sont Ă©crasĂ©es entre les meules en pierre. Parce quâil produisait la farine, le meunier Ă©tait un personnage important, le pain Ă©tant la principale alimentation. Le meunier vit assez pauvrement, le travail est trĂšs rude. Les moulins appartiennent au seigneur. Le meunier touche un salaire la mouture ». Il travaille souvent avec un apprenti et quelquefois avec un chasse-pochĂ©e », qui va chercher le grain dans les fermes et livrer la mouture.âą PAYSAN LIBREContrairement aux Serfs, les paysans libres appelĂ©s vilains ne sont pas rattachĂ©s Ă la terre mais doivent travailler et payer des impĂŽts au paysans ne sont pas trĂšs riches, ils vivent dans des maisons en torchis mĂ©lange de terre et de paille ou en pierre; le plus souvent couvertes de chaume paille. Ils nâont souvent quâune seule piĂšce, mal Ă©clairĂ©e par de petites fenĂȘtres sans vitres et fermĂ©es par des volets. Le sol est en terre battue, le mobilier est simple lit garni dâune paillasse, quelques de paysan est trĂšs difficile, leurs travaux sont effectuĂ©s du lever du soleil jusquâau coucher. Ils doivent faire de nombreux travaux et corvĂ©es pour leur seigneur. Leur vie est rythmĂ©e en fonction des saisons et des mois. Il y a le mois de la taille des vignes, du labour, du fauchage de l'herbe, des semailles, des vendanges⊠Pour travailler la terre, ils utilisaient l'araire charrue de bois dĂ©pourvue de roues. Ensuite est arrivĂ©e la charrue, elle comporte 3 outils le coutre couteau qui coupe la terre, le soc coupe horizontalement en profondeur et le versoir retourne la terre coupĂ©e sur le cĂŽtĂ©.âą PECHEURLe pĂȘcheur vite de ce qu'il collecte comme ressources dans l'ocĂ©an ou les plages. Poissons, fruits de mer, algues, sable qu'il peut revendre pour faire du verre... Il vit dans des maisons en torchis mĂ©lange de terre et de paille ou en pierre; le plus souvent couvertes de chaume paille. Des maisons souvent petites, placĂ©es prĂšs des ocĂ©ans ou de quais. Son travail est difficile et surtout, trĂšs dangereux. Beaucoup de personnes disparaissent, noyĂ©es par les tempĂȘtes, chaque annĂ©e.âą SERFLes serfs appartiennent au seigneur qui a tous les droits sur eux, lorsquâun seigneur vend une partie de ses terres, les serfs sont vendus paysans ne sont pas trĂšs riches, ils vivent dans des maisons en torchis mĂ©lange de terre et de paille ou en pierre; le plus souvent couvertes de chaume paille. Ils nâont souvent quâune seule piĂšce, mal Ă©clairĂ©e par de petites fenĂȘtres sans vitres et fermĂ©es par des volets. Le sol est en terre battue, le mobilier est simple lit garni dâune paillasse, quelques de paysan est trĂšs difficile, leurs travaux sont effectuĂ©s du lever du soleil jusquâau coucher. Ils doivent faire de nombreux travaux et corvĂ©es pour leur seigneur. Leur vie est rythmĂ©e en fonction des saisons et des mois. Il y a le mois de la taille des vignes, du labour, du fauchage de l'herbe, des semailles, des vendanges⊠Pour travailler la terre, ils utilisaient l'araire charrue de bois dĂ©pourvue de roues. Ensuite est arrivĂ©e la charrue, elle comporte 3 outils le coutre couteau qui coupe la terre, le soc coupe horizontalement en profondeur et le versoir retourne la terre coupĂ©e sur le cĂŽtĂ©.âą TAILLEURLe tailleur conçoit des vĂȘtements, des draps, des toiles de bateau... Il travaille avec diffĂ©rentes matiĂšres, comme le lien, le coton ou encore le soie. Le prix varie suivant la matiĂšre utilisĂ©e et le temps de fabrication nĂ©cessaire pour une piĂšce. Les draps et couvertures, par exemples, sont longs produire et donc valent cher. Ainsi, le linge de maison se transmet d'une gĂ©nĂ©ration Ă l'autre comme hĂ©ritage.âą TAILLEUR DE PIERREIl travaille sur les chantiers. Il rĂ©alise des Ă©lĂ©ments architecturaux en pierre de taille murs, arcs, linteaux, plate-bande, voĂ»tes, piliers, colonnes, frontons, corniches, balustrades, cheminĂ©es, escaliers, etc. Le tailleur de pierre doit connaĂźtre la maçonnerie liĂ©e Ă son mĂ©tier pour pouvoir implanter un ouvrage au sol, Ă©tayer les appareillages lors de la pose, poser les blocs de pierre, et effectuer les raccords d'enduit. Il utilise pour cela les mĂȘmes outils qu'un maçon et des mortiers de chaux. LĂ aussi la prĂ©cision est de l'ordre du millimĂštre.âą TISSERANDLe tisserand est un artisan qui fabrique des tissus. Il utilise pour cela un mĂ©tier Ă tisser ou parfois des aiguilles. Ses matiĂšres premiĂšres sont le coton, la laine, le lin, le chanvre et la soie. Une fois que le fil est créé, il passe au foulage il se fait tremper, piĂ©tiner dans lâeau pour amĂ©liorer sa qualitĂ© puis Ă©tirer, sĂ©cher et enfin, on le tend. Certains tisserands prĂ©fĂšrent travailler chez eux, dâautres en ville ou encore dans certains chĂąteaux. Ils crĂ©ent dans leurs ateliers de vĂȘtements, des tapisseries et des draps. Beaucoup de tailleurs et de rois achĂštent leurs produits. Les tissus sont ensuite teintĂ©s chez un teinturier. Un tisserand doit commencer son travail aprĂšs le lever du soleil, sous peine dâune amende. Il doit aussi payer des taxes.âą VERRIERLe verrier est un mĂ©tier d'art exercĂ© par un artisan d'art ou un artiste, chargĂ© de fabriquer ou restaurer des objets dĂ©coratifs en verre vitrail, figurines, sculptures ou utilitaires arts de la table, verrerie spĂ©cifique. Il travaille sur base dâidĂ©es personnelles ou de modĂšles dessin, plan Ă Ă©chelle rĂ©duite. Il sĂ©lectionne la matiĂšre et lâoutillage, compte tenu des caractĂ©ristiques techniques des matĂ©riaux composition, point de fusion. Il transforme la matiĂšre de base par le dĂ©coupage, la mise en forme, le façonnage ou lâassemblage. Parfois, lâartisan verrier dĂ©core et embellit les objets rĂ©alisĂ©s.
Limage représente le jeune Michel-Jean Sedaine, le fils d'un maßtre maçon parisien qui avait obtenu le statut envié d'entrepreneur des Bùtiments du Roi avant de faire faillite. Orphelin à 13 ans, son fils avait dû quitter le collÚge des Quatre-Nations et, pour subvenir aux besoins de sa famille, se faire ouvrier, gagnant sa vie comme tailleur de pierre ou comme plùtrier.
djellza2009 La morale c est qui seme le vnet recoltent la tempete georgie j'ai pas compris la morale... djellza2009 ce lui qui provoque des diffĂ©rends risque la querelle. Autrement, quand on provoque de petits troubles, on en rĂ©colte de plus importants. Ce proverbe signifie Ă©galement que quand on provoque le dĂ©sordre, il ne faut pas sâĂ©tonner des consĂ©quences. georgie le tailleur du roi, c'est une histoire ou un roi ce fait arnaquer par de prĂ©tendus tailleurs qui sont en fait des voleurs, non ? Si c'est bien cette histoire, je ne vois pas trop le rapport entre la morale et l'histoire... georgie oups je me suis trompĂ© d'histoire...
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1 [Suivi d'un compl. dĂ©terminatif] Tailleur de cristaux, de pavĂ©s, de verre. Il y a des professions qui coĂ»tent constamment la vie Ă ceux qui les exercent, comme celles de tailleur de grĂšs, d'Ă©mouleur d'Ă©pingles (Say, Ăcon. pol., 1832, p. 365). Le nombre des tailleurs de diamants en Belgique est estimĂ© Ă une vingtaine de mille (Metta, Pierres prĂ©c., 1960, p. 51).
13 fĂ©vrier 2018 2 13 /02 /fĂ©vrier /2018 1311 En classant le tailleur au rang des acteurs secondaires dans la sociĂ©tĂ© campagnarde, nous entendons dĂ©signer la condition et non le personnage ; car si la condition est d'importance minime, le personnage en revanche joue un des rĂŽles les plus marquants. Sous la tiĂšde haleine du troupeau, en hiver, Ă l'Ă©curie, durant que la bise glacĂ©e secoue avec violence les volets de la ferme ; sur le vert gazon du courtil en Ă©tĂ©, Ă l'ombre des arbres touffus, le tailleur est un heureux. Tandis que les hommes sont aux champs et peinent sur la dure, il est lĂ accroupi, Ă la façon d'un sybarite oriental, contant fleurette aux belles filles. La pipe entre les dents, un brĂ»le-gueule grand comme un dĂ© Ă coudre, oĂč, de temps Ă autre, il renouvelle avec parcimonie la provision de tabac-carotte, on le voit tirant l' aiguille avec l' allure d'un rentier qui a des revenus devant n' est pas philosophe plus stoĂŻque. Il ne s'inquiĂšte pas, lui, du temps qu'il fait. Il n' a pas son blĂ© exposĂ© Ă la grĂȘle, et tant qu'il y aura parles campagnes des filles coquettes et des jeunes gens dĂ©sireux de succĂšs, il trouvera du travail, car ils auront besoin de son coup d' aiguille pour broder les riches habits. Que lui importent les potins de village ? N'est-ce pas lui qui en est le lanceur attitrĂ© ? Il est la gazette vivante, le colporteur de nouvelles. Pendant que l'aiguille va son train, sa langue coupe et recoupe Ă travers les rĂ©putations. Malheur Ă qui tombe sous le tranchet ! Assis, les jambes croisĂ©es, sur son coussinet ou sur sa botte de paille, il juge en dernier ressort et sans appel. Mathurine passe-t-elle pour aimer qu'on la courtise ? Job est-il regardĂ© comme chĂ©rissant la dive bouteille ? cherchez le tailleur. Certes, le laboureur est bien le roi des campagnes, roi courageux et fort, roi aux mains calleuses, qui ne boude pas devant la noble tĂąche. Mais le tailleur exerce lui aussi la royautĂ© Ă sa façon ; roi Triboulet et qui n'aspire pas au rĂŽle de St-Louis. Nul n' est plus craint, nul n'est plus complimentĂ©, mais aussi nul n' est plus ridiculisĂ© . Autour de lui, il y a toujours cercle d'auditeurs ; ses compagnons d'abord, deux ou trois garçonnets ou fillettes, apprentis tailleurs, qui l'Ă©coutent parler comme on Ă©couterait l'Evangile, puis les enfants du village et les femmes que les travaux de l'intĂ©rieur retiennent Ă la ferme. Il n'existe pas de conteur plus merveilleux, de plus habile bĂątisseur de chansons. La moindre anecdote lui sert de thĂšme, et ses hĂ©ros, ses dĂ©placements journaliers d'un village Ă l'autre lui permettent de les trouver par dizaines, jeunes soupirants qui viennent le soir attacher la branche de mai Ă la fenĂȘtre de leurs belles, buveurs attardĂ©s des jours de pardon, maris Ă la poigne trop rude, femmes Ă la langue trop pointue. La plupart des sĂŽnes nouveaux qui sans cesse naissent dans les recoins perdus des campagnes et s'Ă©lĂšvent ensuite dans les airs, tels des oiseaux volages, c' est lui qui en est le pĂšre. On reconnaĂźt son inspiration Ă la forme satirique, forme dans laquelle il se complaĂźt. Du haut en bas de l'Ă©chelle villageoise, personne n'Ă©chappe Ă son coup de langue. Aussi tout en admirant sa faconde, chacun se garde de lui. Il est bien admis dans la sociĂ©tĂ© paysanne, mais on le tient un peu en marge. Avec ses mains blanches comme celles d'un notaire, oĂč l'aiguille laisse Ă peine quelques marques, il ne saurait ĂȘtre d'ailleurs considĂ©rĂ© comme un Ă©gal par les rudes travailleurs qu'il coudoie. ComĂ©dien, amu seur public, chanteur, voire poĂšte, passe encore. Quant Ă prĂ©tendre disputer le prix de la force, porter la banniĂšre du Saint, le jour du Pardon, conduire la danse, le jour du tirage au sort, en concurrence avec le fils du Laboureur, on ne le lui permettrait pas. Le tailleur, mais ce n' est pas un homme ; il en faut sept ici, neuf lĂ , -suivant les pays, pour faire un homme. C'est un tailleur et pas autre chose. Les chansonniers ne lui font mĂȘme pas l'honneur de l'admettre Ă prendre l'eau bĂ©nite dans e bĂ©nitier. Chacun pouvant ĂȘtre sa victime, chacun cherche Ă se venger de lui. Arrive-t-il quelque mauvaise histoire au pays ? C'est Ă lui qu'en revient la faute. On n' est pas loin de supposer qu'il cousine quelque peu avec l'Esprit malin. On voit, dit-on, chaque soir, le Loup garou rĂŽdant le long de tel chemin creux ; or c'est justement Ă l'heure oĂč le tailleur y passe. Avec le coucher du soleil aussi, on remarque les allĂ©es et venues d'un gros chat noir qui pĂ©nĂštre dans telle maison du bourg. Or cette maison, c'est celle du tailleur, et personne n'ignore que ce chat noir est le diable lui-mĂȘme qui, sous cette forme, lui apporte des trĂ©sors. La fermiĂšre d'un village, s'aperçoit que ses vaches, de plantureuses qu' elles Ă©taient, deviennent maigres et ne donnent plus de beurre. Le tailleur voisin au contraire, qui n' en a qu'une, a du beurre, plein sa baratte. Nul doute qu'il n' escamote le beurre de la fermiĂšre et qu'il n' ait jetĂ© un sort Ă ses bĂȘtes, aprĂšs avoir Ă©tĂ©, par le clair de lune, cueillir le trĂšfle Ă quatre feuilles dans le champ Ă trois cornes. En rĂ©sumĂ©, on croit le tailleur capable de tout et sa malignitĂ© naturelle semble devoir justifier l'opinion qu'on a de lui. A la boule, sur la place, aprĂšs vĂȘpres le dimanche, aux quilles le jour du Pardon, comme jadis Ă la Soule, lorsque ce noble jeu passionnait les campagnards, inutile de lui demander la loyautĂ©. Il a toujours mille petites ruses pour gagner la partie. C'est que, quoiqu'il pose pour le personnage fier, se plaisant aux franches lippĂ©es, ses gains ordinaires sont mĂ©diocres Quinze ou vingt sous par jour, plus la nourriture, lorsqu'il est dĂ©jĂ ouvrier accompli, cinq sous seulement parfois, lorsqu'il n'est qu'un apprenti. A ce compte, on conçoit qu'il recherche les petits profits. De lĂ vient Ă©galement que, dans certaines circonstances, il laisse volontiers de cĂŽtĂ© l' aiguille, pour prendre en main les outils du laboureur. A l'Ă©poque des moissons, une ardeur nouvelle s'allume dans son Ăąme. Contre son habitude, il est debout avec le premier chant du coq. En blouse de travail et la faucille Ă la main, vous le voyez se diriger vers le bourg, tandis que de toutes parts ouvriers agricoles et fermiers accourent aussi, ceux-ci dĂ©sireux de disposer de nombreux bras, afin d' abattre la rĂ©colte au plus vite, ceux-lĂ , attirĂ©s par la perspective de salaires d'autant plus Ă©levĂ©s que la besogne est plus dure. La rĂ©union se tient sur la place. LĂ se font les embauchages, au soleil levant. On trouve au tailleur les mains u trop blanches pour le genre de besogne qu'on lui demande, les jambes un peu trop cagneuses et trop tordues pour se courber sur le sillon, mais bah ! Le temps presse et les orages menacent ; on l'embauche avec les autres et le voilĂ au champ, pour la journĂ©e, un peu lent sans doute Ă l'ouvrage, mais allant nĂ©anmoins son petit train. Philosophiquement il laisse dire les plaisants ; puis quand, sur les neuf heures, les ouvriers vont allumer la pipĂ©e Ă l'ombre des chĂȘnes ; quand sur les quatre heures, la fermiĂšre apporte le goĂ»ter de lait aigre et de crĂȘpe fraĂźche, il reconquiert sa supĂ©rioritĂ© et savoure une bonne revanche ; sa terrible langue a vite achevĂ© d'accommoder au ridicule chacun de ses ennemis. Il est une autre circonstance oĂč il tĂ©moigne encore mieux de son savoir faire c'est au moment du DĂ©part pour la Mer. Cette expression toute locale dĂ©signe dans la vie de nos travailleurs campagnards, un Ă©vĂ©nement de grande importance. Chacun connaĂźt en effet la diffĂ©rence de tempĂ©rature qui rĂšgne dans la pĂ©ninsule, entre le L'ArgoĂ«t ou rĂ©gion de l'intĂ©rieur et L'Arvor ou rĂ©gion du littoral. Les tiges de blĂ© sont encore vertes dans le L'ArgoĂ«t, alors que, dans l'Arvor, les Ă©pis jaunis menacent de rĂ©pandre leurs grains sur le sillon. Il y a plus de quinze jours d'intervalle entre les Ă©poques de maturitĂ© de l'une Ă l'autre zone. Les ouvriers de l'intĂ©rieur en profitent. FormĂ©s en bandes de 15 Ă 20 individus, ils s'en vont, vers la Saint-Jean, voyageant jour et nuit, pĂ©nĂ©trant jusque dans les Ăźles du littoral. On y compte des hommes, des femmes, gais compagnons, marchant bon train, la chanson sur les lĂšvres. A leur tĂȘte se place naturellement le tailleur. Eux, ils ne savent guĂšre de quel cĂŽtĂ© ils se dirigent ; beaucoup n'ont jamais quittĂ© leur village ; lui au contraire n'ignore rien ; il dirige le chant et conduit sa bande par les chemins nouveaux, comme s'il y avait voyagĂ© sa vie entiĂšre. Ces quinze jours passĂ©s au loin sont quinze jours de vraie royautĂ©. Dans les discussions entre les siens et les gens du pays, on en rĂ©fĂšre Ă lui il est l' arbitre. Il est aussi l'avocat, chaque lois que ses compagnons ont besoin d'un coup de langue pour dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts ; c'est sous ses auspices que se nouent les intrigues amoureuses qui amĂšneront des mariages, au commencement de l'hiver prochain. Tel est le Tailleur. Personnage important, s'il en fut, mais personnage discutĂ©. Nul n'est Ă l'abri de sa satire, nul ne le mĂ©nage, quand il n'y a pas de risque Ă l'attaquer. Contre tout le monde il est prĂȘt Ă bĂątir une chanson. Tout le monde se retourne contre lui et le chante Ă son tour, Ă la premiĂšre occasion. Personne ne se prive de lui appliquer l'arme de l'ironie qu'il s'entend si bien Ă utiliser contre le prochain. En somme il est l'acteur qui joue le rĂŽle comique dans le drame de la vie des champs. Ce rĂŽle, il s'en tire Ă merveille. Il comporte des inconvĂ©nients, il entraĂźne aussi des avantages en tout cas, jamais tailleur, de mĂ©moire de villageois, ne se plaignit de son sort. Sa puissance durera aussi longtemps que aiguille continuera d' aller.
Lesylphe et la princesse, Gudule : Comme tous les sylphes, Sylvain est Ă peine plus haut qu'un pouce. Il vivait dans son arbre jusqu'Ă ce que celui-ci soit coupĂ© par un apprenti bĂ»cheron. Recueilli alors par Gus et Pernette, il vivait tranquillement jusqu'Ă ce que Mathilde, la fille du roi, passe par lĂ
Fabliaux du XIIe et du XIIIe Un roi avait un excellent tailleur, et ce tailleur avait, parmi ses compagnons, un premier garçon fort habile, nomme Nidui. Aux approches dâune grande fĂȘte, le roi manda son tailleur, et lui livra plusieurs riches Ă©toffes dont il voulait tirer diffĂ©rents habits, afin de cĂ©lĂ©brer dignement la fĂȘte. Le maĂźtre aussitĂŽt mit tout son monde Ă lâouvrage ; mais pour quâon ne pĂ»t rien voler, un chambellan fut chargĂ© par le prince de veiller dans le lieu ou lâon travaillait, et de ne pas perdre les ouvriers de vue. Un jour, le chambellan voulut Ă dĂźner rĂ©galer de miel le tailleur et ses garçons. Nidui venait de sortir dans ce moment, et le chambellan proposa de lâattendre. Ce serait bien fait, rĂ©pondit le maitre, si mon premier garçon aimait le miel ; mais je sais que Nidui ne lâaime pas, et quâil prĂ©fĂ©rera manger son pain sec. » Le drĂŽle ne disait cela que par malice, et pour avoir, aux dĂ©pens de son garçon, une portion plus forte. Celui-ci, quand il rentra, apprit avec quelque dĂ©pit le tour quâon lui avait jouĂ©. NĂ©anmoins, il dissimula son ressentiment pour pouvoir mieux se venger ; et ayant trouvĂ© lâoccasion de parler au chambellan en particulier Je crois devoir vous prĂ©venir dâune chose importante, lui dit-il, câest que notre maĂźtre a le cerveau dĂ©rangĂ©, et que, de temps en temps, et aux changements de lune surtout, il lui prend des quintes si dangereuses, quâon est obligĂ© de le lier et de le battre. Ainsi tenez-vous sur vos gardes, car dans ces moments-lĂ , il ne connaĂźt plus personne, et sâil vous trouvait sous sa main, ma foi, je ne rĂ©pondrais pas de vos jours. â Vous me faites peur, rĂ©pondit le chambellan ; mais, dites-moi, peut-on prĂ©voir Ă quelques signes la prochaine venue dâun accĂšs ? Je le ferais lier alors, et corriger si bien que personne nâaurait Ă craindre de lui. â Ă force dâavoir vu de ces sortes de scĂšnes, continua le garçon, nous avons appris Ă les prĂ©voir. Si vous le voyez chercher çà et lĂ , frapper la terre du pied, se lever, jeter son escabelle, câest un signe que sa folie le prend. Sauvez-vous alors, ou employez tout aussitĂŽt le remĂšde dont vous mâavez parlĂ©. â Eh bien ! nous lâemploierons, dit lâofficier, soyez tranquille. » Quelques jours aprĂšs, Nidui trouve le moyen dâenlever adroitement et sans ĂȘtre aperçu de personne les grands ciseaux du tailleur. Celui-ci, qui en avait besoin pour couper, cherche autour de lui ; il se lĂšve, regarde Ă terre, sâimpatiente, frappe du pied, jure et finit par jeter de colĂšre son escabelle au loin. Le chambellan aussitĂŽt appela du monde on saisit le prĂ©tendu fou, et on le bĂątonne jusquâĂ ce que les bras qui frappent tombent de lassitude. Lorsquâil fut dĂ©liĂ©, il sâinforma de ce qui lui avait attirĂ© ce traitement on le lui apprit. Alors il appela son garçon, et lui demanda depuis quand il Ă©tait fou Sire, rĂ©pondit Nidui, câest depuis le jour que je nâaime plus le miel. » Cette rĂ©ponse expliqua lâĂ©nigme, et lâaventure prĂȘta beaucoup Ă rire aux dĂ©pens du tailleur. âLe Tailleur du Roi et son Sergentâ, recueil de Barbazan, tome II, page 131.
Lerécit des exploits du tailleur parvient aux oreilles du roi, qui l'engage à son service. Cependant, les autres soldats craignent que le tailleur ne perde un jour son sang-froid et qu'il fasse alors
PrĂ©sentation de la piĂšce âLe bourgeois gentilhommeâ Le Bourgeois Gentilhomme est une comĂ©die-ballet en cinq actes de MoliĂšre. Paru en 1670, elle dĂ©veloppe principalement les thĂšmes de la tromperie, de lâenvie et de lâimposture. MoliĂšre nous met en prĂ©sence de Monsieur Jourdain, un riche bourgeois qui souhaite faire partie des grands de ce monde. Pour ce faire, il va donc sâastreindre Ă apprendre tout ce quâun homme de se rang se doit de savoir danse, philosophie, musique, histoire⊠Monsieur Jourdain va trĂšs vite devenir la risĂ©e de son entourage tant son attitude dĂ©note une mĂ©connaissance totale de ce quâest rĂ©ellement la vie Ă la cour du roi Soleil. Lâintrigue et la farce atteignent des sommets lorsque Lucile, la fille de Monsieur Jourdain, entend Ă©pouser un homme du peuple qui, pour gagner les faveurs de Monsieur Jourdain, prĂ©tend ĂȘtre le richissime descendant du Grand Turc. Etude des personnages MĂȘlant musique et danse, MoliĂšre a inventĂ© une comĂ©die dramatique dont le thĂšme principal le mode de vie des nobles, et plus particuliĂšrement celui dâun riche bourgeois, Monsieur Jourdain, que lâauteur tourne en dĂ©rision. M. Jourdain, le Bourgeois gentilhomme M. Jourdain est le personnage central de lâintrigue. Il possĂšde un caractĂšre trĂšs spĂ©cial et peu flatteur. Il est capricieux, trĂšs naĂŻf et profondĂ©ment vaniteux. Il est apprenti en gentilhommerie ». Il est amoureux de la marquise DorimĂšne, autre personnage de ce rĂ©cit. Cette derniĂšre est veuve sans limite et qui ne cache pas ses intentions envers Dorante, quâelle Ă©pousera dâailleurs au cours de lâacte IV, au grand regret de Monsieur Jourdain. Dorante et Covielle Dorante est le rival de Monsieur Jourdain, il est dĂ©nuĂ© de tout scrupule et oeuvre aux cĂŽtĂ©s dâautres personnages ClĂ©onte, son futur gendre et son valet Covielle, pour lui tendre un piĂšge, lors de son apprentissage de la condition de gentilhomme. ClĂ©onte Fort de son amour, ClĂ©onte dĂ©passe son rĂŽle de gentilhomme pour jouer le libertin et gagner lâamour quâil attend en retour. Le valet tient un rĂŽle fondamental dans cette mascarade qui tend Ă ridiculiser Monsieur Jourdain, en se faisant passer pour le fils de lâimportant Grand Turc. Monsieur Jourdain refuse la mariage de sa fille Lucile, fragile et obĂ©issante. Sa servante, Nicole, est prĂ©sentĂ©e dans un schĂ©ma classique des piĂšces de MoliĂšre. Elle est extravagante, a le rire bruyant et possĂšde les caractĂ©ristiques de la paysannerie. Elle est dâune dĂ©contraction dĂ©concertante et sans complexe en compagnie de son maĂźtre. Madame Jourdain Un personnage lie Monsieur Jourdain et Lucile Madame Jourdain, Ă©pouse et mĂšre. Peu prĂ©sente au cours de la piĂšce, elle nâintervient quâau cours de certaines scĂšnes pour dĂ©stabiliser son Ă©poux. Elle contribue effectivement aux intrigues spĂ©cialement ficelĂ©es pour contrecarrer son Ă©poux auquel elle sâoppose ouvertement ou au contraire plus insidieusement. Une panoplie dâautres personnages Dâautres personnages moins importants mais non sans intĂ©rĂȘt contribue Ă lâapprentissage de la condition de gentilhomme de Monsieur Jourdain. En effet, Monsieur Jourdain commande un habit chez le tailleur afin de satisfaire aux exigences de sa nouvelle condition. Il se rend donc chez le tailleur, il est pris en charge par le maĂźtre tailleur et son garçon tailleur. Fort de cet habit dâapparat, il dĂ©cide de suivre divers enseignements. Il apprend notamment la danse auprĂšs du maĂźtre Ă danser, qui profite des largesses de son Ă©lĂšve mais qui, guidĂ© par sa vĂ©ritable passion, voudrait quâil soit capable dâapprĂ©cier la danse Ă sa juste valeur. Pour parfaire son Ă©ducation culturelle, des cours de musique lui sont dispensĂ©s par le maĂźtre de musique qui, contrairement au maĂźtre Ă danser, est un homme davantage guidĂ© par lâargent que par son art. En effet, il pratique lâart pour sâenrichir et Monsieur Jourdain, nouveau Bourgeois gentilhomme, est une vĂ©ritable poule aux Ćufs dâor. Aussi, lâĂ©locution de Monsieur Jourdain sera source de drĂŽlerie car son maĂźtre de philosophie, au lieu de lui inculquer les valeurs fondamentales de la pensĂ©e, et de la philosophie en gĂ©nĂ©ral, ne se cantonnera quâĂ lâenseignement de rĂšgles primaires de diction, notamment les mouvements des lĂšvres dans la prononciation des syllabes, des voyelles et des consonnes. Enfin, le maĂźtre dâarme enseigne le maniement des armes Ă Monsieur Jourdain. Il choisit le fleuret. Une bagarre sera provoquĂ©e et les participants, exacerbĂ©s par leur passion, seront les maĂźtres dĂ©fendant respectivement la primautĂ© de leur art.
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